Revenir à l'accueil ou voir la liste de tous les posts

mercredi 23 juillet 2008

Tokaido 18

La consonance du titre est peut-être similaire au post Sakana 24, qui date maintenant d'un peu plus de 2 ans ... mais là, 18, c'est en référence au 青春18切符 Seishun 18 Kippu (S18K), le ticket JR vendu uniquement pendant les vacances scolaires.

C'est en fait un ensemble de 5 coupons à 11500 yen, soit 2300 par coupon. Une fois entré en gare en faisant tamponner un coupon, on a le droit de prendre les trains autant qu'on veut jusqu'à minuit. C'est super intéressant, vu le prix exorbitant des transports au Japon. Par exemple, l'aller simple Kyoto-Tokyo, c'est 13520 yens avec le shinkansen, liaison directe en 2 heures 20. Si on a moins de sous, il est possible de prendre des trains locaux, plus lents, moins confortables et avec des changements. Le même aller Kyoto-Tokyo fait alors 7980 yen (59% du prix shinkansen), mais la durée du trajet monte à 9 heures (385% du temps shinkansen), incluant 6 changements (600% des changements shinkansen). Donc s'il y a une étude sur les passagers Kansai-Kanto qui révèle que 95% des voyageurs payent le tarif plein pot, ca m'étonnerait pas. Sacré JR.

Les inconvénients de ce S18K, c'est qu'il faut acheter les 5 coupons en même temps. Et leur utilisation est limitée aux trains locaux du réseau JR. Donc ça n'est que pour ceux qui ont du temps. Dans ce cas, les 7980 yen plus haut passent à 2300, c'est une belle ristourne. Les coupons sont utilisables n'importe quel jour des vacances, pas forcément consécutifs, et ne sont pas nominatifs. Ils permettent aussi de prendre certains bus, ferrys et trains de nuit. Et s'il reste des coupons à la fin des vacances, il est possible de les revendre à des marchands de coupons à prix réduits et de récupérer une bonne partie de son investissement.

Mais surtout, le S18K, plus que pour aller à Tokyo, c'est l'occasion d'aller explorer des contrées perdues du Japon où seul le train local passe 2 ou 3 fois par jour. Rien que de regarder par la fenêtre ou de descendre sur un quai semi-abandonné, ça vaut le coup. Je l'ai pas mal utilisé l'année dernière pour aller à Yamaguchi, Tottori, Miyajima, Amanohashidate, à Shikoku pour son pèlerinage, et comme cette année, pour le lever du soleil au mont Fuji.

Cet été aussi, on est parti au Fuji (3rd edition) de la même manière, et ce 23 juillet, je rentre d'Hakone à Kyoto en S18K, pour 2300 yen au lieu de 6830. Dans un long voyage en train local, on peut dire qu'on se fait bien chier, surtout si c'est un week-end et que les trains sont bondés, obligeant la plupart des passagers à rester debout plusieurs heures d'affilée, et à élaborer des techniques maléfiques, calculées au centimètre de quai et à la seconde près, pour chopper des places assises au prochain changement. Mais on peut aussi dire qu'on voit beaucoup plus de Japon qu'en s'endormant dans le shinkansen.


東海道 Tokaido, littéralement "route de la mer de l'est", c'est le nom de la route qui relie Tokyo à Osaka en longeant l'océan pacifique, sans passer par les montagnes du centre.
Tokaido, c'est aussi le nom de la ligne ferroviaire JR qui passe au même endroit, et aussi de la ligne de shinkansen.

Tokaido line


Je pars donc de 小田原 Odawara, la station du Tokaido la plus proche d'Hakone, qui n'est qu'à une petite heure de Tokyo. Après le Fuji et Hakone, il faut bien revenir à Kyoto, au moins pour changer de T-shirt. Il est 13h55, et mon keitai meurt de batterie. Je peux pas faire comme tout le monde, m'enfermer dans mes e-mails jusqu'à l'arrivée, alors je zieute dans les wagons ...

