Voilà déjà 2 mois et demi du premier semestre qui se sont écoulés, et il ne reste plus qu'un mois. Je comprends pas grand-chose aux cours, j'y vais avec mon laptop, celui prêté par l'université, qui faisait office de traitement de texte – traducteur, jusqu'à ce que le disque dur lâche subitement il y a 2 semaines. Je devrais le récupérer bientôt.
Pour valider les cours, et gagner les 2 précieux crédits, la plupart requièrent de faire un rapport par prof. Donc au total 2 ou 3 rapports par cours. Ca peut être des questions, mais la plupart étant du genre "Prenez un sujet en relation avec le cours et écrivez", je sais pas trop ce qu'ils attendent. En tout cas ca me prend bien du temps de déchiffrer les polys. Et si j'ai le temps je réponds en japonais, ce qui n'est pas gagné pour eux. En effet, le japonais a grosso modo 3 niveaux de politesse pour la langue parlée, et pour l'écrit c'est encore une autre forme (que je ne maîtrise pas du tout) qu'il faut utiliser. Pour le truc qui m'a le plus étonné, c'est les élèves qui arrivent n'importe quand pendant le cours, même 10 minutes avant la fin, s'assoient et s'endorment. Ca arrive pour tous les cours et jamais un prof n'a fait de remarques.
Pour cet été, on peut facultativement faire un stage pour 2 crédits. Le stage doit faire au moins 2 semaines, et au maximum 2 mois car après c'est la rentrée. C'est donc trop court pour faire un vrai stage, mais la notion de stage est différente ici. On le fait 1 an avant de quitter le cursus scolaire. Il s'agit juste d'aller dans l'entreprise et de montrer qu'on est gentil et docile, dans la perspective de se faire embaucher en avril de l'année suivante. Car comme la rentrée scolaire, en avril, c'est la rentrée en entreprise, qui n'embauchent qu'en avril des fraîchement diplômés identiques sur des CV identiques (feuille standard trouvable chez le marchand de journaux) pour remplacer les vieux qui s'en vont. Peu importe le profil du futur employé ou le travail auquel on va être attaché, seules importent la bonne image de l'étudiant et la bonne santé de l'entreprise. Donc jusqu'à maintenant j'ai envoyé quelques candidatures non-conformes aux standards mais je suis pas pressé de trouver un stage, qui souvent demande de remplir un formulaire très chiant comme
celui-ci, qui demande quels genre de crimes on a déjà commis. Pour les sites des entreprises qui ne proposent pas de formulaire en ligne, souvent il est bien précisé de ne pas envoyer son CV mais de remplir un fichier word à télécharger. Rien n'est laissé au hasard pour éviter d'avoir une personne déviante en face de soi. Avec la réponse "c'est pour faire comme tout le monde" qui explique la plupart des trucs illogiques et inutiles, on peut facilement reconstituer la société japonaise.
Le mois dernier, on est allé à l'hippodrome (競馬場) au sud de Kyoto, à environ 20 minutes de train. C'est au sud mais ça reste plus près que quand j'habitais super loin à Obaku. En omettant une fois où j'ai gagné 5 fois ma maigre mise de 100 yens, je suis pas revenu riche.
"Comme ça du mode", une marque très présente ici. En gros, pour faire un tee-shirt cool, il faut faire une phrase dans n'importe quelle langue avec des valeurs que la marque est censée représenter, la coller dans Google/Traduction automatique, exécuter l'algorithme avec toutes les langues proposées, en revenant à l'anglais ou au français à la fin. Puis on colle ça quelque part sur le T-shirt et on peut le vendre cher. Voilà un presque-contre-exemple :
Dans le métro, un gars devant moi avait son T-shirt intitulé "L'armée française, on peut compter sur la qualité", ou un autre à l'hippodrome, "life expectancy avarage". Dans les magasins de vêtements usés qui pullulent dans l'allée commerçante au centre de Kyoto, une grande partie des T-shirts portent l'emblème d'une université américaine. Je sais pas si ils les ont récupérés de là-bas où si ils les ont copiés (parce que la taille L me paraissait un peut trop petite pour venir des usa)
Un autre phénomène, c'est la peur du soleil. Même si les
filles ultra-bronzées font parler d'elles, elles sont très minoritaires à Kyoto. Par contre, la peur de perdre sa peau blanche se voit plus facilement. Pour la plupart des mamies, elles ont des gants pour bien se protéger les bras, une ombrelle ou une sorte de masque pour souder. Tout comme les grains de riz, plus la peau est blanche mieux c'est.
