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jeudi 28 août 2008

Oulan-Bator, ville et monastère

Aujourd'hui, c'est ma vraie journée touristique dans Oulan-Bator. On part tous ensemble en bus de Jarmag à la ville.

A notre arrêt, il y a 2 bus qui n'ont pas d'horaires, ils passent quand ils passent. Parfois 2 bus de la même ligne se suivent. Ils sont souvent plein à craquer, encore plus que les trains japonais à l'heure de pointe, et pourtant les Mongols sont nettement plus gros. Donc quand la porte s'ouvre, les gens se ruent sur les marches de la porte arrière et poussent tout ce qu'ils peuvent. Quand on se fait avoir une fois, on comprend vite la technique bestiale. Mais comme le proverbe "Quand il y a de la place pour n, il y a de la place pour n+1" (n> 50) est de vigueur, il faut trouver une fin. Et c'est le chauffeur qui, après une vingtaine de secondes, redémarre, laissant les gens qui ne sont pas totalement dans le bus abandonner.

Il y a des bus à 100, 200 et 400₮ suivant l'état de vétusté du bus.

Pubs japonaises visible depuis l'arrêt de bus. C'est la route qui mène à l'aéroport


On petit-déjeune vers midi à la boulangerie française d'UB, qui fait des vrais pains au chocolat. C'est délicieux, ça faisait 2 ans que je n'avais pas eu ce goût.

En fait, UB, c'est comme un village. Tout est organisé autour d'une rue principale, une sorte de "grand-rue", appelée Peace Avenue. L'ambassade de France y est en plein milieu.

Sur le panneau d'affichage de l'ambassade, Beffrois et Moulins du Nord-Pas de Calais. Surréel ?


Sur le trottoir de la Peace Avenue, entre le pèse personne humain et la cabine téléphonique - vendeuse de chaussettes


La Peace Avenue se termine par la place Sükhbaatar (Сүхбаатарын), qui héberge le parlement, le Saaral Ordon, avec un Gengis Khan géant qui siège devant l'entrée, et une statue de l'autre héro mongol, Damdin Sükhbaatar.

Sükhbaatar square et le parlement


Gengis Khan entouré de ses 2 généraux


La Mongolie commence à peine à se rebeller contre les Mandchous au début du XXème siècle, mais elle reste sous le contrôle des Chinois et le protectorat des Russes jusqu'en 1917, puis complètement chinoise. Alors que les Japonais, dans leur politique de domination de l'Asie, veulent en profiter pour s'y installer, Sükhbaatar ("le héro à la hache") s'insurge et, avec l'aide des bolcheviks, repousse tout le monde. Il donnera son nom à la capitale Ourga après sa mort, renommée en Ulaanbaatar ("le héro rouge").

La statue du héros à la hache


C'est la mode des crampons moulés en ville : bientôt sur les Champs-Elysées


Passage ensuite à l'internet café, 800₮/h, et je pars à la gare chopper des tickets de train pour le retour en Chine. En effet, j'ai mon billet de ferry retour Chine -> Japon, mais pour obtenir un visa chinois, il faut aussi une preuve d'entrée sur le territoire. Je m'étais vu refuser le visa de transit double-entrée lorsque je l'avais demandé au consulat d'Osaka, donc je dois acheter 2 visas simple-entrée de chaque coté de la Chine …

En route pour la gare, voilà ce qui arrive si on ne suit pas la grande route pavée


Улаанбаатар Ulaanbaatar station, à 20 minutes de marche du centre-ville


Pour les billets internationaux, il y a un guichet spécial dans un bâtiment annexe. Il y a un guichet avec des occidentaux qui font la queue et des Mongols qui leur passent devant. La guichetière est très désagréable, et répond à coté de mes questions. Ca m'était déjà arrivé en Thaïlande où le guichetier ne voulait pas me vendre la 3ème classe au début. Mais là, j'ai pas assez étudié internet pour lui acheter le billet que je veux, et pas les billets trop chers qu'elle veut me vendre. Je repars bredouille …

Retour au centre-ville, cette fois par la grande route pavée


Je me dirige vers le Gandan Monastery, par une autre route que la route évidente, pour voir un peu d'UB. Mon neuro-GPS fonctionne bien.

En effet, on aperçoit le toit du monastère à une centaine de mètres


La route évidente monte au monastère par le sud. Moi, je suis déjà au nord, dans un bidonville, et pas moyen de trouver une allée vers le monastère.

