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mardi 24 octobre 2006

Message antidaté

La veille, j'avais revu 由季子 de 東京 pour faire un tour dans les temples et manger dans un restaurant spécialisé dans le tofu, sous toutes ses formes. On a eu la chance de tomber sur un mariage traditionnel.

Mariage traditionnel à Kyoto



Le soir, on a causé d'un peu de tout, par exemple des guerres. Elle disait ne pas avoir appris à l'école tous les trucs que les Japonais ont fait aux autres pays d'Asie, et donc qu'elle ne comprenait pas que les Chinois ou Coréens n'aiment pas les Japonais. Mais que comme elle ne leur avait rien fait de mal, qu'elle ne les détestait pas. Mais que d'après elle, ils ne seront jamais copains.

Concernant les religions, ils sont d'accord avec tout et fêtent tous les événements. D'ailleurs, ce que Wikipedia appelle "secte terroriste" (Aum), s'appelle ici 新宗教, i.e. nouvelle religion.

Puis le dimanche soir avec des membres du labo, on est allé voir Jeff Mills à Metro. Avec ces mêmes gens, on est allé manger dans un restaurant indien tenu par un indien ne parlant pas japonais mieux que moi. Vers la fin du repas, ils se mettent tous ensemble à parler du menu mal foutu, et des prix qui n'étaient pas cohérents, et invitent le chef pour lui demander s'il a beaucoup de clients, quel genre, et lui conseillent de changer son menu pour qu'il soit plus avantageux. Ce dernier s'enflamme un peu en disant ne pas vouloir baisser les prix et en nous demandant des garanties comme quoi on ferait de la pub pour lui dans l'université, etc. C'était un dialogue un peu étrange.

Après être sorti, 畑中さん me confie qu'à chaque fois qu'il passe devant ce restaurant il est désert, et que ce soir là ils essayaient d'aider le tenant en lui donnant des conseils pour que son restaurant soit un peu plus adapté à la clientèle japonaise. Car il a l'impression que le restaurant va fermer, et il ne veut pas qu'il ferme, ce qui serait signe que l'étranger a mal été accueilli et que c'est son devoir de l'accueillir comme il faut pour qu'il reste. Alors qu'on aurait plus dit une discussion où le patron refuse de nous faire un rabais sur ce qu'on vient de manger …


La semaine suivante, j'ai "participé" avec le laboratoire aux demi-finales interlabos de baseball. Bref, c'est un peu mou.


Pour dire quelques trucs en vrac, j'ai l'impression que chez les Japonais, la distance ne compte pas. S'il y a quelque chose à voir très loin, ou si le guide indique tel restaurant encore plus loin, c'est pas grave, on y va quand même, quitte à perdre des heures. C'est vrai que chaque coin est bien désservi par les transports, mais c'est pas une raison pour pas changer d'avis.


Au grand jeu des ressemblances, je suis toujours Keanu Reeves, un peu Ian Thorpe, Zidane pour quand on trouve rien d'autre, et l'entrée de la semaine "un des acteurs de American Pie", suivi de Roberto Baggio (mais que les yeux).


La mode à Kyoto : dans les 2 longues rues de jeunes, la plupart des magasins d'habits sont en fait des magasins d'habits usés, peu importe à quoi ils ressemblent, tant que c'est usé. Parmi ces magasins pas toujours pas cher, il y a le tout à 390 yens.

lundi 23 octobre 2006

Festival

C'est écrit dessus, 時代祭


Rien depuis longtemps, c'est que j'ai été bien occupé. Ce week-end, incluant le vendredi, fête de la culture, je suis allé faire un tour dans les bois au nord de Biwako.
Mes cours sont toujours 100% en Japonais, mais ça va mieux.
Voilà pour les photos de y'a 2 week-ends :


Pour le 時代祭, festival des âges, les étudiants étrangers avaient droit à des places spéciales, avec siège dans un espace réservé en face de la mairie, sur la route tout près du défilé. C'était plutôt confortable comparé aux milliers de gens qui s'entassaient sur les bords.


