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dimanche 30 septembre 2007

Hokkaido Tour : Retour à Kyoto (12)

Sommaire

J22 (Retour en ferry) J23 (Maizuru - Kyoto) Epilogue


Jour 22 (29 sept) : Otaru 小樽 – 舞鶴 Maizuru (1050 km (ferry))

Au réveil on est déjà au large du milieu de Honshu. C'est encore la voix du capitaine qui me fait me lever pour aller voir un truc, il s'avère qu'on croise le ferry qui fait le chemin en sens inverse. Cette fois-ci le ciel et la mer sont clairs, on aperçoit plusieurs pétroliers.




Je fais des kanjis jusqu'à en avoir marre (je les ai promenés tout autour d'Hokkaido, mais le soir après l'onsen je m'endormais directement donc ils ont pas beaucoup servi).


Ticket le moins cher : seconde classe commune. 2m², une couverture et un coussin carré


Distributeur de McDo tout chaud



Regarder les vagues défiler à travers le hublot ...



Y'a toujours rien à faire alors je me passe le temps au sauna, dans le bain qui tangue avec le ferry, jusqu'au début du concert de saxophone, qui ressemble fortement à des sons en midi, avec un gars pas très motivé, pendant qu'un slideshow des photos de l'assemblage du ferry はなます est projeté derrière. A la fin il donne des infos techniques sur les hélices et les caractéristiques du bateau, devant une petite assemblée de vieux et de gens qui n'ont pas sommeil. Ca a occupé une petite demi-heure.




Arrivé au port de 舞鶴 Maizuru, j'attends devant la porte de sortie. Elle s'ouvre actionnée par des petits moteurs de Lego, alors qu'on est pas encore près du bord, mais ça ouvre un énorme trou dans le flanc du ferry. Pendant ce temps là un autre gars dans le pont amovible l'ajustait pour qu'il s'emboite pile comme il faut.


Des 2 roues aux cabines, il faut slalomer entre les poids-lourds



Là où sont les voitures, c'est en fait une plaque tournante


Appontage



Samedi soir à Higashi-Maizuru, c'est mort, mais le Lawson est plein comme s'il n'y avait que lui d'ouvert à 22h. Je récupère quelques affaires que j'avais cachées dans la ville avant de d'aller dormir. Je pensais revenir en train à Kyoto, comme à l'aller, mais comme j'ai encore le lendemain dimanche de libre, je le ferai en vélo. Et fait des chiffres ronds, parce que jusqu'à maintenant, j'ai fait environ 2395 km de vélo.


Jour 23 (30 sept) : Maizuru 舞鶴 – 京都 Kyoto (105 km)




Et voilà qui va faire pile environ 2500 km. C'est pas gagné, car la route de Maizuru à Kyoto n'est pas intéressante du tout (j'en avais fait un bout pendant les précédentes vacances de Noel), et surtout il fait très moche. Mais une fois presque trempé ça avance bien. Je ne suis que les grands axes, route 27 puis route 9, heureusement pas très fréquentés, car pour des grands axes la route est super étroite. L'évènement majeur de la journée, ça sera une voiture immatriculée 6666.

Entre Maizuru et Kyoto



J'arrive à 亀岡 Kameoka, c'est la banlieue lointaine de Kyoto, à 25 km au nord-ouest, qui se résume à une dizaine de kilomètres de grandes enseignes le long de la route principale. Je peux lâcher le trottoir pour une autre petite dizaine kilomètres de rien, le temps de passer les montagnes qui entourent Kyoto. J'arrive par une route bien dangereuse dans Kyoto, mais à encore 15 km du centre-ville. C'est dimanche et les Japonais sont de sortie, les pachinko, love hotels et family restaurants qui pullulent avant d'entrer dans le centre-ville sont remplis. Les files de voitures aux feux rouges s'allongent et je vais plus vite par le trottoir, c'est le vrai retour à la ville.

De Kameoka à Kyoto par la route 9, qui devient 五条 Gojo, avant de devenir la route 1



Vu que je me suis presque pas arrêté en chemin, j'arrive à rentrer prendre une douche et rejoindre Chenたち pour un 食べ放題 où je mange en une fois toute l'énergie que j'ai dépensée pendant 3 semaines.

