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mercredi 27 décembre 2006

年末

Voila, j'ai demenage et j'ai plus internet. Je suis donc au labo avec le clavier japonais qui ne fait pas les accents. Mon prochain internet sera 光ファイバ, alias la fibre optique qui va vite.

Comme j'ai pas de photos sous la main, mes dernieres anecdotes :

- Comme toujours, quand j'ai soif dans la rue, il y a deja un distributeur de boissons (ou 2, ou 6) devant moi. Sauf que ce dernier a l'air plus malin que les autres, il me lance en bon anglais un "Welcome to the vending machine". Et pendant que la bouteille tombe, il se lance un mini jackpot sur l'ecran, qui fait gagner une autre boisson en cas de 4 chiffres identiques.

- Comme toujours, l'administration japonaise n'est pas faite du tout pour les non-japonais. Alors que mon dossier d'application pour le master avance tant bien que mal, la secretaire vient m'annoncer que je devrai rediger un document en plus par rapport a ce que je devais faire initialement. La raison, c'est que je passe de la categorie 3 a la 8. La difference, c'est le nombre d'etudes total effectue. Ici, on ne saute pas de classe, on ne redouble pas non plus, donc on a forcement 16 ans d'etudes pour mon niveau. Et comme je n'en ai fait que 15 (bien sur equivalentes a 16), et que c'est illusoire de penser contourner une regle ecrite sur les papiers, et encore plus farfelu de faire penser les gens qui suivent les regles des papiers, しょうがない。


- Pour une fois un truc bien, l'ouverture du compte bancaire a la Shinsei Bank. Je m'etais prepare a me faire refouler, faute de tonnes de justificatifs voire de trucs que seuls les vrais Japonais peuvent avoir. Et ben finalement, en 15 minutes tout etait boucle, avec remise de ma carte de retrait (dans mon colori prefere parmi 32 coloris). Et comme elle est dans le genre moderne, avec transferts faisables par internet et des accords avec une bonne partie des autres banques, c'est bien plus pratique que de devoir jongler avec les distributeurs tous differents qui se prennent chacun une commission de 1 a 3 euros. (新生銀行 ca se lit facilement en plus sur les ATM).


Ici, Noel et Nouvel an c'est un peu l'inverse de la France. La premiere fete n'a pas de raison, on est rarement chretien. C'est pas ferie du tout et les decorations sont minimales (sauf a Kobe ou les photos viendront apres ...) . La seconde, c'est religieux. La tradition est d'aller au temple (bouddhisme) sonner une cloche 108 coups le soir du 31, et au sanctuaire (shintoisme) se recueillir le 1er. Et du 1 au 3, on passe son temps en famille a manger des trucs specials pour le Nouvel an. Pour ma part je participerai le 31 et le 3.

samedi 16 décembre 2006

Décembre

Bon, quoi de neuf pendant ces 15 derniers jours ...

Le TOEFL va dépasser son délai de 67% pour me donner les résultats. On a eu aussi une série de tests pour tous les différents cours de Japonais, qui se sont plutôt bien passés. Même celui de cet après-midi, avec une pause surprise en plein milieu pour aller voir les pompiers jouer à Spiderman sur le mur voisin en guise d'exercice de sécurité. D'ailleurs, il y a une dizaine de jours, un feu s'est déclaré dans un labo de trucs radioactifs en plein milieu du campus, et l'université est passée dans le journal (quelque chose d'assez peu important pour des étrangers qui savent pas lire). Mais bon, le lundi était comme tous les autres. Par contre on a pas encore eu le test du cours de lecture du mercredi matin. C'est un cours où il faut lire un texte sur la politique ou l'économie japonaise, truffé de kanjis qu'on utilisera pas avant des siècles. Jusqu'à présent, c'était faisable, car on avait une semaine pour chercher les lectures de ces kanjis avant le cours, et de n'avoir qu'à lire les furigana. A partir de maintenant, on doit faire la traduction à la volée Japonais -> Anglais. En s'aidant de la version anglaise, c'est un peu du bluff.

Concernant mon test d'entrée en Master, tout en Japonais, ce sera pour les 13/14 février. Selon mon advisor, c'est facile, il suffit d'avoir lu un livre avant, qui est évidemment en Japonais. Une bonne partie semble être des trucs basiques, heureusement.