Jidai Matsuri 1

Jidai Matsuri 2




Et banzai :

lundi 16 octobre 2006

Quelques nouvelles du week-end

N'avant pas d'infrarouge sur le pc portable je dois acheter un câble pour transférer les photos du portable. C'était bien pratique pour les ballades le long de Kamogawa, la rivière qui traverse tout Kyoto, avec ses canards, hérons, carpes, trucs qui volent comme des faucons, bref rien à voir avec Shinjuku.

On a essayé d'aller voir un temple connu (Kyoto est quand même la ville touristique) mais le peu de temps a notre disposition nous a à peine permis de franchir la barrière de touristes. Les ballades en vélo dans n'importe quel coin de Kyoto sont très sympas. On est passés devant une école de geishas et quelques unes marchaient dans la rue. Se retrouvant devant un grand magasin dans le centre-ville de Kyoto pile à l'ouverture (dans les 2 secondes qui ont suivies le passage de l'horloge de 9h59 à 10h, même si y'avait déjà la queue devant les vitres regardant les employés prêts). Sur les premiers mètres, toutes les employées se pliaient en angle droit devant chaque client comme des machines. A ce propos, à la sortie d'un conbini, j'ai eu un court moment d'immobilité devant la porte. En fait c'était simplement une porte manuelle qu'il fallait pousser, archaïque. Tout comme les robinets qui ne s'allument pas tout seul en passant les mains dessous car ils ont un bouton caché pas automatique.

La chose la plus mémorable du week-end restera la manifestation d'une vingtaine de personnes dans une des rues très fréquentées du centre-ville, contre la guerre et les trucs violents. Les manifestants, qui marchaient le long de la route, étaient accompagnés par une dizaine de policiers qui faisaient attention que les voitures ne les écrasent pas, et qui les aidaient à passer les croisements dangereux.

Dans un genre similaire, dimanche après-midi a eu lieu à coté de l'université un mini-festival organisé par des étudiants japonais en trucs d'autres pays. Il y avait pas mal de Japonais bobmarleyisés, des démonstrations de capoeira par des tout petits Japonais, de danses orientales, le tout au milieu de stands ou machine vendait 100 yens des photos de rien qu'elle avait pris en Suisse, d'un atelier de mochi tsuki, et d'un vendeur de mini-kebabs (c'est le deuxième que je vois ici, et les 2 prenaient 500 yens pour un "kebab" qu'on doit pouvoir en mettre 3 dans ceux que j'ai mangé en France). Apparemment, Paris et le Mont-Saint-michel sont les 2 coins de France les plus visités par les Japonais.

jeudi 12 octobre 2006

Isogashii ...

Ces derniers jours étaient bien plus remplis. Parallèlement à la rédaction de mon plan de recherche (ben oui, celui du dossier de la bourse ne compte plus), les cours de japonais ont commencé.


Lundi, je suis allé comme prévu explorer la forêt qu'on voit sur Google Earth, celle qui est encadrée par 2 golfs. Une fois quittés les chemins près des barrières des parcours de golf, je me retrouve presque perdu, avec juste un ruisseau à suivre et des pancartes de temps en temps. Les balles perdues un peu partout indiquent bien que les alentours sont fréquentés, mais pas moyen de tomber sur un vrai chemin. Devant un mur de grosses araignées jaunes et noires, je fais un demi-tour et quelque, pour trouver des camionnettes abandonnées (venues bizarrement, car y'a pas vraiment de route), une maisonnette abandonnée, puis un chantier abandonné, puis un gros complexe de golf, avec un gardien qui fait aussi partie du club des gens qui parlent la bouche fermée. De ce que j'ai compris (戻る), je ne pouvais pas faire une boucle. Donc retour pareil, qui n'aurait pas été possible sans la pleine lune.