13h56 : En gare d'Odawara


Contrairement aux jours "noirs" de vacances, aujourd'hui mercredi, le train local est plutôt déserté. Je suis sur un tronçon de wagons tout neufs. Il y a 2 autres personnes dans le wagon, dont un homme et sa bière. Le truc vraiment japonais, c'est de boire une bière à chaque voyage. Dans un train, bus, avion, quelque soit l'heure ou la situation, le Japonais mûr est presque toujours avec une bière. Même s'il est mercredi, 14h, et que ce gars se rend peut-être à un meeting, il a son 円熟.

13h56 : ビール乗り


Donc par définition, un train local, c'est un train qui s'arrête à toutes les petites stations en chemin où personne n'habite. Pour les éviter et aller plus vite à sa destination, il faut payer plus cher.

13h59 : Petite station de campagne


Le ciel et la mer sont beaux et bleus, sur ma gauche, tandis qu'à ma droite, j'ai des petites maisons sur un fond de verdure. Ca doit être sympa d'habiter dans cette campagne, tout en restant tout près de Tokyo.

14h01 : Ben oui, on savait qu'ils tenaient pas l'alcool


14h02 : Coquets villages au bord de l'océan, même si ils doivent ramasser toute la crasse de la baie de Tokyo



Japon, société de l'information envahissante, sur tous les supports. Au moins, dans le train c'est silencieux. A part les prochaines stations, et des consignes essentielles pour ne pas oublier des affaires sur le siège ou pour ne pas sortir sans parapluie, les haut-parleurs nous laissent tranquille. Par contre, les yeux ne sont pas épargnés ...

14h06 : Nous sommes toujours 3 dans le wagon. Rien que sur la photo, je compte 7 pubs par personne


14h15 : Toujours une gare déserte, mais l'arrêt est un peu plus long cette fois


Puis j'arrive à 熱海 Atami, pour un premier changement. Alors que le shinkansen transporte les voyageurs dans un même train d'un bout à l'autre, les trains locaux n'effectuent que des petites liaisons entre quelques gares principales qui servent de hub. Voyager en train local, c'est un peu comme être un Mario Bros qui saute d'une plateforme mouvante à une autre pour aller de gauche à droite. Sauf qu'on a le droit d'attendre sur le quai au lieu de faire demi-tour si le prochain train n'est pas synchro.

Mon prochain train attend déjà sur le quai d'en face, mais ne part que dans 10 minutes. Un autre atout du S18K, c'est qu'on peut sortir et rentrer dans les gares librement sans extra fee. Je sors donc rapidement acheter des grignotages au combini d'en face la gare, et pas les gâteaux "traditionnels" qu'ils vendent sur le quai pour ceux qui ne sortent pas. Mais j'ai intérêt à revenir à temps, car louper un train local, ça fait perdre 30 ou 60 minutes sur le quai, plus plein d'autres minutes sur les quais des hubs suivants, puis à 23h c'est facile de tomber avec la fin de service quelque part dans un trou paumé ...


14h27 : Premier changement à 熱海 Atami


14h27 : 熱海 Atami


J'ai encore des places de libres à mon retour, et c'est reparti pour un tronçon. Souvent, les gens attendent et font la queue pour le prochain train à l'endroit où la porte du wagon va s'arrêter, avec jusqu'à 30 minutes d'avance. Et pour arriver le premier à la file, ils n'hésitent pas à se bousculer, surtout les vieux qui savent qu'ils peuvent donner autant de coups de coudes qu'ils veulent, ils seront toujours les plus vieux, et donc à respecter.

14h50 : Du vert


Mon appareil photo meurt de batterie à son tour. Je tente de le réanimer ...