Ces derniers jours, ce qui m'a le plus occupé, c'est la recherche d'une nouvelle chambre. Où je suis actuellement, Obaku, ville d'Uji, en plein sud de Kyoto, c'est pas très pratique. Que ce soit en train (380 yens), en bus (free) ou en vélo (transpiration), l'aller simple prend 1h et quelques minutes suivant la température où le temps d'attente aux correspondances. Ca fait perdre du temps, des sous, et quand on rentre chez soi c'est assez tôt, et jusqu'au lendemain. Ca serait pratique si j'étais sur le campus de l'université situé à Uji, juste à coté, mais je suis sur le principal, Yoshida, dans le nord de Kyoto. Le seul point positif est le loyer, qui n'est que de 11700 yens (à diviser par 150 pour avoir des euros). Les quelques fois où j'en ai parlé à des Japonais, j'ai eu un cas plus bas que moi, un cas à Osaka qui faisait 4h de trajet par jour, de même pour la secrétaire à Nara. J'ai lu qu'à Tokyo la moyenne est d'une heure entre la maison et le travail, les logements intéressants étant incroyablement chers. Enfin, les prix à Kyoto sont comparativement plutôt ridicules. La densité du Japon est de 335 hab./m², en gros 3 fois la France. Mais selon le livre qu'on étudie, 40% de la population japonaise (50 Mhab) est concentrée sur 3 villes (et banlieues), Tokyo, Nagoya et Osaka (je sais pas si Kyoto est comptée comme banlieue d'Osaka ...). Et quand on se ballade pas dans les coins touristiques, c'est un vrai amas de gens qui se vivent par dessus, que ce soit dans immeubles de chambres étroites, où de petites maisons en bois (mais dans les 2 cas, aucune trace de double-vitrage, et l'utilisation de joints pour les portes ou fenêtres n'est pas répandue. A la place ils se chauffent par tout plein de moyens).

J'ai donc cherché dans Kyoto, près du centre-ville et de l'université, ce qui a donné une manshon (appartements) à Nijo. Pour 36000 yens mensuels, j'ai 7.5 tatamis (ici ça remplace le m² (1 tatami = 1.62m²)) + un UB (unit bath, salle de bain complètement moulée en plastique sur le modèle d'u petit Japonais). Sauf qu'il y a des trucs spéciaux en plus au Japon qui font plein de calculs et plein de sous à débourser lors de l'installation.

En plus du loyer d'avance, il y a :
- Le shikikin (50000 yens), garantie restituée à la fin (enfin d'après ce que j'ai entendu, jamais entièrement).
- Le reikin (50000 yens), "cadeau". C'est de l'argent qu'on ne reverra jamais, juste un cadeau au propriétaire pour le remercier de nous laisser habiter dans sa maison. Certains propriétaires se font bien plaisir à fixer des sommes débiles.
- A place de ces 2 chiffres, on peut avoir un affichage semblable, Garantie : X yens dont X yens qui ne seront pas restitués.
- Un autre chiffre de yens-cadeau, lors du renouvellement du contrat (tous les 1 ou 2 ans)
- Assurance contre le feu, charges pour la personne qui viendra nettoyer les escaliers et l'eau, frais d'agence ...

Pour valider tout ça, il faut un garant de nationalité Japonaise, sinon ça marche pas. De toutes façons, les propriétaires aiment pas bien avoir des étrangers dans leur maison, vu les tentatives qui se sont terminées au téléphone quelques secondes après que l'agent a annoncé notre statut qui contient toutes les tares du monde en un seul mot (ryuugakusei = étudiant étranger).

Je vais devoir aussi ouvrir un compte dans une vraie banque, car celui de "La Poste" japonaise, sur lequel est versée la bourse, est spécial, et on peut pas faire des transferts dessus. Avec tous les guichets qui ferment à 15 heures et les forums internet occupés par des gens refoulés pour non-japonaisité, ça va me faire un autre super jeu. Le Japon est pratique pour acheter un parapluie et à manger en réglant sa facture d'électricité à 4h du matin en bas de chez soi, mais pas pour tout.

Aussi, pour la recherche d'une chambre/maison, le vrai seul critère après le loyer semble être le temps qu'il faut pour marcher à la station de bus/train la plus proche. Y'a des affiches sur laquelle il est impossible de savoir si la maison est à Kyoto ou Sapporo, mais on sait qu'elle est à 1 minute à pied de l'arrêt de train. Et c'est ça qui influe sur le prix. Surtout si la gare à proximité est une gare majeure (une où même les express et super-express s'arrêtent), ça fait monter le loyer. Ils ont l'air d'accorder plus d'importance à combien il y a à parcourir à pied pour aller à la gare qu'à la durée du trajet en train. (De toutes façons le Japon c'est le pays du chemin de fer, tout le monde prend le train tous les jours).

Enfin d'où je serai, d'après la carte ci-dessous, je pourrai aller partout quand je veux en vélo, c'est ce qui compte.