Mardi matin, avant le test de triage, on a sur le planning une "cérémonie". En fait on se retrouve à 16, soit 13 nationalités, dans une belle salle ou les futurs profs nous parlent de trucs inutiles. Parmi tous ces monbusho, il y a pas mal de vieux, déjà profs ailleurs et mariés, mais plus de jeunes, pas beaucoup plus vieux que moi. Puis on change de salle pour un test tout con avec juste des kanas. Le résultat est annoncé après la pause midi : la moitié des noms sont appelés, ils sortent de la salle et seront en Elementary. On est donc plus beaucoup à rester. Le chef prof nous lance alors une sorte de "Maintenant vous aller avoir un test bien plus difficile. Ganbatte". Et en effet, c'était pas très faisable. Finalement ils me classent en Intermediate II, et j'ai 11 cours de japonais par semaine (lecture, grammaire, écoute, kanjis ...) pour un total de 16,5 heures.

Les cours commencent donc le mercredi matin. Avec un prof qui fait penser un peu à ceux de prépa, vu les remarques qu'il a sorti après qu'on a pas pu lire certains kanjis "élémentaires" de la feuille de présentation. Première leçon sur la politique après-guerre au Japon. Je ne peux que lire les hiragana entre les kanjis mais ça aide pas bien à la compréhension. Le même prof l'après-midi, l'air plus détendu, et le cours moins difficile. Il sort quand même en s'en allant "C'était un cours pour débutants". Dans celui de ce matin, on a commencé directement avec le dialecte du Kansai, la prof nous faisant répéter les phrases avec l'accent de Kyoto qui a à peu près l'intonation inverse de celui de Tokyo. Même si ces 6 mois de japonais intensifs ne durent que 4 mois, ils ont l'air bien intensif.


Entre-temps, je suis dans le laboratoire, à mon bureau, pour rédiger ce plan de recherches. A la japonaise, je reste tard, mais même à 23h20 je ne suis pas le dernier. Mes horaires de train m'empêchent de rester plus. 平山さん m'a fait visiter l'annexe du labo, une salle à 15 minutes en vélo, avec un very large écran tactile, des cameras, des pc, un gros simulateur de voiture sur gros vérins, et divers trucs rigolos comme une manette de PS reliée à un casque de moto pourvu de 2 caméras sur les cotés. J'ai un peu de mal avec le clavier et Firefox, car quand on confond le Z et le W avec Ctrl enfoncée, c'est pas de chance. Mais rester tard me permet d'aller manger avec les autres membres du labo, et j'en entends un expliquer ce qu'est le 数独 aux 2 autres qui n'en avaient jamais entendu parler, sans même savoir écrire le 2ème kanji. Alors que le sudoku ça à tout l'air japonais, et qu'en France tout le monde a dû déjà voir au moins une grille. Chaque mercredi, les 15-20 élèves-chercheurs-professeurs du labo se réunissent pour manger dans une grande salle, pendant que quelqu'un fait une présentation. Ce mercredi, les 2 clowns du jour étaient les 2 français fraichement arrivés, donc présentation en japonais, qui s'est nettement mieux passée que celle de mon arrivée à Oshima. Mais ça me dispense pas de la présentation PPT pour la prochaine fois.

Ce matin, 畑中さん nous emmène acheter le fameux 携帯電話 (keitai), le téléphone portable. J'ai quand même eu bizarrement le discount étudiant réservé aux vrais étudiants réguliers, pas 研究生 comme moi. C'est un de marque Kyocera, chez au, comme dans Densha Otoko. Je peux faire maintenant comme la moitié des wagons de trains, écrire des mails. Mes 2 voisins écrivaient bien des mails, mais moi je cherchais juste à remettre le mode normal, car il est uniquement en Japonais, la seule solution est de tester toutes les options. J'ai arrêté de le bidouiller quand je l'ai fait sonner, alors que le chauffeur du train fait une annonce contre ça à chaque arrêt. Même s'il est fourni sans frais supplémentaires avec l'abonnement d'un an, il a quand même des fonctions non présentes sur mon ancien Sagem MyX-5, comme photo et vidéo avec zoom et stockage sur micro SD card (et inclusion automatique de décors étoilés aux photos), internet, lecture de codes barres et bien sûr quelques centaines d'émoticons ridicules. Mais pour l'instant je sais faire que la calculette (partiellement) et le réveil.

