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dimanche 30 mars 2008

Thaïlande (19) - The End

Je dors jusqu'à Beijing, le pays des Chinois froids et expéditifs, dont l'aéroport est gigantesque, même le plus grand du monde, comme la pub annonce. Ce matin, il est vide, je suis condamné à errer dans cet énorme espace métallique. Je croise un autre humain, un vieux qui tend du papier pour s'essuyer les mains après les toilettes, juste à coté du distributeur. Probablement un Japonais qui s'est trompé de pays …

Aéroport de Pékin




Deux heures plus tard, je réembarque pour KIX, le Kansai airport d'Osaka.

JAL et Panasonic, home nipp home


J'arrive au KIX dans une matinée terne sous une fine pluie. Température extérieure : 9 °C, c'est juste une trentaine de moins que quelques heures plus tôt.

Je retrouve les mécanismes, le marché tête baissée sans réfléchir et le parlé japonais. Le petit plaisir de bienvenue, c'est qu'en tant que 再入国 re-entry, je ne fais pas la trèèèèèès longue queue et je suis placé directement à 5 personnes du guichet d'immigration. Je passe aux empreintes digitales, pour la 3ème fois en moins de 3 mois, ils devraient me connaître maintenant. Mais cette fois, j'ai encore une nouvelle tête, pas rasé et le visage fatigué de pédalage toute la journée et courtes nuits pendant un mois.

Je choppe le 南海 Nankai express et arrive à 三条京阪 Sanjo Keihan deux heures plus tard, où je file me faire 2000 yen de sushi au Kappa, du poisson cru en remplacement des fruits frais. Le repas à 2000 yen, rien à voir avec les 5000 yen (30 euros, au taux d'avant "la crise") que j'ai dépensé pour vivre 2 semaines en Thaïlande (sans accommodation aussi). Et même pour mes 2 premières semaines, où je dormais en guest house, ça a fait 12000 yen. Comme quoi vivre au Japon, c'est bien plus cher que de prendre l'avion chaque mois pour aller juste à coté. Et je ne parle même pas de faire du tourisme au Japon … (pour un Japonais qui veut prendre 4 jours de vacances, un pack vol + hôtel + massages pour le Vietnam peut être moins cher que le week-end dans un onsen dans son pays).

Bon, la chair du poisson n'est pas étincelante, mais après un mois de khao phat et sen lek ...


Demain, c'est le 31, dernier jour pour signer la bourse et récupérer d'un Z de Zorro le début des économies pour mon prochain voyage. Mais c'est pas de quoi manger des pastèques, qui sont au Fresco à 3800 yen, pour la même boule verte qui était à 30 baht (100 yen, soit un trente-huitième) sur les routes thaï.

Déménagement phagocyteur


Bref, la Thaïlande, c'était une expérience intéressante, mais avec une qualité des paysages quand même en deçà de ce que j'attendais. En effet, pour les problèmes de vélo à répétition et les côtes atroces dans lesquelles je me suis lancé, je n'ai pas été récompensé à la hauteur. Sur ce plan, la "nature" du Japon, mais pas si naturelle que ça vu sa surexploitation par les résidents locaux, offre des plus belles vues. Ceci dit, je peux m'estimer chanceux de ne pas être resté bloqué plus de quelques heures pour un ennui mécanique, ni être kidnappé par des séparatistes birmans à l'ouest, mordu par un serpent au nord ou choppé la malaria le long du Mékong (alors que je pouvais difficilement me mettre en condition plus propice).

Inventaire : habits


Aussi, c'était un plaisir de voir des gens souriants et accueillants presque partout (quand leur paresse imbattable ne les empêche pas de se tenir debout), avec une joie naturelle et pas contraints par un stress auto-infligé ou par une peur de l'imprévu et de l'étranger. D'ailleurs, c'est dommage que tant d'espoir soit mis sur les occidentaux, on dirait parfois que toute l'économie Thaï tourne avec les dollars et les euros des touristes et qu'ils sont prêts à vendre n'importe quoi sans fierté …


Inventaire : outils


C'est en tous cas pas un pays où je retournerais, ou peut-être vers les plages au sud si je suis forcé de prendre des vacances inactives. Faut dire que pour ce mois de mars, j'ai réussi à faire un circuit des plus éprouvants dans le pays de l'oisiveté. Prochain défi : faire la bise à une Maiko.

Inventaire : bronzage cycliste, bras et main


Et environ 2630 km à vélo d'affilée, pour un voyage placé sous le signe des mini-bananes et de conditions climatiques très favorables, ça devient mon nouveau record à battre.






samedi 29 mars 2008

Thaïlande (18) - Tourisme à Bangkok

Après plus de 9 heures pour parcourir les 450 km séparant Khon Kaen de la capitale, on arrive au matin à Bangkok, dont on traverse la banlieue pendant une bonne heure, par le même chemin que quand je l'avais quitté, entre les gros pylônes de béton abandonnés, comme s'ils avaient voulu construire une autoroute surélevée.

Enfin, on arrive à 8h01 en gare de Bangkok, dans le style de la gare de Lyon. C'est là qu'un panneau fait très plaisir : "Douches" !, pour 10 baht, et me voilà tout neuf. Le sentiment un peu moins plaisant est que je suis maintenant un simple piéton, sans ma liberté d'aller où je veux en un instant (ou un peu plus). Mon avion est le soir même, et comme j'ai bien géré mon retour de la campagne avec une efficacité maximale, sans être piégé dans une ville en attente d'un bus ou train, je me vois récompensé d'une journée pour visiter la capitale thaïlandaise.