Une fois re-rentré je m'endors direct, et je me réveille pour le premier jour du second semestre.
Il était temps.







Epilogue

J'ai bien profité de chaque instant pour voir le plus de trucs plaisants à regarder, avec un timing pile poil sans faire exprès. Le temps d'Hokkaido a été bien pourri, mais comme pour les endroits qui nécessitent vraiment du beau temps je les ai eus avec du beau temps, le total pondéré est assez satisfaisant. Il a fait tiède puis froid, mais étant équipé, ça n'a pas dérangé. Pour comparer à Shikoku, c'est pas la gentillesse des gens d'Hokkaido que je retiendrai (peut-être qu'à Shikoku ils sont dans la tradition d'accueillir les pélerins, peut-être qu'à Hokkaido j'étais trop en mode touriste comme pas mal de gens, ...), mais plutôt le fait d'avoir un vrai onsen différent presque tous les soirs, c'était vraiment excellent. Et pis j'ai bien mangé aussi. Et je me suis bien dépensé, 2500 km en pédalant presque tous les jours de 100 à 200 km par jour en mamachari, c'est mon nouveau record à battre.

Ce démarrage du 2nd semestre marque ma première année complète à Kyoto. Beaucoup moins motivant, car tout ce qui se passe, je l'ai déjà vu l'année écoulée. En tous cas, je peux remettre un T-shirt des tongs le soir, ça compense la rentrée et le rigide sentiment d'être devenu sédentaire ...



Sommaire

vendredi 28 septembre 2007

Hokkaido Tour : Cratères et bords de mer (11)

Sommaire

J19 (Lacs Shikotsu et Toya) J20 (Mont Yotei, Niseko) J21 (Péninsule de Shakotan)


Jour 19 (26 sept) : Eniwa 恵庭 – 洞爺湖 Toya-ko (110 km)



Réveil difficile avec des prévisions météo qui se plantent à 100% sur le temps qu'il fait maintenant. Je prends la route direction 千歳 Chitose mais bifurque rapidement à l'ouest pour le lac Shikotsu 支笏湖. Il fait partie du parc national Shikotsu-Toya. A propos de parcs nationaux (6 à Hokkaido), il y a en plus de celui-ci, le parc national d'Akan, celui de Rishiri-Rebun-Sarobetsu, celui de Shiretoko, celui de Daisetsuzan (dans les hautes montagnes, Fukiage-onsen était à son pied) et celui de Kushiro-Shitsugen, bien à l'est où je ne suis pas allé.

Sur la fin d'Eniwa, il y a des usines de Panasonic et Toshiba, qui justifient peut-être le logo sur le panneau d'Eniwa croisé hier. Il y a bien sûr les fûts géants de サッポロビール.

サッポロビール


Jusqu'au lac Shikotsu 支笏湖, ça ressemble à un faux plat qui me donne l'impression de ne pas avancer. Et encore moins en me faisant arrêter par des travaux partout. Ce lac est le 8ème du Japon en superficie et le 2ème en profondeur avec 363 mètres. C'est le 2ème plus grand lac de caldeira japonais après Kussharo-ko.


Le lac Shikotsu, 支笏湖



L'eau du lac est belle mais on ne le voit presque pas, la route qui le longe est séparée par une épaisse rangée de sapins.
Puis vient le col de Bifue, 美笛峠, à 560m, court mais plus difficile qu'il en a l'air. La michi-no-eki qui la suit a pour thème les champignons, et mon きのこ天丼 est excellent. Mais ils essayent aussi de faires des saucisses, sans succès.


Hokkaido c'est plat ... comparé au reste du pays hein ...


Les petites routes sont très sympa, presque sans voitures ni villages.

