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mercredi 19 septembre 2007

Hokkaido Tour : La traversée du désert d'Okhotsk (8)

Sommaire




Jour 11 (18 sept) : Abashiri 網走 – 日の出岬 Hinode-misaki (145 km)




Je suis super fatigué et j'ai du mal à me lever. Entre Abashiri et Wakkanai, le bout de Hokkaido à gauche, il y a plus de 300 km tout droit le long de la mer d'Okhotsk, avec pas grand-chose à voir. En regardant une carte ça à l'air super long. J'avais checké une carte des vents sur la côte avant de partir pour décider de mon sens de rotation, mais y'avait pas d'orientation systématique, donc je suis parti voir les fleurs de Biei et Furano en premier et ça m'a fait tourner dans le sens direct. Les motards, eux, tournent principalement dans le sens des aiguilles d'une montre parce que ça semble plus naturel.

Au réveil


Objectif : Wakkanai


Je ne sais toujours pas ce qu'est un Quasi-national park, mais en tout cas c'est pas moche. Ici, des "herbes-corail" qui sont au meilleur de leur couleur à la mi-septembre. C'est ma petite revanche sur les lavandes de Furano.





Et bien sûr, les photographes professionnels se préparent. Heureusement qu'il était tôt



La route est longée par une voie ferrée désaffectée. Il y a donc des trains à visiter. Je sais pas pourquoi mais je me suis mis à prendre des photos de trains comme les Japonais. Par contre j'ai pas encore le réflexe de photographier tous mes repas au restaurant dès que je suis servi.






Dans certains, on peut passer la nuit pour 300 yen seulement. On voit ici un compartiment avec tatamis


Les tronçons ont été construits entre 昭和10 (1935) et 昭和28 (1953). Les trains ont arrêté de circuler pour être remplacés par des bus en 昭和62 (1987)



Je passe Tokoro 常呂, le lac Saroma サロマ湖, Monbetsu 紋別 … Il y a des travaux tous les 15 kilomètres environ. La collection d'employés qui servent de décor s'amuse à m'arrêter avec des drapeaux rouges pour ensuite me laisser repartir, c'est super énervant.

Tokoro 常呂, c'est "marrant" parce qu'écrit 所, ça veut dire "endroit, lieu". Le lac Saroma サロマ湖 est séparé de la mer d'Okhotsk (オホーツク海 en japonais) par une très fine bande de terre. C'est le troisième lac le plus grand au Japon, le premier étant Biwako 琵琶湖 à quelques kilomètres de Kyoto, 4,40 fois plus grand. Monbetsu 紋別 a un port avec une tour bien moche, dont l'entrée à 800 yen permet d'aller voir sous la mer. D'après wikipedia le port est bloqué par les glaces en hiver et des commerçants interdisent leur magasin aux Russes.




Le lac Saroma サロマ湖








Le port de Monbetsu 紋別 et son attrait touristique


Dragostea din teï



A part les sango, j'ai acheté du raisin pas cher du tout, avec un goût spécial. Ca fait du bien de temps en temps de manger du fromage et des fruits. Mais ça ne guérit pas mes jambes qui n'avancent presque pas et n'améliore pas non plus le confort de ma selle.


L'observatoire de Hinode-misaki


Je m'arrête à 日の出岬, Hinode-misaki, le cap du lever du soleil, une petite bourgade le long de la route déserte. C'est un relais qui tombe super bien, puisqu'il y a un hôtel Hinode-misaki onsen. C'est un onsen au style moderne, en dalles et faux béton en nuances de gris. Sa particularité est d'avoir un 野天風呂 sur un balcon qui fait face à la mer. Ca doit être génial pour voir le lever du soleil, mais j'y étais pour le coucher. On pouvait le voir mais sortant un peu du bain.





Il y a aussi un camping mais surtout un observatoire, "La Luna", ouvert et chauffé toute la nuit bien pratique.

Bonne nuit




Jour 12 (19 sept) : Hinode-misaki 日の出岬 – 稚内 Wakkanai (192 km)
ou "The presque 200 km day"




Lorsque j'ouvre les yeux il fait encore nuit. A ma deuxième tentative il fait déjà jour, le soleil vient de se lever et les habitants sont partis pêcher. On voit les bateaux au loin grâce aux lunettes de l'observatoire. Le soleil n'est pas carré comme sur les pubs.