15:17 : Réallumage magique en gare de 冨士 Fuji, je repasse devant la montagne fraichement gravie


Ce tronçon dure jusqu'à 浜松 Hamamatsu, sans changement à 沼津 Numazu comme ça arrive des fois. Puis un autre tronçon fait 浜松 Hamamatsu - 豊橋 Toyohashi, un peu moins de 40 kilomètres. Je commence à voir défiler du monde, on est à 70 km de Nagoya, et les salarymen se font plus nombreux. Les vieux ont des techniques roublardes pour griller les gens debout dans la file d'attente et réserver les sièges du wagon.

Phénomène beaucoup décrit mais qui ne m'était pas arrivé souvent, bien que le wagon soit plein et rempli de gens debout, le siège à coté du mien reste vide.


17:08 : Sursaut de vie de l'appareil


De 豊橋 Toyohashi à 大垣 Ogaki, tronçon qui passe par Nagoya et Gifu, les voies font circuler un train d'un autre calibre, le 特別快速 Tokubetsu Kaisoku. Avec le 新快速 Shinkaisoku, ce sont les trains les plus rapides que j'aie le droit de prendre avec le S18K. On ne s'arrête pas souvent. La traversée de la grande banlieue de Nagoya, évitée lors du Gifu Vélo Trip, est interminable.

A Ogaki, j'ai le temps de prendre une dernière photo. Voilà 6 heures que je change de train, et j'en ai encore pour 2 heures. Les noms me deviennent plus familiers au fur et à mesure que je me rapproche de Kyoto. Tout le trajet est en détail sur Wikipedia.

19:52, dernière photo en gare de 大垣 Ogaki


De 大垣 Ogaki à 米原 Maibara, il faut prendre un petit train pourri pour 35 kilomètres. Puis à 米原 Maibara, un dernier 新快速 Shinkaisoku qui me ramène à Kyoto. C'est la première fois que je remarque que la route est longée de grands immeubles et de pachinko. Jusqu'à Otsu, c'est un gigantesque dortoir. C'est une grande zone plate au bord du lac Biwa, mais qu'une suite de petites villes sans vie. De nuit, avec les lampes des immeubles qui quadrillent les horizons, ça me fait penser aux arbres à œufs de Matrix.

Je suis à 22h chez moi, enfin !

mardi 22 juillet 2008

Hakone

"Hakone is the Japanese tourist mecca par excellence" annonce le Lonely Planet, en première ligne de la section. Je ne le savais pas encore, mais je ne peux qu'agréer. C'est donc en redescendant le Fuji qu'on va observer notre challenge réussi depuis cette jolie vallée voisine. Elle est à un peu plus d'une heure de train, coincée entre la montagne sacrée et Tokyo.


Au pied du Fuji, Hakone


Il faut quitter la Tokaido line qui longe la côte pour entrer dans une vallée au moyen d'une compagnie privée, 小田急 Odakyu, jusqu'à 箱根湯本 Hakone-Yumoto. C'est aussi très rapide d'accès depuis Tokyo, ce qui me ferait dire qu'un dimanche à 14h, le kilomètre carré d'installations aménagées autour du 芦ノ湖 lac Ashi est occupé à 99% de touristes, un peu comme ces villes-onsen.


Le 芦ノ湖 lac Ashi


Voir sur Google Maps


Version tourist map, avec arrêts de bus


Nous arrivons donc lundi soir, dans la même foulée qui descendit le Fuji quelques heures plus tôt, de la crasse volcanique plein les dents, quelques quarts d'heure de sommeil éparpillés dans les trains et bus des 3 derniers jours. Une fois à Hakone-Yumoto, et équipés des multiples guides de l'office du tourisme de la gare de 小田原 Odawara, on se cherche un onsen bien mérité. Mais la plupart font partie d'un hôtel/ryokan, et/ou ferment à 15h, alors qu'on cherche à faire du 日帰り入浴 [higaeri-nyuyoku], trempette et pis s'en vont, pas trop loin d'une zone campable.