Pour les quelques découvertes des derniers jours,

- Le vélo roule uniquement sur les trottoirs (il y a des passages piétons réservés aux vélos), et à la priorité sur le piéton car ce dernier n'est pas muni de sonnette.

- D'ailleurs, on roule toujours à gauche en vélo, mais n'ayant pas encore les réflexes, j'ai quelques fois obligés le vélo de devant à s'arrêter pile en face de moi, après avoir choisi en même temps le même coté de passage.

- Les lunettes de mouche à merde de Lafesse connaissent plus de succès qu'en France.

- Le système de la douche reliée au lavabo est bien pensé, mais si le robinet du lavabo goutte, gare aux brûlures si on veut l'arrêter avec ses robinets plutôt qu'avec le commutateur.

- Ce soir avait lieu une (la première) rencontre pour étudiants étrangers, enfin un moyen de parler à ces timides Japonais. Mais ils parlent tous bien anglais, ça n'est toujours pas les vrais Japonais d'Oshima. Une fille au prénom rare m'a appris qu'une fois, pendant qu'elle avait le rhume, elle voulait manger des pêches, mais comme ça coûte cher elle n'a pas pu. Enfin, c'est toujours mieux que d'aller voir le Français avec un personnage d'anime sur le T-shirt …

- Une english native speaker m'a dit s'appeler "Milou" ... mais en fait elle parle couramment 5 langues. La plupart des étrangers que j'ai vu là qui apprennent le japonais connaissent bien l'anglais, ainsi que leur langue natale et à peu près une autre langue apprise ... ce qui fait que si je commence une phrase en japonais et la termine en anglais en y mettant des mots d'espagnol et de français, et ben ça se comprend. Des fois des gens commençent à me parler pas mal en français, ça fait bizzare d'entendre sa langue de la bouche d'un mexicain au Japon ... Finalement y'a pas de langues secrètes, à part peut-être pour les 2 filles du Kirghizistan (mais qui ne parlent pas anglais)

lundi 9 octobre 2006

Blague

Pour inaugurer le blog updaté avec la nouvelle version de Blogger (pas beaucoup de changements à l'affichage mais publication bien plus pratique), voici une petite blague japonaise sur les français trouvée sur un autre blog :

4 hommes sont sur un bateau. Un américain, un japonais, un allemand et un français.
Le bateau est entrain de couler donc le capitaine trouve un stratagème pour se débarasser de ses occupants.
A l'américain, il dit : si tu sautes, tu seras un héro et le yankee s'éxécute.
Au japonais, il dit : les autres japonais sont déjà dans l'eau
A l'allemand, il dit : c'est le règlement, il faut sauter
Au français, il dit : ne saute pas !


2ème blague :

Un Japonais mémorise 100.000 décimales de pi et pulvérise le record du monde

Ma chambre

J'en profite qu'on est lundi 9 octobre, jour férié (en mémoire de l'ouverture des JO de Tokyo en 1964) pour mettre les premières photos de mon nouveau Canon.

Voici ma chambre depuis un coin en hauteur, près de la porte-fenêtre du balcon.





On a le système classique de la douche reliée au robinet.

Vue de mon balcon : toujours ces fils éléctriques, et les maisons qui s'étalent jusqu'à Osaka.





Panorama de mon balcon : y'a de la forêt tout près que je vais pas tarder à aller explorer. Le bâtiment au milieu fait partie de la résidence

Découvertes

Vendredi (alors que j'ai cru toute la journée qu'on était jeudi), je devais rencontrer mon "advisor", le professeur du labo qui est tout le temps occupé ailleurs que dans son bureau et qui doit signer des feuilles pour valider ma présence ici. Il avait pas l'air trop chiant, en disant que le test d'entrée de février serait "very easy", et que les papiers à remplir pour l'administration c'est uniquement des formalités "tedious". Par contre il m'a quand même donné à lire un descriptif de ses recherches tout en kanjis, et informé que le style que je devrai adopter, c'est passer au labo comme une deuxième maison, chaque jour, avant et après les cours, même si y'a pas de raison. Donc après cet entretien je passe à mon bureau, une table avec un écran plat dans une salle avec 12 pareilles. Il était plus fréquenté que la veille, j'ai donc fait connaissances avec les autres jeunes et on m'a refait le coup que je ressemble à Keanu Reeves. Il me reste plus que le Hokkaido à vérifier. Le français du bureau d'en face est de l'ensimag et reste 1 an.