L'étrange lit d'une rivière près de 北湯沢, Kitayuzawa





Puis ma route a la chance de croiser オサル湯, Osaru-yu, un onsen gratuit dans la rivière. Je suis pas trop sûr d'où je suis, car dans le coin je suis sur une bien petite route, traversant de nombreux petits villages, apparemment bien alimentés en onsen. Après quelques hésitations, je m'arrête dans le bon patelin, Bankei 蟠渓 (ばんけい). Il fait peut-être 300m de long, principalement entre la route et une rivière, et rien n'indique le rotenburo gratuit. Etant en photo juste au bord de la rivière sur mon guide, je vais scruter depuis les ponts, mais sans succès. Après quelques petits tours je relis mon guide avec attention pour découvrir une petite indication cachée, "derrière le health center". En effet, il faut prendre un petit sentier très court, mais pour arriver au fameux オサル湯 caché.

オサル湯, Osaru-yu

Il est bien là, dehors le long de la rivière, mais visible de nulle part. L'eau chaude sort par le fond, et une petite travée amène de l'eau froide de la rivière dans le bain. Malgré ça il est brulant et je peux même pas y mettre le pied.



Par contre, en contrebas il y a un autre trou dans la roche, presque carré, et rempli à la température parfaite. J'y fais une petite pause.







En repartant, j'ai l'impression que l'eau m'a redonné 100 de points de vie et la route se pédale plus facilement. Peu avant d'arriver à 洞爺湖 Toya-ko, ils y a de chaque coté de la route des producteurs qui vendent leur fruits. Ca s'appelle "le village des fruits", et c'est ni cher ni mauvais.


Carte de Toya-ko (c'est bien un demi-donut) et des alentours, dont la route aux fruits (ces trucs rares et cher)



Le lac Toya est encore un phénomène volcanique. Il occupe une caldeira, avec une île pile en son centre. Donc pour aller sur les bords du lac, il faut d'abord passer ce qui devient une chaîne de montagnes circulaire qui l'entoure.

Parmi ces montagnes, une grande crache de la fumée.



Panorama depuis l'entrée sud du cratère



Au milieu, il y a une grande et des petites îles, 観音島, 弁天島, 饅頭島, 中島, habitées seulement par des daims. La plus grande a aussi un musée, et un ferry y fait la navette plusieurs fois par jour


Il y a 2 villages sur les berges du lac. Le premier s'appelle tout simplement 洞爺湖温泉, Toya-ko onsen, et se résume à un grand complexe hôtelier/onsen-aire, comme Akan-ko mais en plus impressionnant et sans les Ainus. Les bords du lacs semblent être des campgrounds lorsqu'ils ne sont pas privés. Sinon, les hôtels luxueux sont alignés, avec parfois juste à coté un hôtel aussi grand mais en faillite. Les revues du conbini listent une impressionnante ribambelle d'hôtels pour aller prendre un bain, mais les prix sont quasiment tous au dessus de 1000 yen !


Le lac est entouré de dizaines de satues, sculptures, trucs



Au fond, le mont Yotei, 羊蹄山, ou Ezo-fuji, et son chapeau


Il n'est que 16h mais je me vois bien rester dans ce coin pour la nuit. Je vais tuer le temps sur les falaises, notées comme point touristique. Et ça valait bien le coup, car la route que l'on prend est censée passer de l'autre coté, et redescendre vers 内浦湾, Uchiura-wan, la baie d'Uchiura. C'est l'intérieur d'une espèce de crochet que forme le sud d'Hokkaido, l'océan Pacifique venant s'engouffrer dans son creux.


Toyakoonsen 洞爺湖温泉


Lac Toya


Mais à mi-chemin, y'a plus de route et plein de gens. C'est tout simplement qu'en 2000, ça a pété juste dessous, et le sol est monté de 70 mètres. Tout est laissé tel quel : maisons, lampadaires, voiture … Mais on peut, après avoir esquivé les petits vendeurs, emprunter un chemin en bois qui mène a un récent mini-cratère.


Pouf ... route toute cassée et fumée à l'horizon


En vert, avant le drame, en rouge, après. + 70m. De l'eau de pluie stagne dans le creux


Le trou principal


Tout est bien renversé jusque de l'autre coté, la ville de Toya



Coucher de soleil sur 内浦湾, La baie d'Uchiura, et le sud d'Hokkaido, avec Hakodate


Retour à Toyakoonsen



Je vais manger un bento dans un ashiyu devant le lac, et en fond, 羊蹄山, Yotei-zan, aussi appelé 蝦夷富士, Ezo-fuji (tout comme Rishiri-fuji, on aime bien comparer les montages au Fuji-san), le Fuji d'Hokkaido, ou le Fuji des Ainus.

