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vendredi 6 octobre 2006

Premiers pas dans Kyoto

C'est pas encore aujourd'hui que je vais récupérer de mon jetlag. Lever tôt pour aller à l'université, et découverte que la mini-salle-de-bain ne comporte pas de prises électriques. Tout comme le noir complet dans la nuit n'est pas possible avec les éclairages des bâtiments en face. Je suis vite prêt vu que j'ai pas de savon et rien à manger.

On monte à 6 boursiers monbusho sur la ligne de train Keihan pour Demachiyanagi, la langue d'aujourd'hui sera l'anglais (= français + turc + roumain + ukrainien - japonais), c'est toujours mieux que le français d'hier. Le temps est moche, il a pleuviné toute la journée. On s'arrête dans un conbini pour acheter des parapluies, et on me demande à la caisse si je veux un bèg (ie un sac). Pour avoir notre carte d'étudiant, on va s'inscrire à l'université, un grand tas de vieux bâtiments mélangés avec un arbre-emblème et des bâtiments qui ont l'air d'être aussi récents que moches. Comme à l'extérieur du campus, dans toute la ville, les trottoirs grouillent de vélos, stationnés ou avec un conducteur qui frôle les gens car il tient son parapluie d'une main. Il va falloir m'en acheter au moins un, probablement grâce au magasin de vélos d'occasion à 3000 yens d'a coté.

On mange le midi au truc qui ressemble à un resto-u au milieu du campus. On me demande ce que je veux, mais je sais pas lire les noms de la nourriture que je ne connais pas non plus, ça sera donc un bol de trucs magiques qui me feront gonfler le bide tout l'aprèm. Sur le ticket de caisse, il y a plein de chiffres en dessous du prix : ça doit être le calcul des lipides, on a aussi le nombre de calories, les grammes de calcium, de protéines ...

On doit ensuite aller à la poste pour ouvrir notre compte bancaire pour recevoir la bourse. C'est là qu'on voit que l'administration japonaise est bien faite, mais que pour les japonais. Déjà leur nom complet tiens souvent en 4 kanjis, donc 4 cases. Pour mon nom et mes 3 prénoms dont 2 composés (eh oui il faut faire comme sur le passeport), ça prend plus de 40 cases, ce qui n'est pas prévu du tout. Surtout que le tiret n'existe pas ici, donc déjà que c'est étrange pour eux d'avoir plusieurs prénoms, d'en avoir des composés ça rime vraiment à rien. On s'en sort finalement avec des explications qu'on dit qu'on a compris, et en regardant la dame qui vérifie plusieurs fois que noms et adresse que l'on a inscrit sur le formulaire correspondent au caractère près au passeport et aux papiers déjà faits à la mairie d'Uji. Devant tant de méticulosité, je lui fais remarquer qu'elle a oublié le "e" final de "Jean-Baptiste", mais j'aurais pas du. Elle a tout refait, tous les petits autocollants, le petit carnet, le scannage du formulaire (débordé et raturé de partout). On est 2 à monopoliser la moitié des forces du bureau de poste, et la fille d'attente d'accumule derrière nous. Je sors finalement vainqueur après presque 2 heures au guichet, devant le turc dont le nom de famille doit comporter un "ö", lettre qui se transcrit officiellement "oe" à l'étranger, mais qui est écrite "o" sur sa carte d'étranger et qui plus est se prononce "e" ... vraiment le truc incompréhensible qui a donné une conversation en japanglais à la "Just Leblanc", donc gros dilemme pour la dame de la poste qui doit appeler la mairie d'Uji pour décider.

Puis je vais voir mon département d'informatique, le labo où je vais passer la plupart de mon temps. Sauf que le professeur principal est absent, et la secrétaire me fait rencontrer les quelques personnes qui ne sont pas absentes aujourd'hui, dont un autre professeur qui lui aussi a un pouvoir de murmurer du japonais sans bouger les lèvres ... pas pratique, surtout que j'ai décidé de répondre en japonais alors qu'ils parlent très bien anglais comparés à ceux d'Oshima. Ils me demandent mon planning, je leur réponds que je suis venu ici leur demander. On croyait tous que les instructions venaient d'autres gens. On arrive ensuite à mon bureau, dans une salle d'une douzaine de bureaux, dans le style du shipyard d'Oshima, tous collés et séparés par des panneaux. On sent la grosse trollerie, avec des bouquins qui trainent comme "GTK+/GDKによるLinuxアプリケーション開発 ", doublement illisible. D'ailleurs la question du jour c'est si je veux qu'on m'installe Linux ou Windows, après quelques discussions sur c'est moi qui devrai installer la distribution j'opte pour Windows, qui est en japonais. Sur le bureau d'en face il y aura un autre français étudiant, même de l'autre coté de la planète. On me dit aussi que la plupart des étudiants arrivent vers midi, et restent tard. Mes cours de japonais commencent la semaine prochaine avec un test d'évaluation.

Vers 18h, il fait déjà nuit, et je décide de faire un tour dans Kyoto, en marchant jusqu'à la gare en zigzag, ou plutôt en -zag, vu que la ville est presque un quadrillage, ce qui est facile pour s'orienter, mais pas du tout pour évaluer les distances. Sur le plan Kyoto à l'air pas si grand, mais à mi-chemin j'ai en ai pas fait plus que le quart. C'est tout sombre et pas très fréquenté, alors que je pense être dans le centre-ville. Ca sent pas la pollution, mais la bouffe, dans toutes les rues. Soudain je me retrouve dans une rue qui brille de partout et avec plein de gens qui sortent, et d'autres qui sortent du boulot. Tous les magasins qui sonnent comme "Louis Vuitton" sont là, avec aussi un macdo, j'en aurai vu que 2 aujourd'hui.

Finalement je me retrouve sur une gare JR, pas celle que je cherchais mais la suivante car je suis allé trop loin. J'ai les mal aux jambes de marcher, et je monte dans le premier train qui retourne vers Ohbaku, la station la plus proche de ma résidence. Mais je suis dans une espèce de train "express", qui ne s'arrête qu'aux "grosses" stations. Je m'en rends compte assez rapidement pour sortir avant de dépasser la mienne. Je remarque alors que le prochain train "local" passe dans 20 minutes, et en met 4 pour aller a Ohbaku. Je décidé d'y aller a pied, en suivant bien les rails, sinon je serais vraiment perdu dans cette banlieue qu'on dirait dessinée avec la fonction "clone" de paint shop pro, y'a rien pour se repérer. Je tombe devant un magasin "Health and Beauty", où je pensais pouvoir acheter du gel douche. Finalement j'y ressors aussi avec déo, lessive, nouilles, balai, casserole et piles. J'ai aussi un truc qui ressemblait à du Yop, mais avec un goût dégueu. En cherchant la date de péremption je comprends qu'il faut le diluer dans 4 volumes d'eau (ce que j'ai fait en rentrant, ça se boit mais ça fait toujours pas du Yop).

J'arrive finalement vers 22h30 dans ma chambre, il était temps de s'arrêter de marcher.

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