Le midi, on va manger dans un resto autour de l'université, il y en a plein, et je regoûte aux sashimis (hisashiburi). C'est tout à fait incroyable de voir que presque tout le monde est capable de parler de l'anglais. L'après-midi, on va m'acheter un vélo d'occasion à 6500 yens (dont 500 pour l'enregistrement (obligatoire, avec une plaque comme les voitures), et 500 pour avoir mis une tige de selle grand format pas prévue initialement, mais aussi obligatoire pour pas avoir les genoux qui montent au nombril). Je passe le reste de l'après-midi à continuer les procédures obligatoires de signatures pour être sûr d'avoir mes sous fin octobre et à tuner mon firefox de bureau avant de partir avec Kevin (évidemment le français du labo) et 畑中さん pour un tour dans Kyoto, là où y'a du monde le soir, entre 2 routes appelées Sanjo et Shijo (Kyoto est coupée horizontalement par des grandes rues parallèles séparées d'une dizaine de minutes de marche, appelées 1-jo, 2-jo … jusqu'à 8-jo au moins … donc avec ça et le sens d'écoulement de la rivière on se repère facilement (pas comme Uji)). On y va en vélo, et on constate que les alentours des stations et des coins fréquentés sont inondés de vélos, tous presque identiques, mais bien alignés. Mais quand on laisse trop longtemps son vélo dans un endroit important comme celui-là, la police vient coller un papier d'avertissement dessus, puis l'emmène à la fourrière. On est 3, alors j'ai pas décidé mais on finit par se retrouver dans un des rares pubs avec le même nom en 3 lettres comme on doit trouver dans toutes les grandes villes, et comme prévu avec même population qu'a Roppongi. Il faudra vraiment que je m'achète un portable qui fait comme celui de 畑中さん, i.e. qui donne l'horaire du dernier train (23h45), car en vélo Obaku c'est vraiment trop loin. En se pressant on arrive à l'heure à la station (en déposant mon vélo à l'université, un endroit à l'abri de la police pour les vélos), mais un moment d'inattention me fait louper ma correspondance à mi-chemin. Comme je me sentais en confiance avec ma petite marche de la veille, j'ai décidé de prendre un raccourci au lieu de profiter de la horde de taxi qui attendait à la sortie de cette station critique. Mais une fois perdu j'avais absolument rien pour me repérer. Pas de pancartes, que des petites maisons calmes, et les quelques panneaux lumineux indiquant une potentielle présence de vie étaient loin derrière des champs de riz infranchissables. Bref, je continue à marcher, et en tombant sur l'autoroute Osaka-Kyoto j'arrive à rejoindre une gare de train, quel miracle. Sauf que c'est celle d'Uji, 2 stations en dessous d'Obaku, donc au moins encore 30 minutes. Finalement je suis dans ma chambre vers 2h45, après des kilomètres de marche et 2 mini-pauses onigiri de conbini pour reprendre des forces.