Dans un ashiyu deluxe


羊蹄山, Yotei-zan, ou 蝦夷富士, Ezo-fuji (pour une fois, l'appareil numérique voit mieux que mes yeux)


Je finis à 19h, mais les feux d'artifices sur le lac ne sont qu'à 20h45. Il y en a tous les soirs en période estivale. Je préfère me prélasser dans un onsen alors je pars à la recherche du seul onsen à 500 yen, au pied du Grand Hotel Toya, du mauvais coté (= on ne voit pas le lac ni les feux d'artifice depuis le rotenburo). Les onsen à 1000+ yen doivent être des baies vitrées dans la façade d'un hôtel qui donne sur le lac. Puis je change d'avis et décide d'aller voir les feux, depuis l'ashiyu de tout à l'heure. En fait plutôt que de les regarder, j'essaye de les prendre en photo.



花火 Hanabi sur Toya-ko


Le truc illuminé sur le lac est le ferry qui le relie à 中島 de jour. La nuit, il sort les mêmes vieux pour un petit parcours au plus près des feux, ceux-ci étant tirés depuis des endroits différents du lac




Le sommet du G8 en 2008 aura lieu à cet endroit même, Toya-ko. Ils ont pas choisi la banlieue de Tokyo ... En plus l'accès est bien limité par les petites routes peu nombreuses et le relief, ça va pas être chose facile pour les bloqueurs.

Et dans la même veine que les rotenburos gratuits, je me trouve un hôtel gratuit pour la nuit.





Jour 20 (27 sept) : Toya-ko 洞爺湖 – 神恵内 Kamoenai (115 km)





Mon salon


Pour une fois j'ai bien dormi. J'explore un deuxième quart de rivage de Toya-ko avant de sortir du 火口 cratère par le deuxième village, pile à l'opposé d'où j'étais entré. On peut considérer le lac comme un disque islandé de 10 km de diamètre.





Maintenant, je pars direction de 羊蹄山, Yotei-zan, ou 蝦夷富士, Ezo-fuji. C'est juste une vingtaine de kilomètres au nord du lac Toya. Il a un peu la tête dans les nuages mais se dresse peu à peu devant moi.

Encore une road 66, après celle de Yamaguchi-ken et celle de Kyoto-fu. Elle m'emmènera jusqu'à Iwanai


1898 mètres, qui en effet ressemblent à s'y méprendre au vrai mont Fuji. Par contre, quand on tourne autour, il apparaît cabossé et plus très crédible sous certains angles.




Je traverse 真狩 Makkari pour retrouver la route 66 qui fait le tour du mont Yotei, avant de faire une pause à ニセコ Niseko, une station de ski qui attire beaucoup d'Australiens et Néo-Zélandais en hiver. Pour rejoindre la mer du Japon, j'ai alors 2 options : la grosse route 5 ou la petite route 66, surnommée ニセコパノラマライン (Niseko Panorama Line) pour le tronçon qui vient, un nom montagneux généralement gage de qualité (d'habitude ils appellent ça スカイライン, Skyline). Comme je ne trouve aucun col à 1000 m sur les cartes que j'ai pu voir, je me lance dans la 2ème option. Je pars en pensant faire 40 km de belle route avec de beaux panoramas, alors que la réalité ressemble plus à 20 km de bonne montée + 20 km de bonne descente.


Ca monte, ça monte ...


2 renards d'Hokkaido sur la route me donnent l'occasion de faire une pause



Bizarre, pas d'ouvriers ... mais une machine veille aux excuses

A partir du milieu de la montée, l'air sent l'œuf pourri, on est bien dans une région à onsen. Il y a plein de domaines skiables, et ça m'étonne pas que la formule ski + onsen attire du monde.