Comme il pleuvine, les chemins sont des petites rivières de boue


Enfin, j'y arrive. En fait, j'ai fait tout le tour, il n'y a pas d'autre chemin, le bidonville qui s'accole au nord du monastère est trop dense


Le monastère de Gandan


Le monastère de Gandan est un des rares témoins du bouddhisme qui a survécu au terrible rouleau compresseur culturel communiste. Sous Staline, 700 monastères mongols et 10000 moines sont exterminés. Gandan Khiid, construit en 1809, est sauvé.


Il héberge une énorme statue de Megjid-Janraiseg, la version mongole du Bouddha Avalokiteshvara (観音 Kannon au Japon), de 26 mètres de haut, soit à peine 4 de moins que celui de Nara (qui au passage est un Bouddha Vairocana) .


Il faut payer 5000₮ pour prendre des photos à l'intérieur du bâtiment, mais au moment où je me décide, le questeur a disparu …

Donc voilà les photos


Cette statue ne date que de 1996. La statue originelle, en cuivre, aurait été "confisquée" et fondue par les troupes soviétiques pour en faire des bombes.


Janraiseg tient dans ses mains le médicament, le miroir et un œil, ses attributs pour veiller sur la santé des gens. Cette explication me vient de la guide Japonaise qui trimballait son bus de Japonais. Je commence à entrevoir les petits bénéfices de cette langue …



Janraiseg en vidéo

Le reste du temple est architecturalement moins intéressant.

Avant que les Russes imposent leur cyrillique modifié, il y avait le script mongol adapté de l'alphabet ouïghour



Le bouddhisme mongol descend directement du bouddhisme tibétain, donc on y retrouve des similitudes


Dans un autre bâtiment, il y a une messe où les moines jouent des instruments en buvant peut-être de l'airag (lait de jument fermenté), qui expliquerait l'odeur de cheval.

Messe des lamas de Gandan Khiid



Je tombe sur Marco dans le monastère et en y sortant, on entre dans le premier café, commander des plats au hasard sur le menu. Ils sont à 1600/1800₮, soit environ 1 €.

La surprise arrive


L'n des plats est légumeux, l'autre n'est presque que du foie. Mais les 2 sont très gras et baignent dans l'huile : c'est la cuisine mongole !


Vu la quantité de viande avalée à chaque repas, si les Mongols avaient inventé le hamburger, ce serait une tranche de pain entre 2 steaks.

Je retombe ensuite sur la Peace Avenue et m'arrête "Chez Bernard", un café décrit comme le point de rencontre des étrangers voyageant en Mongolie. C'est important de se rencontrer, car les voyages se font organisés à l'arrache par groupe de 4, 5, 8, pour rentabiliser la location d'un van et l'essence. Le voyageur solitaire et pas très fortuné ne peut donc pas rester longtemps solitaire.

Par contre, le Belge Bernard a fixé le prix du cappuccino à 3200₮, soit le prix de 2 assiettes bien pleines. Il vaut mieux regarder le tableau des petites annonces sans s'y attarder.

Le fameux State Department Store, un grand shopping mall de trucs de pays riches


En face, il y a le Cirque national, où le モンゴル場所, le tournoi de sumo vient de se terminer


Retour au Sükhbaatar square : le parlement à gauche, le building coréen à droite


TelecoMongolia et Coca-Cola


Il semblerait que les capitaux étrangers font évoluer la ville plus vite que le rythme traditionnel des Mongols, ce qui fait d'UB une ville à 2 vitesses.

A part 2 temples préservés, tout UB est architecturalement communiste : gros blocs de béton carrés et tristes. Sauf le parlement, rénové en 2005, et une dizaine de grandes tours vitrées (dont la moitié en construction).

Derrière les déchets, des grandes tours bleues (un ex futur hôtel Shangri-La)


Investissements coréens


Korea + Mongolia = ♥


Au bord des routes, sur les axes qui s'éloignent un peu du centre-ville, il y a des gens (normaux) qui arrêtent les voitures. Enfin, ils font du stop-taxi. Les voitures (des gens normaux) demandent où l'autostoppeur va, et si ça colle, il devient un taxi et charge son passager d'environ 500₮ par kilomètre. En fait, c'est juste du covoiturage à la volée, comme quoi les valeurs essentielles sont toujours en vigueur dans les endroits où les gens ne peuvent pas se permettre de gaspiller.

Mais moi, je reste sur place pour aller voir un show.


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