Samedi, après un sommeil pas si bon que ça (les rideaux sont inutiles face au soleil)(heureusement je suis orienté sud-ouest), je pars pour Kyoto faire un tour dans les quartiers du milieu. Parmi les rues de plusieurs kilomètres qui coupent toute la ville, certaines sont remplies de magasins, quelquefois entièrement couvertes, et fourmillent de gens. Il y en a vraiment trop et sans s'y arrêter ça doit prendre une journée de les parcourir. Après quelques comparaisons je me trouve en remplacement de l'IXY70 le Canon 800IS, pour pas énormément moins cher que grosbill.com. Je vois les 50 DVD-R à vraiment pas cher et les derniers Canon 900IS et 1000, qui sortiront en France peut-être à Noël. La nuit tombée (vers 18h), les rues sont toujours aussi remplies et tous les petits restaurants s'éclairent, là aussi il y en a trop. Dans ces coins la ville est vraiment sympa, il n'y a pas beaucoup de voitures et souvent des petits ruisseaux aménagés avec des arbres et des petits murets. Dans une branche spéciale du franponais, je repère un magasin de cartes et papiers appelé "ぱぴえ", et un restaurant "Reims écrémer". Après un double repas je passe devant les quais de 鴨川, la rivière des canards, qui va du nord au sud de Kyoto. Là plein de jeunes, dont des chanteurs et des biduleurs de feu, et quelques personnes exceptionnelles : une grosse américaine prof d'anglais à Fukuoka depuis 1 an qui parle japonais comme à la fin de la 1A (honteux), un japonais quasiment bilingue, tout fluide et avec l'accent, après seulement 1 an aux USA (incroyable), et une japonaise qui est majoring en french depuis 3 ans, mais qui ne comprend pas les mots les plus simples et qui n'a été capable que de dire "Je m'appelle machine" (bizarre …).

Ce soir, je ne me fais pas avoir et je catch mon dernier train.

Dimanche, la langue officielle de la journée repasse au français. On va faire des courses avec Alin, un français monbusho de la résidence, à "Al plazza", la grande surface du coin, quand même à 30 minutes de marche d'ici (faudrait un 2ème vélo pour Obaku). Je me fournis en trucs indispensables dans la section à 100 yens, car j'ai vraiment rien ici. Puis le soir on décide d'aller manger à 3 stations plus bas, car y'a vraiment rien à Obaku. On réussit à se perdre (pas trop dur, en fait), mais aussi à trouver un Japonais qui nous propose de nous accompagner à la station d'Uji, celle qu'on pensait être la plus proche. Après avoir regardé sur Google Earth, on était plus près de chez nous que de cette station. En gros, il ne faut vraiment pas s'éloigner des rails dans ce coin.

vendredi 6 octobre 2006

Premiers pas dans Kyoto

C'est pas encore aujourd'hui que je vais récupérer de mon jetlag. Lever tôt pour aller à l'université, et découverte que la mini-salle-de-bain ne comporte pas de prises électriques. Tout comme le noir complet dans la nuit n'est pas possible avec les éclairages des bâtiments en face. Je suis vite prêt vu que j'ai pas de savon et rien à manger.

On monte à 6 boursiers monbusho sur la ligne de train Keihan pour Demachiyanagi, la langue d'aujourd'hui sera l'anglais (= français + turc + roumain + ukrainien - japonais), c'est toujours mieux que le français d'hier. Le temps est moche, il a pleuviné toute la journée. On s'arrête dans un conbini pour acheter des parapluies, et on me demande à la caisse si je veux un bèg (ie un sac). Pour avoir notre carte d'étudiant, on va s'inscrire à l'université, un grand tas de vieux bâtiments mélangés avec un arbre-emblème et des bâtiments qui ont l'air d'être aussi récents que moches. Comme à l'extérieur du campus, dans toute la ville, les trottoirs grouillent de vélos, stationnés ou avec un conducteur qui frôle les gens car il tient son parapluie d'une main. Il va falloir m'en acheter au moins un, probablement grâce au magasin de vélos d'occasion à 3000 yens d'a coté.

On mange le midi au truc qui ressemble à un resto-u au milieu du campus. On me demande ce que je veux, mais je sais pas lire les noms de la nourriture que je ne connais pas non plus, ça sera donc un bol de trucs magiques qui me feront gonfler le bide tout l'aprèm. Sur le ticket de caisse, il y a plein de chiffres en dessous du prix : ça doit être le calcul des lipides, on a aussi le nombre de calories, les grammes de calcium, de protéines ...