Enfin, ces 2 panneaux sentent fortement la fin. Je m'y trompe pas, c'est le point le plus haut de ce col mesquin à 832m, bien caché sur les cartes


Derrière, un terrain plat de végétation pas courante


Voilà la route que je suis en train de faire, c'est pas la plus rapide


Il commence à pleuviner peu après. Je fais un petit détour à 神仙沼, Shinsen-numa, un étang que l'on rejoint après 1 km de ponton sur des arbustes ou des marécages. C'est pas encore les 紅葉 kôyô, les feuilles rouges d'automne, mais on y est proche. Apparemment à Hokkaido ça rougit dès la mi-Octobre. A Kyoto, il faut attendre la mi-fin-Novembre. Comme les cerisiers en mars/avril/mai, ça commence toujours à Hokkaido pour finir à Okinawa.

がんばりますよ!


神仙沼, Shinsen-numa




Je peux enfin mériter mes 20 km de descente, que la pluie vient gâcher. Heureusement, ces 2x20 km pas drôles sont compensés par l'apparition d'un arc-en-ciel parfait, 7 couleurs distinguables, qui sort de la montagne pour aller plonger dans la plaine d'Iwanai.



En bas, la route a déjà séché. Après ma descente à fond, je retrouve les rayons de soleil, les oiseaux qui chantent, mes oreilles se débouchent … c'est un nouveau jour dans la même journée. Je ne m'arrête pas à 岩内 Iwanai et je trace vers 積丹 Shakotan. C'est la péninsule qui pousse vers l'ouest, et qui pointerait Vladivostok si cette dernière était quelques 500 km plus au nord. Malgré le temps moyen, la mer est belle, mais je dois ménager l'espace libre de mes cartes mémoires.


Une fois en bas, un coup d'oeil derrière-moi



Puis tout à coup,


Je suis allé voir de près si c'était pas une blague, mais non c'est bien muré épais. Je dois revenir un peu sur mes pas pour prendre un autre tunnel. Puis je constate que toute la côte est fleurie de tunnels bouchés et de routes fermées. C'est super moche.




Ils semblent être en train de boucher progressivement vers l'ouest. Le tunnel suivant est un ancien tunnel, qui en effet fait vraiment peur, on peut même se demander si on peut passer à 2 voitures. Et pourtant, c'est la seule route le long de la mer. En fait elle sert pas à grand-chose, vu que la péninsule de Shakotan est entièrement montagneuse et il n'y a rien à l'intérieur. Donc juste cette route qui fait le tour, et revient par le nord et Otaru, le port de départ/arrivée en ferry.



Les tunnels nouvelle génération sont super classes, mais déjà fissurés et humides. Y'a pas que les 100 yen shop où on fait ses courses pas cher pour remplacer dès que ça casse, même les tunnels ils semblent appliquer le même principe de jetabilité matérielle.

J'arrive vers 16h30 à mon dernier relais-onsen atteignable, Kamoenai 神恵内(村). Après avoir exploré cette ville d'u peu plus de 1000 habitants, je me fais pas avoir et vais commander rapidement mon ramen AVANT d'aller à l'onsen. Celui-ci ferme à 19h. Puis l'onsen, appelé 温泉998, du numéro de la route, à 10 mn en retrait dans les montagnes. Il est petit mais l'eau est très foncée, marron, et le rotenburo très classe aussi.





Jour 21 (28 sept) : Kamoenai 神恵内 – 小樽 Otaru (105 km)
Le 8 est bouclé.


Maintenant j'y suis habitué, au réveil avec pluie + vent. Mais finalement il ne pleut pas longtemps, et je pars en direction du cap Shakotan. Je continue de voir plein de trucs artificiels dans les montagnes, en même temps que des rochers naturels dressés dans la mer en position bancale.

L'onsen 温泉998


Spéléo japonaise



Option 1 : "Les Japonais vivent en harmonie avec la nature"
Option 2 : Leur camembert est dégueu et ils cherchent à faire du gruyère
(et heureusement que le train n'y passe pas, ça doublerait les trous)



Bords de mer





La péninsule de Shakotan se termine en fait par 2 caps. Le premier, plus petit, est 神威岬, Kamui-misaki. A cause d'un soit disant vent fort le chemin jusqu'au bout est fermé.