Après s'être fait passer devant par plusieurs bus qui ouvrent à peine leur portes à notre arrêt, on trouve finalement un onsen-hôtel, coincé entre les replis de la vallée, après un petit trajet en bus qui ne se gène pas pour les tarifs, plus de 700 yen les 20 minutes.

L'hôtel Ra Kuun parait miteux, je crains pour la qualité des bains, mais une fois passé la porte d'entrée, le hall est luxueux, ce qui leur permet de tirer un exorbitant 1200 yen/pers.
Mais en fait, une fois au sous-sol, on se rend compte que les bains sont re-miteux, la rouille d'onsen prenant le dessus sur la tuyauterie cabossée. Le petit 露天風呂 rotenburo donne sur quelques buissons mal entretenus. C'est peut-être pour mettre l'accent sur la qualité de la source, qui sent vraiment fort et restera longtemps sur ma peau.

C'est vraiment pas top mais l'essentiel est assuré : nettoyer les traces du Fuji-san. On sort et marche en direction du lac, au bord duquel j'avais repéré un petit parc avec un 展望台 observatoire, qui font d'habitude de parfaits endroits de 野宿 camping. C'est le 恩賜箱根公園 Onshi Hakone Koen, parfaitement placé au sud du lac Ashi (repère A sur la GoogleMap plus haut).

Onshi Hakone Koen


Après une petite exploration dans le noir, on arrive au petit chapiteau isolé, équipé de lunettes puissantes pas-à-pièces. Il ne fait pas si chaud (on est quand même à 730 m), mais on est morts et on s'endort sur le coup.


Mardi 22 juillet


Au petit matin, on se réveille à coté des oiseaux, dans la brume qui laisse apparaître quelques arbres, c'est très mystérieux. On se rendort alors jusqu'au jour, et une fois la brume dissipée, l'imposant Fuji se dresse juste devant nous.

Campsite




Le Fuji se détache petit à petit du paysage (agrandir pour mieux voir)


Je pars nager dans le lac dont l'eau matinale est bonne, claire et propre. Puis on cache les sacs dans les buissons pour partir librement faire un circuit parfaitement représentatif du tourisme à la japonaise. Le départ est donné au port de 箱根町 Hakone-machi, dans un bateau de pirates qui s'intègre parfaitement à son environnement.

Le pays où Disneyland et le monde réel n'ont pas vraiment de frontières …


Ca commence d'abord avec le poste de contrôle 箱根関所 Hakone Sekisho, mis en place pendant la période d'Edo, maintenant transformé en reconstitutions de magasins de souvenirs régulés par des Hello Kitty.

Hello Kitty Sekisho


Puis on monte dans le bateau de pirates pour traverser le lac en mode super kitsch, via le port de 元箱根 MotoHakone, sur la même rive.

A quai, 箱根町 Hakone-machi



A quai, 元箱根 Moto-Hakone


Bien que le pirate boat soit équipé de canon-jouets, capitaines déguisés et vendeurs de glaces, la vue par-dessus bord est saisissante, la nature est belle.

Dans le même style de Miyajima, le torii de 箱根神社 Hakone-jinja flotte en contrebas du mont 冠ヶ岳 Kanmurigatake, 1412 m.


Le torii de 箱根神社 Hakone-jinja et le mont 冠ヶ岳 Kanmurigatake



La vue classique du torii flottant avec le mont Fuji


De l'autre coté de la barrière, c'est la 1ère classe, avec plein de vieux


On débarque tout au nord, au port de 桃源台 Togendai. Il n'y a rien à Togendai (une fois les magasins retirés), donc on monte directement dans le Ropeway pour 大涌谷 Owakudani

Ropeway


Passer la tondeuse sous le téléphérique, un autre métier anti-unemployment


Plus on monte, et plus le mont Fuji parait imposant, au-dessus de sa ceinture de nuages. On est alors à environ 40 km de son sommet.