On doit ensuite aller à la poste pour ouvrir notre compte bancaire pour recevoir la bourse. C'est là qu'on voit que l'administration japonaise est bien faite, mais que pour les japonais. Déjà leur nom complet tiens souvent en 4 kanjis, donc 4 cases. Pour mon nom et mes 3 prénoms dont 2 composés (eh oui il faut faire comme sur le passeport), ça prend plus de 40 cases, ce qui n'est pas prévu du tout. Surtout que le tiret n'existe pas ici, donc déjà que c'est étrange pour eux d'avoir plusieurs prénoms, d'en avoir des composés ça rime vraiment à rien. On s'en sort finalement avec des explications qu'on dit qu'on a compris, et en regardant la dame qui vérifie plusieurs fois que noms et adresse que l'on a inscrit sur le formulaire correspondent au caractère près au passeport et aux papiers déjà faits à la mairie d'Uji. Devant tant de méticulosité, je lui fais remarquer qu'elle a oublié le "e" final de "Jean-Baptiste", mais j'aurais pas du. Elle a tout refait, tous les petits autocollants, le petit carnet, le scannage du formulaire (débordé et raturé de partout). On est 2 à monopoliser la moitié des forces du bureau de poste, et la fille d'attente d'accumule derrière nous. Je sors finalement vainqueur après presque 2 heures au guichet, devant le turc dont le nom de famille doit comporter un "ö", lettre qui se transcrit officiellement "oe" à l'étranger, mais qui est écrite "o" sur sa carte d'étranger et qui plus est se prononce "e" ... vraiment le truc incompréhensible qui a donné une conversation en japanglais à la "Just Leblanc", donc gros dilemme pour la dame de la poste qui doit appeler la mairie d'Uji pour décider.

Puis je vais voir mon département d'informatique, le labo où je vais passer la plupart de mon temps. Sauf que le professeur principal est absent, et la secrétaire me fait rencontrer les quelques personnes qui ne sont pas absentes aujourd'hui, dont un autre professeur qui lui aussi a un pouvoir de murmurer du japonais sans bouger les lèvres ... pas pratique, surtout que j'ai décidé de répondre en japonais alors qu'ils parlent très bien anglais comparés à ceux d'Oshima. Ils me demandent mon planning, je leur réponds que je suis venu ici leur demander. On croyait tous que les instructions venaient d'autres gens. On arrive ensuite à mon bureau, dans une salle d'une douzaine de bureaux, dans le style du shipyard d'Oshima, tous collés et séparés par des panneaux. On sent la grosse trollerie, avec des bouquins qui trainent comme "GTK+/GDKによるLinuxアプリケーション開発 ", doublement illisible. D'ailleurs la question du jour c'est si je veux qu'on m'installe Linux ou Windows, après quelques discussions sur c'est moi qui devrai installer la distribution j'opte pour Windows, qui est en japonais. Sur le bureau d'en face il y aura un autre français étudiant, même de l'autre coté de la planète. On me dit aussi que la plupart des étudiants arrivent vers midi, et restent tard. Mes cours de japonais commencent la semaine prochaine avec un test d'évaluation.

Vers 18h, il fait déjà nuit, et je décide de faire un tour dans Kyoto, en marchant jusqu'à la gare en zigzag, ou plutôt en -zag, vu que la ville est presque un quadrillage, ce qui est facile pour s'orienter, mais pas du tout pour évaluer les distances. Sur le plan Kyoto à l'air pas si grand, mais à mi-chemin j'ai en ai pas fait plus que le quart. C'est tout sombre et pas très fréquenté, alors que je pense être dans le centre-ville. Ca sent pas la pollution, mais la bouffe, dans toutes les rues. Soudain je me retrouve dans une rue qui brille de partout et avec plein de gens qui sortent, et d'autres qui sortent du boulot. Tous les magasins qui sonnent comme "Louis Vuitton" sont là, avec aussi un macdo, j'en aurai vu que 2 aujourd'hui.