神威岬, Kamui-misaki


Une gaine pour cables sous-marins




Puis quelques tunnels effrayants, puis c'est 積丹岬, Shakotan-misaki.



Pour voir ce qu'on appelle la pointe, il faut passer par un tunnel de souris.


On tombe alors sur un balcon, devant un paysage conforme à la photo de départ, le cap Shakotan

La suite du chemin file vers Otaru, l'arrivée. Je choisis le chemin qui longe la mer le plus souvent, qui fait des montées et descentes étranges dont je n'ai pas besoin.


Les ponts tendent à avoir des noms (d'une certaine manière) rigolos



Voilà presque un anagramme de Rila(k)kuma


On a ensuite une collection de rochers improbables :




C'est bien le "candle rock" que recherche Kintaro dans "Kintaro Walks Japan", un petit film maison d'une heure, qui raconte sa marche de 3000 km à travers tout le Japon. Bon le film est un peu trop gentil (et pour casser le truc on remarque qu'à 16min55sec il a déjà trouvé la solution à Shakotan) mais il reste à voir absolument.



De plus en plus fort ...




Je commence à avoir bien faim, mais je résiste jusqu'à 余市 Yoichi où il y a un restaurant recommandé. Il commence à pleuvoir 18 km avant, mais pour une fois les tunnels me sont bien utiles, car tout du long se suivent des tunnels de 2 km séparés par 200 m de route normale, j'arrive donc presque sec à Yoichi, où il fait re-beau, pour bien me confirmer le dernier jour que le temps d'Hokkaido est 100% instable.

Je vais directement au restaurant recommandé, かきざき商店, qui comme indiqué est incroyablement pas cher. ほっけ定食 à 450, いくら丼 à 690, et je tente un ホタテ丼 à 850 yen. C'est rare de manger des coquilles Saint-Jacques, mais finalement ça n'a pas trop de goût. Ici je passe pour un australien skieur (en vélo et sans neige, évidemment)

ホタテ丼, Hotate-don (toujours pas le réflexe de prendre la photo avant de manger, mais ça vient …)


Mes 20 derniers kilomètres me mènent à Otaru, retour à la case départ. Ma boucle ressemble en fait plus à un 8.


En attendant le ferry, je fais la rue marchande, pleine d'omiyage bidons, et essaye les cafés. Puis je vais au restaurant le ポセイ丼, un beau jeu de mots, pour goûter in extremis ce que je voyais presque tous les jours : le うに丼. Un donburi aux oursins. C'était au minimum 3000 yen le long des villes que j'ai traversées, avec des affiches partout, il fallait donc que je goûte avant de repartir. Dans ce restaurant, pour 1600 yens ils servent un mi-ikura mi-uni 丼.

小樽 Otaru ...


... et ses "spécialités" :




Apparemment ça fait bien de déplacer les accents. Et aussi d'insérer des apostrophes sans raison pour couper des mots français


Beaucoup de magasins qui exposent des gros crabes, classés par taille avec des prix exponentiels


Miam ?



Mi-ikura mi-uni 丼. Cette fois-ci je m'améliore, on voit presque pas le bout mordu …
Ce ne sont que des oursins posés sur du riz, mais l'oursin c'est quand même super bon …


En sortant, la rue commerçante si vivante l'après–midi est déjà morte, pas un chat pour un vendredi soir. Je cherche un café encore ouvert à 20h pour éviter le froid et la pluie, mais en vain. Même à Otaru tout ferme super tôt. Je n'ai qu'un onsen à 800 yen sur le port pour me réfugier. Lui aussi, pour un onsen sur un port, est un vrai qui sent l'essence.

Le terminal des ferrys est juste à coté, j'y vais pour 23h30.


Je retrouve le Hanamasu


Cherchez l'intrus



Une fois dans le bateau, je file dans une chambre à 12 personnes (ticket le moins cher), prends une place et applique la technique de protection japonaise, à savoir faire semblant de dormir pour éviter que des malpolis viennent prendre la place juste à droite ou juste à gauche. Sauf qu'après tout ça en vélo, faire semblant requiert des forces, et j'endors pour de vrai jusqu'au lendemain 11h.


Fin de 北海道.