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jeudi 12 octobre 2006

Isogashii ...

Ces derniers jours étaient bien plus remplis. Parallèlement à la rédaction de mon plan de recherche (ben oui, celui du dossier de la bourse ne compte plus), les cours de japonais ont commencé.


Lundi, je suis allé comme prévu explorer la forêt qu'on voit sur Google Earth, celle qui est encadrée par 2 golfs. Une fois quittés les chemins près des barrières des parcours de golf, je me retrouve presque perdu, avec juste un ruisseau à suivre et des pancartes de temps en temps. Les balles perdues un peu partout indiquent bien que les alentours sont fréquentés, mais pas moyen de tomber sur un vrai chemin. Devant un mur de grosses araignées jaunes et noires, je fais un demi-tour et quelque, pour trouver des camionnettes abandonnées (venues bizarrement, car y'a pas vraiment de route), une maisonnette abandonnée, puis un chantier abandonné, puis un gros complexe de golf, avec un gardien qui fait aussi partie du club des gens qui parlent la bouche fermée. De ce que j'ai compris (戻る), je ne pouvais pas faire une boucle. Donc retour pareil, qui n'aurait pas été possible sans la pleine lune.

Mardi matin, avant le test de triage, on a sur le planning une "cérémonie". En fait on se retrouve à 16, soit 13 nationalités, dans une belle salle ou les futurs profs nous parlent de trucs inutiles. Parmi tous ces monbusho, il y a pas mal de vieux, déjà profs ailleurs et mariés, mais plus de jeunes, pas beaucoup plus vieux que moi. Puis on change de salle pour un test tout con avec juste des kanas. Le résultat est annoncé après la pause midi : la moitié des noms sont appelés, ils sortent de la salle et seront en Elementary. On est donc plus beaucoup à rester. Le chef prof nous lance alors une sorte de "Maintenant vous aller avoir un test bien plus difficile. Ganbatte". Et en effet, c'était pas très faisable. Finalement ils me classent en Intermediate II, et j'ai 11 cours de japonais par semaine (lecture, grammaire, écoute, kanjis ...) pour un total de 16,5 heures.

Les cours commencent donc le mercredi matin. Avec un prof qui fait penser un peu à ceux de prépa, vu les remarques qu'il a sorti après qu'on a pas pu lire certains kanjis "élémentaires" de la feuille de présentation. Première leçon sur la politique après-guerre au Japon. Je ne peux que lire les hiragana entre les kanjis mais ça aide pas bien à la compréhension. Le même prof l'après-midi, l'air plus détendu, et le cours moins difficile. Il sort quand même en s'en allant "C'était un cours pour débutants". Dans celui de ce matin, on a commencé directement avec le dialecte du Kansai, la prof nous faisant répéter les phrases avec l'accent de Kyoto qui a à peu près l'intonation inverse de celui de Tokyo. Même si ces 6 mois de japonais intensifs ne durent que 4 mois, ils ont l'air bien intensif.


Entre-temps, je suis dans le laboratoire, à mon bureau, pour rédiger ce plan de recherches. A la japonaise, je reste tard, mais même à 23h20 je ne suis pas le dernier. Mes horaires de train m'empêchent de rester plus. 平山さん m'a fait visiter l'annexe du labo, une salle à 15 minutes en vélo, avec un very large écran tactile, des cameras, des pc, un gros simulateur de voiture sur gros vérins, et divers trucs rigolos comme une manette de PS reliée à un casque de moto pourvu de 2 caméras sur les cotés. J'ai un peu de mal avec le clavier et Firefox, car quand on confond le Z et le W avec Ctrl enfoncée, c'est pas de chance. Mais rester tard me permet d'aller manger avec les autres membres du labo, et j'en entends un expliquer ce qu'est le 数独 aux 2 autres qui n'en avaient jamais entendu parler, sans même savoir écrire le 2ème kanji. Alors que le sudoku ça à tout l'air japonais, et qu'en France tout le monde a dû déjà voir au moins une grille. Chaque mercredi, les 15-20 élèves-chercheurs-professeurs du labo se réunissent pour manger dans une grande salle, pendant que quelqu'un fait une présentation. Ce mercredi, les 2 clowns du jour étaient les 2 français fraichement arrivés, donc présentation en japonais, qui s'est nettement mieux passée que celle de mon arrivée à Oshima. Mais ça me dispense pas de la présentation PPT pour la prochaine fois.

Ce matin, 畑中さん nous emmène acheter le fameux 携帯電話 (keitai), le téléphone portable. J'ai quand même eu bizarrement le discount étudiant réservé aux vrais étudiants réguliers, pas 研究生 comme moi. C'est un de marque Kyocera, chez au, comme dans Densha Otoko. Je peux faire maintenant comme la moitié des wagons de trains, écrire des mails. Mes 2 voisins écrivaient bien des mails, mais moi je cherchais juste à remettre le mode normal, car il est uniquement en Japonais, la seule solution est de tester toutes les options. J'ai arrêté de le bidouiller quand je l'ai fait sonner, alors que le chauffeur du train fait une annonce contre ça à chaque arrêt. Même s'il est fourni sans frais supplémentaires avec l'abonnement d'un an, il a quand même des fonctions non présentes sur mon ancien Sagem MyX-5, comme photo et vidéo avec zoom et stockage sur micro SD card (et inclusion automatique de décors étoilés aux photos), internet, lecture de codes barres et bien sûr quelques centaines d'émoticons ridicules. Mais pour l'instant je sais faire que la calculette (partiellement) et le réveil.

Pour les quelques découvertes des derniers jours,

- Le vélo roule uniquement sur les trottoirs (il y a des passages piétons réservés aux vélos), et à la priorité sur le piéton car ce dernier n'est pas muni de sonnette.

- D'ailleurs, on roule toujours à gauche en vélo, mais n'ayant pas encore les réflexes, j'ai quelques fois obligés le vélo de devant à s'arrêter pile en face de moi, après avoir choisi en même temps le même coté de passage.

- Les lunettes de mouche à merde de Lafesse connaissent plus de succès qu'en France.

- Le système de la douche reliée au lavabo est bien pensé, mais si le robinet du lavabo goutte, gare aux brûlures si on veut l'arrêter avec ses robinets plutôt qu'avec le commutateur.

- Ce soir avait lieu une (la première) rencontre pour étudiants étrangers, enfin un moyen de parler à ces timides Japonais. Mais ils parlent tous bien anglais, ça n'est toujours pas les vrais Japonais d'Oshima. Une fille au prénom rare m'a appris qu'une fois, pendant qu'elle avait le rhume, elle voulait manger des pêches, mais comme ça coûte cher elle n'a pas pu. Enfin, c'est toujours mieux que d'aller voir le Français avec un personnage d'anime sur le T-shirt …

- Une english native speaker m'a dit s'appeler "Milou" ... mais en fait elle parle couramment 5 langues. La plupart des étrangers que j'ai vu là qui apprennent le japonais connaissent bien l'anglais, ainsi que leur langue natale et à peu près une autre langue apprise ... ce qui fait que si je commence une phrase en japonais et la termine en anglais en y mettant des mots d'espagnol et de français, et ben ça se comprend. Des fois des gens commençent à me parler pas mal en français, ça fait bizzare d'entendre sa langue de la bouche d'un mexicain au Japon ... Finalement y'a pas de langues secrètes, à part peut-être pour les 2 filles du Kirghizistan (mais qui ne parlent pas anglais)

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