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mardi 11 septembre 2007

Hokkaido Tour : Vers la source aux cerfs (4)

Sommaire

Jour 4 (11 sept) : Kamifurano 上富良野 - 鹿の湯 Shika-no-yu (140 km)



Au matin il pleuvine encore un petit peu. Mais bon, j'ai déjà pris ma journée de repos, alors je pars au sud, vers 富良野 Furano. Je me plante de chemin dès le premier croisement et me retrouve dans une base militaire américaine. Je retrouve ma carte des spots à fleurs de la région que je vais visiter, même si c'est plus trop la saison.





中富良野, Nakafurano, 町営ラベンダー園, normalement tout lavandé






Je trouve la fameuse 富田ファーム, qui fait la une de plusieurs guides, mais c'est pas super, car elle est surtout connue pour la lavande qu'on ne voit pas en septembre. J'y déguste une glace melon/lavande.


ファーム富田, Ferme Tomita




Evidemment toutes les zones touristiques ne sont pas alignées sur la même route donc je tourne un peu en rond dans les petites côtes, mais parfois avec des bonnes surprises :

彩香の里, Saika no sato





C'en est fini pour les fleurs. J'ai raté la haute saison mais c'était quand même chouette. Pour avoir la liste des spots d'Hokkaido, il y a ce site incroyable car le rapport quantité d'informations en anglais / quantité d'informations en japonais est largement supérieure aux 10% (5 ?) habituels.

Furano produit aussi son propre vin, mais depuis 20-30 ans seulement. Rien à craindre pour la réputation des vins français, puisque comme ils l'ont si bien dit, "les Japonais n'ont pas de goût et achètent au nom". Je vais faire un tour à la cheese factory recommandée, mais je n'ai ni envie de faire la visite guidée ni envie de manger un quart de mini-pizza au camembert pour 600 yen. Comme il y a des vaches et du lait, ce produit qui va rendre aux Japonais une taille pour qu'ils ne se sentent pas inférieurs, il y a aussi beaucoup de stands de fromages et glaces. On peut en effet acheter des vraies glaces (par rapport aux gaufrettes de glace du conbini) un peu partout.




Dans la cour d'une école de Furano, le pile centre d'Hokkaido




La route est toute droite, mauvaise avec des trous et bouses de vaches quand je prends pas la nationale. Il faut à un moment que je bifurque vers l'Est. Je fais en quittant la 38 pour passer un peu plus bas le long d'un lac, かなやま湖. Le chemin et chouette et je finis par retomber sur la 38 à une 道の駅, michi-no-eki. C'est une aire de repos/centre d'information/vente à touristes. Il y en a tous les 20-30 kilomètres le long des grosses routes, et sont souvent bien remplies, car au lieu d'aller visiter plein de sites différents, on trouve concentré au même endroit tous les produits locaux, des cadeaux, des photos et des écrans qui montrent ce qu'il y a aux alentours. C'est donc le système idéal pour faire du speed-tourisme en toute sécurité. Il y a aussi des marchands de fruits et légumes, mais c'est tellement pas cher qu'on se croirait dans un ¥100 shop.




Pour passer de l'autre coté des montagnes, pour retomber sur Obihiro, une grande ville d'Hokkaido, il faut passer le col 狩勝峠, Karikachi-toge, à 644m, qui se monte facilement. Je scrute bien les montagnes pour trouver les ours mais je n'aperçois au mieux qu'un renard, qu'il ne faut pas approcher à cause de l'échinococcose.





狩勝峠, Karikachi-toge, vue Est


Vue Ouest. C'est montagneux, car la principale ligne de montagnes fait une diagonale du "carré Hokkaido", tandis que je faisais l'autre. A ce col on se croise.



Puis la descente, c'est 10 km assez raides. Par endroits le bitume de la route est creusé exprès pour faire des lignes, et ça fait une petite bordure entre la voie de circulation et la bande d'arrêt sur le coté. Mais la ligne blanche est tracée pile dessus et sans le remarquer je l'ai pris longitudinalement et la roue arrière à commencer à partir. Je suis pas tombé mais ça m'a fait oublier instantanément tous les bons points des routes d'Hokkaido.




Je me retrouve près de 鹿の湯 (shika no yu, le bain des cerfs), un 露天風呂 gratuit qui est dans le guide et dont on m'a dit du bien, alors j'en fais ma destination via un raccourci. Après avoir vu les vaches pour la première fois (jusqu'à présent c'était que du lait, des bouses, des champs, mais pas de vraies vaches vivantes, comme si tout était un décor pour le tourisme) je m'arrête le long de la petite route pour vérifier où je suis perdu. Une voiture de police (= renseignements touristiques) arrive, et le chef descend pour m'aider. C'est pas du tout la première fois qu'on me le fait, il me pointe 2 fois un mauvais endroit sur la carte en affirmant tranquillement que c'est la position actuelle. A la fin il se met d'accord tout seul pour me guider au prochain gros croisement, malgré son collègue (mais plus jeune, donc qui compte pas) et moi qui disons que c'est pas la peine car la route est toute droite. Je me retrouve donc à le suivre sur à peu près 7 km de collines sans plat, à essayer de rattraper la voiture en fin de journée, j'ai plus de souffle du tout à la fin.

Mon raccourci s'avère être un chemin faisant toutes les collines du coin, j'ai pas un moment tranquille. La nuit tombe et je suis toujours loin de 鹿の湯. Pour rejoindre cet onsen, il faut quitter les zones habitées pour prendre une voie sans issue de 18 km. Il fait complètement noir, car les "zones habitées" sont en fait 3 fermes disposées tous les 2 km aux croisements de longues routes tracées à la règle.

Je me lance dans les 18 km avec ma frontale, je suis bien fatigué et ça ne passe pas vite du tout. Heureusement il n'y a aucune voiture, mais c'est une petite route dans la forêt, sûrement là où les ours aimeraient habiter, les yeux des renards brillent et les kilomètres défilent lentement. Comme à 吹上の湯, il n'y a aucun panneau indiquant l'existence de la source. J'arrive au bout et il y a là un ryokan avec restaurant et onsen, éclairé au milieu de vraiment rien. Le service est fini mais il faut vraiment que je mange quelque chose et ils me servent quand même le menu du soir, certes à 3000 yens, mais avec tempura, poissons grillés et en papillote, plein de petits trucs, dont un chawanmushi, truc tout mou et tiède comme un flamby, mais avec entre autres des champignons dedans, délicieux. Il y a des coupures de vieux journaux qui font le classement des meilleurs onsen d'Hokkaido : 吹上 et 鹿の湯, celui d'hier et celui du jour, arrivent dans le top 3.

Je me rends à l'onsen gratuit, qui est éloigné de 10 minutes environ, au fond d'un camping qui héberge quelques motards. Le bain est fabriqué avec des pierres dans le lit d'une rivière. Il est 21h, je peux enfin me reposer dans l'eau chaude pile à la bonne température, sous le ciel dégagé rempli d'étoiles, à regarder la voie lactée avec ma kirin et le bruit des cascades de la rivière.

鹿の湯, shika-no-yu


J'y retourne le lendemain matin :

Depuis le camping, un petit chemin d'une centaine de mètres mène à la rivière et l'onsen. C'est confortable et propre, on ne voit pas le fond mais le sol est lisse



Shika-no-yu rotenburo






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