Pour faire un paragraphe d'anecdotes, on m'a fait remarquer plusieurs fois que j'écris au stylo-plume. "Comme avant", "C'est pas trop chiant d'avoir à changer de cartouches ?", "C'est super cool d'écrire au stylo plume, mais je sais pas si je pourrai y arriver, il faut une technique spéciale ?". On m'a autorisé à regarder autour de moi en marchant sur le trottoir, car je suis "au Japon et non en France, y'a pas à surveiller les crottes de chien semées partout". Je me suis fait rappeler à l'ordre par AU KDDI (ie le téléphone portable) pour n'avoir pas payé ma facture que je n'ai jamais reçu, car j'ai choisi le versement automatique depuis mon compte de La Poste (qui là est possible ...) Sauf que le portable est au nom de "blablabla Henri blablabla", alors que le compte bancaire est au non de "blablabla Hanri blablabla". (ça parait nul comme ça, mais écrit en Japonais c'est bien plus facile de se tromper). Du coup le transfert n'avait pas été autorisé. Je suis obligé de remplir tous les papiers avec mon super nom à 6 longueurs au lieu de 2, sinon y'aura un dysfonctionnement quelque part. Je suis aussi allé à la Kyoto Tower, une tour de 130 mètres de laquelle on voit tout Kyoto. Hier, je suis allé voir un spectacle de théâtre Nô, joué par des acteurs (sur le conseil de mon advisor) très connus. Hé bien ça dure longtemps, quand les gens bougent c'est avec la plus grande lenteur, et on comprend rien à ce qui doit être prononcé avec une voix tremblotante. Pour continuer ma visite des temples de Kyoto, la semaine dernière je suis allé au Sanjusangendo, un célèbre temple qui renferme 1000 statues toutes différentes.


Kyoto Tower. Seulement 130 mètres, mais elle paraît grande car Kyoto n'est pas une ville démesurée. Au pire les grand buildings ne font qu'une dizaine d'étages. La grande rue, c'est Kawaramachi-doori. C'est la verticale qu'on voit à l'Ouest de Kamogawa sur le plan plus haut. Comme pas mal de rues à Kyoto, elle fait des kilomètres (à vue de nez, au moins 7). Le gars qui a pris cette photo était probablement sur le toit de la gare.

Sanjusangendo, 三十三間堂. Photo d'internet, car interdit de sortir son appareil dans un tel lieu. On dirait pas comme ça mais les visages et les accessoires dans les multiples mains sont tous différents.

Même temple, vu de dehors, avec mon appareil. 125 mètres de long. Et déja des techniques anti-sismiques avec des couches de sable alternées. (C'est le vrai bois du temple du 13eme siecle, pas du bois neuf suite à un feu comme plein de temples et chateaux)

Petit jardin de Sanjusangendo


Dans un jardin


Une maison sur le chemin de ce vieux quartier


Sinon j'ai aussi sur PC la photo prises avec le keitai (téléphone portable). La plupart sont floues car j'étais en mode Macro et non Paysage.


Cette photo doit dater de début octobre, avant que je ne touche au bouton caché macro/paysage. Sur la rivière Kamogawa qui coule tout le long de Kyoto, il y a toujours des petites cascades, des hérons, canards, mouettes, gros poissons, pierres avec des dessins dessus, et 1m de profondeur maxi. La rivière est pratique car son petit chemin qui passe sous les ponts permet de traverser la ville rapidement sans se taper les feux.

Le long de l'eau, on a les maisons traditionnelles en bois. Ce coin devait être pas mal au sud, car sur un bon kilomètre ce ne sont que des restaurants chers. Derrière, les immeubles tout moches, comme tous les immeubles.



Rien à voir avec Kamogawa. C'est sur le lavabo des toilettes du labo. Après avoir touché au fameux bouton.

Maki-sushi party, faits par nous-mêmes, et tous mangés (y compris les 2 autres assiettes qui ne sont pas sur la photo).


Sinon l'automne et les feuilles rouges c'était bien quelque chose de bien programmé. La semaine d'après les magnifiques érables, tout était devenu moche (enfin, moins beau).