Je pars vers 6h avec pour objectif 200 km jusqu'à Wakkanai 稚内. A cause de ma petite moyenne de 20 km/h ça m'oblige à pédaler toute la journée avec 1 heure de pause à répartir sur les éventuels endroits touristiques et les recharges d'eau aux conbinis.





Les noms de lieux sont étranges ici. Ils sonnent moins japonais que d'habitude


Quelque pêcheurs pour des dizaines de lignes


Encore des noms bizarres ou rigolos. Ou alors c'est parce que j'ai rien d'autre à prendre en photo



Je dois faire des mini-pauses de soulagement des fesses tous les 10-20 km, avant de fabriquer un coussin à selle avec toujours le k-way à 500 yen. Il fait encore bien frais et je dois rouler en doudoune. Mais en tous cas mes jambes vont bien mieux que la veille.



"Bienvenue. Messieurs des forces d'autodéfense, merci de vous donner du mal"
(traduction approximative qui ne reflète pas le sens profond de l'esprit japonais, que de toute façon seul un Japonais pourra comprendre, ou faire comprendre que lui seul peut comprendre)



18 °C pour un vent de 9 m/s. On arrive en terrain hostile ...




Il n'y a vraiment rien à faire ni à voir jusqu'au cap Soya 宗谷岬 qui arrive tout de suite. Il n'y a rien à part le triangle symbolisant le point le point le plus au nord du Japon. Il n'y a même pas de village à touristes exprès, seulement un marchand de glace qui ne prends même pas la peine de m'écouter et me sert d'office un parfum vanille, grrrr.

Par contre, c'est suffisamment nuageux pour ne pas pouvoir apercevoir Sakhaline, à environ 40 km


Le fin bout du bout





Sur les hauteurs du cap, il y a différentes statues et mémoriaux en l'honneur des centaines d'Américains et Japonais qui se sont entre-coulés avec avions et sous-marins, et plus spécialement l'USS Wahoo, le meilleur scoreur de son temps. Enfin, quand on lit les détails, l'américain coûte cher en vie japonaises. Pendant ce temps 2 cars sont arrivés en bas, j'étais juste chanceux d'arriver en période creuse en fait.


Panorama qui rend la pointe creuse



Y'a clairement une relation mystère entre Grenoble (à pile 10639 km) et le Japon. Autre que otaku-esque … ?







La pointe abrite un champ d'éoliennes, qui tournent à plein régime. Bien que n'étant pas une éolienne je me prends quand même les rafales sur la majeure partie des 30 km jusqu'à 稚内, c'est aussi énervant que de se faire arrêter tous les 10 km par les gens des travaux publics.




Il commence à pleuviner lorsque j'entre dans la ville de Wakkanai, 40.000 hab., qui doit être la ville la plus au Nord du Japon. Wakkanai est sur le coté Est de la pointe qui se termine par ノシャップ岬, le cap Noshappu (celui tout à l'Est s'appelle Nosappu).


Noshappu-misaki ノシャップ岬 balayé par les vents et la grosse pluie. Le car s'arrête, les mamies en k-way sortent en marchant vite jusqu'au panneau indiquant le nom du lieu, au fond à gauche, se relayent pour prendre la photo, et rentrent aussitôt au bus


Je réalise que qu'à ma destination je n'aurai pas tout à fait 200 km. Je pourrais faire une extra petite boucle pour les faire, mais vu la météo j'abandonne l'idée. Après tout 192 c'est un beau nombre, et c'est mon nouveau record en une journée.

稚内温泉童夢, l'onsen, est de l'autre coté, à 7-8 km environ. Le temps d'y arriver (avec un très puissant vent de face on dirait que ça va moins vite) il pleut vraiment fort et je suis trempé, mais c'est vite réparé dans l'eau chaude. L'onsen n'a rien d'exceptionnel. Il était un peu plein dû à un bus de vieux qui y faisait une pause. Depuis le 野天風呂 rotenburo, on devrait voir l'île de Rishiri利尻 et sa montagne flotter au loin. Mais le temps ne le permet pas. J'espère qu'il fera moins pourri demain pour y aller.


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