Un jeu marrant qu'on peut faire ici, c'est "fille ou garçon ?", de dos ou de face, vu le nombre de jeans super moulants et de coiffures sophistiquées. Ce week-end on est allé dans le Maruyama-koen derrière Yasaka-jinja voir les hotaru (lucioles). J'ai loupé la courte saison, c'est aussi éphémère que les cerisiers en full bloom. Il y en avait un peu, mais pas autant qu'un lendemain de jour pluvieux, donc pas de "Tombeau des lucioles". En revenant par Gion, le quartier des soirées si on est japonais avec plein de sous, les jeunes avaient tous les cheveux longs et blonds (alors qu'il est parfaitement vrai que tous les japonais ont les cheveux très noirs). Heureusement au labo le style habituel est respecté, même la seule fille, qui a fait sa présentation mercredi dernier, a listé ses manga et ses jeux vidéo préférés. Sur la photo précédente le garçon est à droite.
A Hiei-zan, une photo de classe de déjà petits robots
Dans le train
Voilà du 100% japonais (pour la version semaine, il suffit de rajouter un costume et un uniforme). Dormir et pianoter sur son keitai (portable) sont bien les 2 activités principales dans les transports. Pour être qualifiée de kawaii, il faut avoir une ribambelle de trucs accrochés à son keitai et ressembler si possible aux personnages d'anime. Parmi les autres critères de beauté, on peut compter les oreilles décollées, les dents le plus en vrac possible, et marcher comme un pigeon (d'ailleurs sur la photo c'est surement une séance d'entraînement).
Photo prise dans un magasin de mode, le mannequin sur le poster a quand même un bel enfoncement des 2 incisives principales. Mais elle a pas les canines de vampire.
L'internet-café de Tottori, un standard : plein de box au centre, avec siège confortable et PC/TV, les murs tapissés de manga et DVD, une douche, et un coin café/glace/pop corn.
La technique d'illustration des vêtements déclinée pour おみやげ (omiyage), les cadeaux que l'on doit obligatoirement acheter pour sa famille/bureau/labo si on part en voyage plus loin que sa ville.
Onsen (le flou c'est la vapeur)
Un 温泉 (onsen) à Amanohashidate 天橋立. Un onsen est une source d'eau chaude naturelle. On les trouve aux pieds des montagnes. L'eau a des propriétés vertueuses et ils ont un décor relaxant. Il y a souvent un 野天風呂, rotenburo, un bain d'extérieur, qui s'intègre à la nature.
Comme il n'y avait personne j'ai pu prendre des photos au keitai.
On peut aussi voir des "onsen" loin des montagnes. Ce sont en fait des 銭湯 (sento), des bains publics classiques, utilisant l'eau courante chauffée, qui ont pris un décor d'onsen et utilisé le nom "onsen" car il n'y a pas de régulation sur l'utilisation du nom.
Ce qui est dommage à Kyoto, c'est que bien qu'entouré de montagnes, le seul vrai onsen est à Kurama, à une heure au nord, et très cher.
Pendant la semaine que mon chauffe-eau était cassé, pour changer des douches froides, j'ai testé le sento près de mon immeuble. Il est tout petit et prend 390 yens, mais on se sent quand même bien mieux après un sauna et un bain aux fleurs.
Véhicule de campagne
Le principe d'une campagne électorale : imprégner le nom du candidat dans la mémoire de tous les passants. Il y a donc plein de camionnettes qui sillonnent la ville même à des horaires indécents, et avec leurs puissants haut-parleurs font résonner le nom entre les bâtiments. En version plus énervante encore, c'est s'il y a des piétons proches, la dame au micro dit "merci enchanté merci enchanté …" à tous les passants, fait des coucous, complimente les gens, etc.