Noël au Japon, comme ils sont pas très chrétiens, ça va être un jour normal un peu plus ici qu'ailleurs ...

mercredi 29 novembre 2006

Automne

Le week-end d'avant, j'ai du aller passer le TOEFL ibt à Osaka, dont la gare est à moins de 30 minutes de celle de Kyoto. Ce qui donne 1h30 en porte-à-porte, et un peu plus en se perdant entre les grands buildings comme y'en a pas a Kyoto. C'est pas facile de trouver un bâtiment juste avec l'adresse, car les numéros de rues existent pas, et je suis pas sûr que les non-énormes-rues aient un nom. Du coup l'adresse est donné avec le nom du quartier, le nom du building, et souvent un petit plan dudit quartier, sinon c'est pas possible. Surtout que si l'adresse est en kanji, impossible de la prononcer. Le "10 min walk" s'étant transformé en 1h, j'arrive enfin au 11ième étage, où la notice pour changer les rouleaux de PQ des toilettes est en anglais et français. Puis 4 heures de TOEFL nettement moins pratique que la version papier, surtout sur un clavier japonais paramétré en anglais. Voilà pour un dimanche matin passionnant.

A propos de bâtiments, j'ai vu récemment la première maison Nintendo, près de Kyoto eki. Une petite vieille bâtisse, mais le siège est maintenant quelques kilomètres au sud de Kyoto, là où il n'y a que des maisons et des combinis, dans un grand cube blanc.

Jeudi dernier, ainsi que samedi, RDV à 6:00 am à 1h de mon lit, pour aller voir les feuilles d'érables rougir. Un truc qu'à Kyoto c'est plus beau qu'ailleurs. Le RDV tôt c'est pour éviter les milliers de touristes (japonais) qui débarquent en voyage organisé avec des gros bus. Le chef du groupe avait fait le matin le planning des temples/jardins à visiter, en fonction des dizaines de rapport sur l'évolution de la floraison des érables et du temps. On a donc normalement vu les meilleurs coins. Les feuilles sont vraiment d'un rouge éclatant, bien plus que sur les photos où on ne peut pas capturer les vraies couleurs. C'était vraiment les plus beaux trucs que j'ai vu jusqu'à maintenant.

Les repas du jeudi sont un ensemble de sushis énormes le midi, et un shabu-shabu le soir (on fait chauffer de l'eau et on met tout ce qu'on trouve sur la table dedans).
Par contre, le samedi ça sera juste un bento en faisant la queue pour une cérémonie du thé. C'est un événement commercial gratuit, mais limité à 100 personnes, auquel on a pu participer en étant devant le guichet 2 heures avant. Avant d'assister à la cérémonie et de goûter au vrai thé avec de la mousse dessus, on pouvait de faire prendre en photo avec les Maiko dans le jardin. Apparement ça coûte super cher.

Ce soir, l'hiver réel a officiellement commencé (c'est comme pour la saison des pluies, ils aiment bien mettre des dates à des trucs qui n'en ont pas besoin). D'après la radio, le vent froid d'Hokkaido qui a soufflé sur Kyoto aujourd'hui venait de Sibérie, et il va faire vraiment froid jusqu'au primtemps et les cerisiers en fleurs. C'est pas tout à fait faux, il faisait glacial en rentrant. C'est pas de chance pour eux, qui préfèrent renifler toutes les 20 secondes plutôt que de se moucher.

Place aux photos :


JEUDI


清水寺 : Kiyomizudera. Un grand temple. Cette photo a été prise depuis le même balcon que les milliers de photos de Google Images qui répondent au même nom.





Le long d'une rue banale du nord de Kyoto



Senyuuji : même s'il faut payer 2 fois avant d'arriver au jardin central, ça vaut le coup





Le jardin de cailloux est ratissé avec soin




En allant vers un petit temple perdu ...



Shinnyodo, près du Ginkakuji (le pavillon d'argent), donc près de l'université




等持院 : Tôjiin. C'est un beau jardin auquel il ne manque que des carpes.



















Le shabu-sabu du jeudi soir





On commence par un lever de soleil sur Arashiyama, à l'ouest de Kyoto.







圓通寺 : Entsû-ji.
Le coin préféré du chef, donc on y est resté longtemps. On est assis sur des tatamis pour contempler le jardin. Le rouge éclatant des feuilles scintille avec le vent et les nuages qui passent devant le soleil. J'ai pas compris l'explication, mais c'est quelque chose comme quoi ce jardin n'est pas fermé, mais il intègre la montagne derrière (qu'on ne voit pas sur les photos).





Le fameux 金閣寺 : Le kinkakuji, ou pavillon d'or. Dès son ouverture à 9h, le parc se fait envahir. Mais y'a de quoi.



Juste au sud de l'université, c'est un très vieux quartier






En attendant le début de la cérémonie du thé, on se repose dans un café. Les 3 derniers choux sont censurés.


Les Maikosan et les momiji. On peut difficilement faire plus japonais.


Préparation méticuleuse du thé. Il faut bien 2 bonnes minutes pour faire les gestes comme il faut.



Au revoir


Couleurs d'automne des années suivantes

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2008