Après avoir rejoint Ommie pour un breakfast, on part tous les 2 en skytrain vers le gros fleuve Chao Phraya qui traverse Bangkok. Le terminus, Saphan Taksin, est aussi le Central Pier pour les bateaux qui font la navette maritime entre différentes parties de la ville. Elle me laisse et pour 15 baht, je remonte le fleuve en express boat.

Express boat


Le fleuve est bien peuplé de bateaux en tous genres



Il y a plusieurs arrêts le long de la berge, et je descends à Tha Chang, la station du Grand Palace. Bangkok est un vrai sauna géant, je suffoque. Il a fait 40°C la semaine, plus que dans ma campagne au nord. C'est samedi et c'est bondé.

Il y a des marchands de manger et de fruits partout, c'est très alléchant. Le Grand Palace, ancienne résidence officielle des rois de Thaïlande, gratuit pour les Thaï only, est interdit d'entrée avec les épaules et chevilles découvertes. Je pensais m'acheter un pantalon le matin même pour le visiter, mais finalement j'y suis allé avec mon attirail propre, c'est-à-dire un pantacourt bien tiré vers le bas … et personne ne m'a fait de remarques sur les chevilles à l'air.

Grand Palais


Dedans, c'est vraiment énorme et somptueux, tout semble doré et gigantesque.

Le Grand Chédi doré



Le Wat Phra Kaeo, a.k.a le temple du Bouddha d'Emeraude, le plus sacré de Thaïlande, à l'intérieur de l'enceinte



Réplique d'Ankor Wat (ndlr : qui est au Cambodge)








Le palais Chakri Maha Prasat, inaccessible pour cause de cérémonie




Wat Phra Kaew (Kheo en translittération à la francaise), depuis l'entrée du Grand Palais


Je sors rapidement de ce féérique décor de Disneyland et marche vers le sud, à travers les petites ruelles, entre les marchands et le fleuve.


Je rentre sans faire exprès par une petite sortie du Wat Pho, un temple lui aussi immense et impressionnant.







C'est là qu'il y a le fameux Bouddha couché. Comme ils redemandent le ticket d'entrée pour le voir, je suis obligé de repasser par la case départ et payer ma dîme.

The reclining Buddha, de 45 mètres de long, encore plein les yeux




Il paraît qu'il y a 108 petites boules sur la tête de Bouddha ...





Je continue de marcher vers le sud, pour redescendre à travers des endroits moins touristiques, même si la ville de Bangkok entière semble être un Disneyland pour adultes occidentaux.

Sur la rive Ouest de Chao Phraya River, le soleil se couche derrière le Wat Arun, le temple de l'Aube


Je travers un marché de fleurs, où les stands vendent les même fleurs sur plus de 500 mètres.


La rivière toujours aussi agitée


Trottoir commercial



Quand j'en ai marre, je reprends l'express boat à une station locale jusqu'au terminal du skytrain.

La rive est de Bangkok, Chao Phraya River


Dans la soirée, autour des stations Silom et Sala Daeng, malgré mon look de jeune Décathlon barbu, bien éloigné du cinquantenaire blanc et grassouillet, je dois quand même éviter les innombrables invitations dans les clubs à filles et je me réfugie dans les rangées de stands de tee-shirts où, envouté par la folie de l'achat, favorisée par les prix et un marchandage souriant où j'exhibe tout mon thaï, je finis par dépenser presque tous mes bahts restants.

De retour chez Ommie pour récupérer mes affaires, je dois passer par le marché en bas de chez elle, et je finis par dépenser inconsciemment en bouffe mes 200 derniers bahts

Hé oui, mais comment résister à ça, sachant que dans 1 jour je serai revenu au pays où un fruit est plus précieux qu'un appareil photo


Les bureaux de change étant fermés, je dois alors emprunter des bahts pour prendre le taxi jusqu'à Suvarnabhumi, l'aéroport. La course fait en fait 187 baht, avec pas mal de bouchons, ce qui me laisse 113 baht pour faire passer le temps, mon vol à 1h20 étant retardé à 2h.

Suvarnabhumi airport


Les restos de l'aéroport sont super chers et je finis au 7/11, ça commence déjà à sentir le Japon. Malheureusement, l'observation deck de l'aéroport n'est pas complété, il n'y a que la lounge pour avoir une vue décente, où ils me facturent une bouteille d'au à 70 baht, soit +1300% d'augmentation par rapport au tarif éthique. Dans la journée, j'aurai croisé plusieurs Thaï avec des inscriptions "Chinese Taipei" au dos du t-shirt, qui doit faire plaisir aux Taïwanais. C'est pas très subtil comme propagande si ça vient d'une aide chinoise. D'autres portent fièrement un maillot avec le drapeau de la Thaïlande imprimé dessus.

Lounge




Comme le métro, l'aéroport thaïlandais est sponsorisé par le gouvernement japonais


Je remarque que je suis en retard quand ils appellent mon nom au micro à 1h55, et je cours à l'embarquement, où ils me piquent mon regretté nature scissor multitool que j'avais oublié de ranger avec les autres trucs pointus dans la soute.

Malgré la longue queue à l'immigration, seuls 2 guichets sont ouverts. Et un de moins plus tard, pour le portique de sécurité. Ils prennent une photo aussi à l'exit, c'est bizarre.

Ca n'avance pas dans la file d'attente, et bien sûr la plupart du personnel est assis derrière en train de discuter


Je quitte donc Bangkok en ayant goûté qu'une infime partie du panel de fruits et trucs comestibles. Malgré son étouffante atmosphère, ça à l'air d'une ville sympa, pratique et classe pour pas cher. Tranquille et insouciante, avec quasiment une personne sur 2 occidentale dans les rues, à l'opposé du stress strict de Tokyo.