Pendant les élections, les Japonais on regretté que Chirac, apprécié ici car il aimait le Japon, soit remplacé par Sarkozy, très connu aussi pour avoir critiqué le sumo de "combats de types obèses aux chignons gominés" (alors que les lesdits types obèses sont très très respectés). Ils se sont peut-être rassurés en le voyant saoul à la télé.
Un croisement aux 3 combinis
Les combinis (= convinience store), magasins de tout, ouvert 24h/24, vendent grosso modo la même chose au même prix dans toutes les chaînes. Cette photo est prise depuis le parking d'un Lawson, la plus grande chaîne. Au croisement, on distingue un サークルK à gauche et un 7/11 à droite. Il manque un Family Mart et on aurait toute la collection.
Le mois dernier j'ai acheté un VTT pour 1000 yens à un voisin, qui malgré son cadenas a disparu de devant mon immeuble. Encore plus surprenant, il a réapparu la semaine suivante, sans cadenas mais a peu près intact. D'après le proprio, c'est la faute aux 中学生, les collégiens. On les connaissait déjà pour tuer les SDF qui dorment dans les parcs (ça doit être la prise de conscience de l'unité japonaise par l'élimination de toute déviance), pour se pousser au suicide entre eux (苛める子供, le fait que dans les collèges, il y a une grande compétition et les élèves se mettent une pression supplémentaire entre eux. Mais dans une interview à la télé, ils expliquaient que c'était juste pour le fun que certains poussaient les plus faibles au suicide)(A ce propos, les suicidaires se jettent souvent sur les lignes de train, malgré que les compagnies chargent ensuite la famille d'une somme astronomique en dédommagement), et ben maintenant ils me piquent mon vélo pour s'amuser. Apparemment c'est juste une période critique, après ils deviennent sage. Ca pourrait être vrai si on prend l'exemple du jeune de 17 ans, qui le mois dernier après avoir décapité sa mère est bien allé se dénoncer au poste de police.
Et en vrac, je me suis trouvé un bureau en bois, ma chambre est complète maintenant, bien qu'ayant récupéré des meubles d'endroits différents le résultat est homogène. A Kyoto il commence à faire super chaud. L'air conditionné devient obligatoire et les tongs s'imposent. Le mois de juin est traditionnellement consacré à la saison des pluies, "non-stop pendant des jours", mais j'ai encore rien vu de tout ça. Je suis allé aussi voir 二条城, le château de Kyoto, que j'avais déjà vu de nuit pour les light-up des cerisiers mais pas encore de jour. Le jardin est très grand et calme, et ce n'est qu'à la fin du tour que j'ai réalisé que ce château n'existe plus, ça n'est en fait qu'un grand jardin avec une ruine au milieu.
Blogger a un nouveau système pour poster des vidéos, alors j'ai mis à jour les anciens posts contenant une vidéo, ce qui a surement emmêlé les fils rss et atom. Pour voir les vidéos correctement, il vaut bien sûr mieux utiliser Firefox que IE.
Le 花見, picnic sous les cerisiers début avril. Ici au bord de 鴨川, Kamogawa, la rivière qui traverse Kyoto
Ici à Osaka, 桜ノ宮, Sakuranomiya
Des magasins dans Gion
Le sanctuaire 松尾大社, Matsuo-taisha, dans l'Ouest de Kyoto en dessous d'Arashiyama
豊国廟, au sud de Kyoto, près de Sanjusan-gendo. Il y a 489 marches de pierre pour arriver au sommet. A part ça je sais pas trop ce que c'est ...
Et voilà pour le cryptodire en question :
(L'exécution du iexplore c'était pour vérifier ma connexion, la fibre optique a tendance à ne pas supporter les clients et de temps en temps ça lâche. Enfin c'est le peu que j'ai pu comprendre au téléphone parmi des tonnes de keigo et des excuses pour commencer et terminer chaque phrase).