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samedi 8 septembre 2007

Hokkaido Tour : Les premiers kilomètres (1)

Sommaire

Jour 1 (08 sept) : Otaru 小樽 - 留萌 Rumoi (160 km)



Je me réveille pour ma première journée de vélo, et il fait déjà bien frais pour moi qui m'étais habitué à la chaleur étouffante de Kyoto (même si finalement je n'y serai pas resté longtemps pour l'été). Après une petite mise au point du vélo, je redescends dans 小樽 Otaru pour aller manger au restau conseillé de mon road book. C'est un livre de 1600 yen appelé ツーリングマップル (Touring Mapple, Mapple comme les cartes qu'on trouve dans tous les conbinis, Touring qui se prononce "tsuuling". D'ailleurs "tool" est un des mots à la prononciation japonaise la plus éloignée de l'original, il devient "tsuulu"), qui contient tout Hokkaido en une soixantaine de cartes, plus des cartes détaillées pour les villes et zones touristiques. Il est fait spécialement pour les motards, car Hokkaido rime avec belles routes à faire en moto, donc il y a beaucoup d'information sur les routes et distances, ainsi que les trucs à voir, endroits pour dormir, et les おすすめ ("osusume"), des restaurants à ne pas louper. L'inondation d'informations semblant être une des caractéristiques japonaises, il suffit, avec son téléphone portable, de prendre une photo du QR code (code-barre 2D) sur une des cartes détaillées, puis on arrive sur une page web qui propose les restaurants, onsen ou hôtels aux environs, avec horaires et prix (service non gratuit bien sûr). Je me contente de lire la carte avec mes yeux et je vais donc pendre pour petit-déjeuner un sanma donburi (le sanma est un mince poisson de 30cm environ que l'on voit souvent ici, mais j'ai pas la traduction, même pas sur cette super page pour connaître les noms des trucs que je mange). Avec ce poisson cru juste tout frais, j'ai droit à a une soupe de crabe poilu pour prendre un bon départ. Tout en écoutant la conversation entre le chef et la serveuse qui copiait un menu, le premier conseillait d'acheter un ordinateur, car c'est super pratique, et que même à l'école maintenant ils apprennent à s'en servir …


L'onsen où je suis allé à Otaru, qui fait aussi plein de pub à la TV


Le genre de vieux bâtiments à Otaru. C'est pas du style japonais du tout donc ça attire du monde

Le canal





Alors que je remonte vers le nord le long de la mer pour éviter Sapporo et sa banlieue, je suis pour un samedi matin sur des 2x3, 4 voies modernes et complètement désertes. Je rencontre mon premier Seico Mart(o), une chaîne de conbini sur Hokkaido, et je suis un peu étonné qu'on me demande en achetant un onigiri si je le veux chauffé.


Je prends des photos en bon japonais qui ne voit que du béton dans sa mégalopole


La côte / Mer du Japon


Ledit vélo


Il me semble que les Seico Mart sont plus nombreux que les Lawson à Hokkaido, et surtout à la campagne. Ils proposent plus de trucs locaux, sont souvent encombrés de cartons au milieu des allées, proposent des onigiris géants à 200 yen, ont de temps en temps un coin "hot chef" qui prépare des bons trucs chauds comme un restaurant. Par contre, comme celui de la photo, ils se permettent de fermer la nuit.





A 石狩 Ishikari, 黄金山, Kouganeyama, une forme bien étrange


Je vais manger mon bento du midi sur la plage, en regardant devant moi un corbeau aux sourcils d'Emmanuel Chain qui semble attendre que je lui prête un peu de mon katsudon. Mais en fait il faisait juste diversion, puisque qu'une vingtaine de ses semblables étaient en train de piller les provisions de mon vélo et déchiqueter les sacs plastiques. J'ai réussi à sauver une banane, mais ça compense tout juste la crotte que je récupère sur ma casquette.



Les routes sont bordées de poteaux qui se recourbent vers l'intérieur avec une flèche pour indiquer la bonne voie de circulation, sûrement en cas de neige. Les libellules sont partout. Il ne pleut pas, mais c'est bien nuageux. Le bord de mer est escarpé et irrégulier, ce qui fait que c'est quasiment un alignement de ponts et tunnels.


凹凸 (おうとつ) pour qualifier la ligne centrale, ça s'interprète facilement ...





Le Japon, c'est avant tout une seule conscience collective. Un Japonais tout seul ou suffisamment éloigné de ses pairs, c'est donc irresponsable et incontrôlable. Alors que les villes sont propres même après un festival, les routes des campagnes sont bordées de "ne pas jeter ses bouteilles par la fenêtre", "ne pas laisser ses déchets sur les aires de repos", mais rien n'y fait, il trouve des décharges sauvages facilement.



J'arrive en fin d'après-midi à Rumoi. J'ai un petit livret des rider houses, des hébergements pas chers à destination des motards qui font le tour d'Hokkaido. Il y en a une à Rumoi, qui plus est gratuite. Avec le coupon réduc que le gérant me donne je peux aller à un vrai onsen, pas très grand, mais chargé de différents bains et bien rempli de vieux. Comme c'est la campagne où la seule raison pour qu'un étranger y soit est pour être prof d'anglais, j'ai droit à un "america ?", et la raison de cette question, tout naturellement "parce que t'es pas japonais". En me reposant devant la télé j'apprends qu'une variété de poire ici s'appelle ラ・フランス (La France). Ca me fait penser que j'ai pas dû manger une seule poire depuis 1 an.
Je rentre à la rider house, où c'est l'ambiance est plus froide que ce que j'imaginais. Le dodo time est fixé à 22h, je suis entouré de 2 ronfleurs dont un qui imite très bien un moteur de tracteur.

La dodo room de la rider house



1 commentaire:

roachz a dit…

Pourquoi tu ne pas dû manger une seule poire depuis 1 an?? C'est bizarre!