Sacré Fuji





Perché à coté de son arrêt de téléphérique, 大涌谷 Owakudani est une incroyable concentration de particularités touristiques. On commence par les 黒タマゴ, Kuro-tamago, les œufs noirs, car cuits dans l'eau des sources naturelles. Chaque œuf apporte 7 ans de plus à la longévité de son mangeur. Evidemment, cette supercherie est organisée par ma mafia d'Hello Kitty, comme peu avant, à Gero.

黒タマゴ Kuro-tamago


En fait, ça a le même goût qu'un œuf normal, c'est juste qu'il est noir.


Magasin de souvenirs, des myriades de déclinaisons


Dans le flux des écoliers et touristes étrangers, on fait comme tout le monde et on teste le lait de vache d'onsen, 300 yen le verre. Extraordinairement banal.

Hakone milk


Parmi toutes les attractions para-touristiques, on parvient à trouver le vrai truc qui justifie l'engouement : la source et les gaz.

Mise en garde


Après une petite marche sur le flanc d'un des pics, nous voilà devant une domestication de l'activité volcanique (juste pour cuire les œufs dedans).

大涌谷, 1050 m.




Un dernier regard vers le Fuji


Rhododendron est aussi chiant à écrire en japonais : 躑躅 (tsutsuji)


Retour inévitable aux centres touristiques, qui sont en fait le véritable truc à voir à Hakone. Des émanations de gaz tectoniques y'en a un peut partout, mais une telle japoniaiserie n'a probablement pas d'égal.

Fuji-yama, ça ne se dit qu'en dehors du Japon, où la lecture de 富士山 reste Fuji-san


Surprise devant les マリモ marimo, ces petites algues sphériques, censées être très rares et protégées, que je ne pensais jamais revoir ailleurs qu'au lac Akan (très très loin d'Hakone)

マリモ Marimo


Développement technologique



Les œufs continuent leur chemin de l'autre coté de la montagne. Mais pour les rejoindre, il faut encore passer par les magasins de souvenirs de la compagnie.


Rilakkuma aussi se décline en kuro-tamago


Do not touch doubtful things


Aménagement du territoire, c'était trop naturel donc trop dangereux


On redescend sur la ville de Gora,

d'abord par télécabine,


puis par cable car (en face, il y a le même qu'à Kyoto)


強羅 Gora, c'est un trou avec rien, que des hôtels. On attend l'ouverture du Gyoza center pour dîner

Gyoza center


On rentre au centre d'Hakone, 箱根湯本 Hakone-Yumoto, le long de la 早川 rivière Haya, par le petit train rouge qui change plusieurs fois de direction, un peu comme les Z-switch du petit train d'Alishan, Taiwan.

A 箱根湯本 Hakone-Yumoto, tout est mort, à part un 7/11 et un vendeur de ramen au coin de l'arrêt de bus. Il n'est pas encore prêt et on ne pourra pas les goûter avant de monter dans le dernier bus pour notre parc. Il dit que récemment, les Chinois, Russes et Américains sont de plus en plus nombreux à venir visiter et font tourner son business.

On revient donc à la maison, notre chapiteau, sous un ciel toujours non étoilé, après avoir bouclé la boucle la plus touristique que j'ai jamais vue.

Bonne nuit



Mercredi 23 juillet

Je vais une fois de plus me réveiller dans l'eau du lac pendant les 30 minutes qu'on a pour chopper le premier bus qui retourne vers Hakone-Yumoto. On se perd un peu pour trouver l'onsen 湯の里 Yu-no-sato, reculé au fond d'un petit chemin qui grimpe, mais la transpiration en vaut la chandelle. Même si l'eau est traitée et ne sent pas fort, cet onsen est super classe.

Réveil


Sur les traces de 湯の里


Yu-no-sato, bain froid et bain central


Eau de rinçage, devant le bain à bulles et les lits à jets


Visite pas guidée





一部画像クレジット:邪魔今


On retourne tranquillement à 小田原 Odawara, et, les mollets encore douloureux du Fuji, je rentre à Kyoto par la ligne Tokaido.


 >> Tokaido 18