Finalement je me retrouve sur une gare JR, pas celle que je cherchais mais la suivante car je suis allé trop loin. J'ai les mal aux jambes de marcher, et je monte dans le premier train qui retourne vers Ohbaku, la station la plus proche de ma résidence. Mais je suis dans une espèce de train "express", qui ne s'arrête qu'aux "grosses" stations. Je m'en rends compte assez rapidement pour sortir avant de dépasser la mienne. Je remarque alors que le prochain train "local" passe dans 20 minutes, et en met 4 pour aller a Ohbaku. Je décidé d'y aller a pied, en suivant bien les rails, sinon je serais vraiment perdu dans cette banlieue qu'on dirait dessinée avec la fonction "clone" de paint shop pro, y'a rien pour se repérer. Je tombe devant un magasin "Health and Beauty", où je pensais pouvoir acheter du gel douche. Finalement j'y ressors aussi avec déo, lessive, nouilles, balai, casserole et piles. J'ai aussi un truc qui ressemblait à du Yop, mais avec un goût dégueu. En cherchant la date de péremption je comprends qu'il faut le diluer dans 4 volumes d'eau (ce que j'ai fait en rentrant, ça se boit mais ça fait toujours pas du Yop).

J'arrive finalement vers 22h30 dans ma chambre, il était temps de s'arrêter de marcher.

mercredi 4 octobre 2006

Arrivée dans le Kansai

Le fax de l'ambassade a bien marché pour passer à Lyon avec 30 kg, me voilà donc à bord d'un 737 juste à coté d'un gars qui a les 30 kilos dans le bide et qui déborde sur mon siège, et devant un bébé qui à crié pendant la moitié du voyage (au moins 25 minutes). Mais arrivé à Roissy, on me dit que je vais être surclassé en classe affaires. Donc grand siège réglable par 8 boutons qu'il faut mettre en position couché pour pouvoir toucher la paroi d'en face avec les pieds. Il y a aussi un bébé à coté, mais japonais qui n'a pas fait un bruit des 10 heures de vol, et des gens avec des casquettes qui viennent m'expliquer comment fonctionnent les films à la demande sur mon écran personnel orientable et aussi m'installer la nappe à l'heure des repas.

Peu avant la piste d'envol, pendant que le personnel distribue le champagne d'accueil, on se retrouve à coté d'un avion de la China Eastern, probablement le même vol que j'ai pris pour Oshima, avec probablement les mêmes petits sièges tout serrés et les mêmes barquettes repas de ramen moisi. Après avoir essayé rapidement le pacman et le qui veut gagner des millions (et 500.000 € pour ma première tentative), on me sert le foie gras suivi du canard en survolant Saint-Petersbourg sur RFM.
Juste après le petit-dèj de croissants et petits pains chauds et plein d'autres trucs, on atterit sur l'aéroport international du Kansai, construit sur une île artificielle dans la baie d'Osaka. On ne voit pas grand chose en arrivant, juste l'impression que la piste flotte sur l'eau. Elle est vraiment juste au dessus du niveau de la mer, on comprend qu'ils aient eu peur avec les premiers affaissements.

Après la navette automatique pour rejoindre l'immigration, on se retrouve à plein de nationalités tous Monbusho, et une bonne vingtaine pour Kyoto University. Par bus et taxi, on nous emmène jusqu'a la résidence, Ohbaku, à Uji, un gros bâtiment moche entouré de petites maisons et de fils éléctriques.
Ma chambre fait 13 m², où ils ont réussi à caser une mini-salle de bain avec un lavabo rikiki et une petite baignoire, un mini-coin cuisine avec une unique petite plaque chauffante et un micro-frigo de 50 cm³. J'ai aussi une étroite penderie et des rangements cachés sous le lit (ie le matelas). Mais à mon petit bureau qu'on tape dedans avec les genoux, la connexion haut-débit marche du premier coup.

Le reste de la journée est rempli par les documents administratifs, à la mairie d'Uji où j'aurais pu ressortir avec une carte de sécu au nom de "JB". Demain, encore des papiers, mais cette fois à Kyoto, après la bonne heure de train + marche.

mardi 3 octobre 2006

### Episode 2 : Kyoto ###

Départ le 3 octobre, Lyon -> Paris -> Osaka -> Kyoto, pour une 3A-DD à l'université de Kyoto, Graduate School of Informatics, Dept. of Intelligence Science and Technology, Intelligence Media, Visual Information Processing, ou encore Matsuyama Laboratory.

Il y a des liens en haut à droite (Kyoto, labo, résidence).