Thaïlande (19) - The End
Je dors jusqu'à Beijing, le pays des Chinois froids et expéditifs, dont l'aéroport est gigantesque, même le plus grand du monde, comme la pub annonce. Ce matin, il est vide, je suis condamné à errer dans cet énorme espace métallique. Je croise un autre humain, un vieux qui tend du papier pour s'essuyer les mains après les toilettes, juste à coté du distributeur. Probablement un Japonais qui s'est trompé de pays …
Aéroport de Pékin
Deux heures plus tard, je réembarque pour KIX, le Kansai airport d'Osaka.
JAL et Panasonic, home nipp home
J'arrive au KIX dans une matinée terne sous une fine pluie. Température extérieure : 9 °C, c'est juste une trentaine de moins que quelques heures plus tôt.
Je retrouve les mécanismes, le marché tête baissée sans réfléchir et le parlé japonais. Le petit plaisir de bienvenue, c'est qu'en tant que 再入国 re-entry, je ne fais pas la trèèèèèès longue queue et je suis placé directement à 5 personnes du guichet d'immigration. Je passe aux empreintes digitales, pour la 3ème fois en moins de 3 mois, ils devraient me connaître maintenant. Mais cette fois, j'ai encore une nouvelle tête, pas rasé et le visage fatigué de pédalage toute la journée et courtes nuits pendant un mois.
Je choppe le 南海 Nankai express et arrive à 三条京阪 Sanjo Keihan deux heures plus tard, où je file me faire 2000 yen de sushi au Kappa, du poisson cru en remplacement des fruits frais. Le repas à 2000 yen, rien à voir avec les 5000 yen (30 euros, au taux d'avant "la crise") que j'ai dépensé pour vivre 2 semaines en Thaïlande (sans accommodation aussi). Et même pour mes 2 premières semaines, où je dormais en guest house, ça a fait 12000 yen. Comme quoi vivre au Japon, c'est bien plus cher que de prendre l'avion chaque mois pour aller juste à coté. Et je ne parle même pas de faire du tourisme au Japon … (pour un Japonais qui veut prendre 4 jours de vacances, un pack vol + hôtel + massages pour le Vietnam peut être moins cher que le week-end dans un onsen dans son pays).
Bon, la chair du poisson n'est pas étincelante, mais après un mois de khao phat et sen lek ...
Demain, c'est le 31, dernier jour pour signer la bourse et récupérer d'un Z de Zorro le début des économies pour mon prochain voyage. Mais c'est pas de quoi manger des pastèques, qui sont au Fresco à 3800 yen, pour la même boule verte qui était à 30 baht (100 yen, soit un trente-huitième) sur les routes thaï.
Déménagement phagocyteur
Bref, la Thaïlande, c'était une expérience intéressante, mais avec une qualité des paysages quand même en deçà de ce que j'attendais. En effet, pour les problèmes de vélo à répétition et les côtes atroces dans lesquelles je me suis lancé, je n'ai pas été récompensé à la hauteur. Sur ce plan, la "nature" du Japon, mais pas si naturelle que ça vu sa surexploitation par les résidents locaux, offre des plus belles vues. Ceci dit, je peux m'estimer chanceux de ne pas être resté bloqué plus de quelques heures pour un ennui mécanique, ni être kidnappé par des séparatistes birmans à l'ouest, mordu par un serpent au nord ou choppé la malaria le long du Mékong (alors que je pouvais difficilement me mettre en condition plus propice).
Inventaire : habits
Aussi, c'était un plaisir de voir des gens souriants et accueillants presque partout (quand leur paresse imbattable ne les empêche pas de se tenir debout), avec une joie naturelle et pas contraints par un stress auto-infligé ou par une peur de l'imprévu et de l'étranger. D'ailleurs, c'est dommage que tant d'espoir soit mis sur les occidentaux, on dirait parfois que toute l'économie Thaï tourne avec les dollars et les euros des touristes et qu'ils sont prêts à vendre n'importe quoi sans fierté …
Inventaire : outils
C'est en tous cas pas un pays où je retournerais, ou peut-être vers les plages au sud si je suis forcé de prendre des vacances inactives. Faut dire que pour ce mois de mars, j'ai réussi à faire un circuit des plus éprouvants dans le pays de l'oisiveté. Prochain défi : faire la bise à une Maiko.
Inventaire : bronzage cycliste, bras et main
Et environ 2630 km à vélo d'affilée, pour un voyage placé sous le signe des mini-bananes et de conditions climatiques très favorables, ça devient mon nouveau record à battre.