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samedi 4 août 2007

Ishikawa - Japan tent 1/2

Fin juillet - début aout, j'ai participé à un programme d'une semaine en famille d'accueil dans la préfecture d'Ishikawa, du coté intérieur, au nord du lac Biwa, à destination des étudiants étrangers au Japon (et surtout de Tokyo) pour qu'ils voient "l'autre" Japon.

A l'inscription, ça avait l'air d'une semaine d'échange avec un mélange de plein de gens, de Japonais, avec des conférences et des activités. Mais en fait, ça n'a été qu'une semaine de en vacances organisées où on ne pouvait et ne devait que s'amuser. C'est organisé par la préfecture d'Ishikawa, sponsorisé par ses entreprises, et supporté par des centaines de familles d'accueil dans toute la région. De notre coté, les 留学生, étudiants étrangers, il faut sourire quand on est filmé, dire qu'on adore le Japon quand la presse fait une interview, et ne jamais refuser de se faire transporter quelque part ni de se faire montrer à des gens. Voilà un deal bien japonais dont on savait les conditions à l'avance et où personne ne peut vraiment se plaindre vu comme c'était bien fait et sympa.



J'ai envoyé ma candidature le dernier jour de la sélection et j'ai été accepté comme 350 autres étudiants. Je pensais que c'était comme ça pour tout le monde, mais après discussion pas mal de gens ont été refusés, notamment les Chinois, qui représentent au moins la moitié des étudiants en échange dans toutes les universités, sinon il n'y aurait que ça parmi les 350, alors qu'ils essayent de faire participer le plus de nationalités différentes, plus de 100. Donc finalement j'ai eu l'impression qu'une moitié des gens n'étaient pas Chinois, ainsi que 3 Français, dont un autre Jean-Baptiste, avec un même parcours prépa-grandezécole, et aussi de l'université de Kyoto (mais sur Osaka). Je vois pas trop de Français pas grandezécole, et la grande majorité semble atteinte facilement en combinant les ensemble spécialité=informatique et origine=Grenoble (voire avec seulement école=ensimag).


Le vendredi soir, départ en bus à 23h de Kyoto. Il faut moins de 3h pour rejoindre Kanazawa, la capitale de la préfecture d'Ishikawa, mais tous les bus doivent arriver à 8h le samedi matin, donc on a du s'arrêter des heures sur des aires de repos en chemin. En tout, 7 bus, 4 de Tokyo, 1 de Nagoya, 1 d'Osaka (incluant Shikoku), et 1 de Kyoto + le-reste-du-Japon, mais avec peu de Kyotoïtes comparé aux gens d'Okayama ou d'Hiroshima.

Samedi

A l'arrivée au Concert Hall de Kanazawa, des centaines de volontaires en tee-shirt orange nous guident jusqu'aux sièges. Il y en a partout à chaque virage, et toute la semaine on a été encadré comme ça. Puis la cérémonie d'ouverture sur des sièges confortables, sans avoir dormi les nuits précédentes pour finir les rapports (le premier semestre s'est fini intensivement fin juillet avec des rapports pour tous les cours à valider) ni dans le bus. J'ai donc zappé les discours des gens important de la préfecture pour me réveiller avec les démonstration de 太鼓 (tambours) et よさこい, yosakoi, une sorte de dance moderne mélangeant différent styles et rythmes qui sont à la base pas faits pour aller ensemble.

Discours



太鼓



Yosakoi






On nous distribue des bento raffinés pour le déjeuner avant de repartir avec notre première famille d'accueil pour les 3 premiers jours. Je suis chez les Takazawa, qui se résument en fait à Takazawa-san qui fait le ménage toute la journée en attendant de préparer le diner de son mari qui revient tard le soir parce qu'il est Japonais. Suffisamment tard pour que je ne le voie pas du tout pendant 3 jours, seulement à la fin où il me donne sa carte de visite qui dit qu'il est executive director du journal local. On va voir le soir les feux d'artifice de Kanazawa, très beaux, qui durent à peu près 1h30, ce qui fait nettement plus long que ceux d'en France. A ce propos, j'ai lu que celui d'Osaka pendant le Tenjin Matsuri faisait 6000 fusées, et celui de Kyoto (à Uji), fait 7000 fusées.

Dimanche

Dimanche c'est free-time avec sa famille d'accueil. Comme on m'avait dit dans le bus, "le poisson est excellent à Ishikawa, demandez à votre famille d'accueil de vous emmener au restaurant", on est allé manger des sashimis sur une colline qui surplombe Kanazawa, avec un beau repas comme on en mange pas souvent.

Ensuite, on va à 3 (avec まいさん, la fille d'entre 25 et 30 ans (l'âge est toujours un secret au Japon)) à 兼六園 (Kenroku-en), un des 3 plus beaux jardins du pays. C'est très grand et bien structure. On fait une pause pour boire le thé dans un des bâtiments au centre, avant de repartir visiter la vieille ville, là ou les samourais habitaient.


兼六園, Kenroku-en






Dans la maison au centre du jardin


Depuis la maison pour la cérémonie du thé


Assis devant une partie du jardin, à coté d'une cascade



La photo qui représente 兼六園, celle qu'on doit prendre pour pouver qu'on y est allé, avec la lanterne et le petit pont (from wikimedia)




Dans la maison des samurais, qui ne fait pas allusion tant que ça aux samurais, mais par contre a un bel intérieur






Ishikawa, la maison des samourais

Le soir pendant le repas (au dernier étage d'une grande tour de la ville, dans un restaurant français avec de la vraie viande et des assiettes stylées), on cause du cas d'une des membres d'un des cercles de l'université de Kyoto, qui tout juste passé 30 ans, se voit mariée en mariage arrangé par les parents et enceinte après avoir vu son futur mari moins de 5 fois. Il s'avère que c'est pas si rare, vu que dans cette famille aussi, le futur marié n'ayant pas de temps libre car il doit montrer à toute la société qu'il est un sérieux salaryman japonais, ils se sont mariés après s'être rencontré 3 fois (ce qui doit tout de même faire quelque mois, vu que comme pour tout, les RDV doivent se prendre et se planifier le plus à l'avance possible).

Lundi

L'activité organisée pour le groupe d'une quinzaine de personnes est la fierté de la préfecture, le 金箔 (kinpaku), la feuille d'or. 99% des trucs dorés au Japon sont fait avec l'or et les gens d'Ishikawa, comme par exemple le célèbre 金閣寺, le pavillon d'or de Kyoto. On a tous fait son assiette avec la décoration, avant d'aller se promener dans les vieilles rues de Kanazawa avec une guide pour expliquer le pourquoi des couleurs et des formes.


Une chambre entièrement recouverte d'or


Le mur aussi


Notre 金箔, juste 30 minutes en fait



Les vieilles rues de Kanazawa


Un bout de la ville depuis une colline. On aperçoit le château sur la colline d'en face



Le soir, on va manger au sushiya-san ! C'est ma deuxième fois après celle de Sasebo invité par le président du shipyard d'Oshima, il y a pile 1 an. Enfin, sans compter les 回転寿司, les sushis qui tournent sur des rails, faits par des machines et arrangés par des étudiants, et qui coûtent moins d'un euro pour 2 pièces. Ici, c'est le meilleur de Kanazawa, et d'après Takazawa-san même des gens de Tokyo y font le déplacement, ou la boulette de riz est petite et très chère, mais le "talent" de celui qui la fait en 5 secondes est très grand. Donc le Japonais moyen ne va pas plus souvent manger des sushis que l'amateur du Japon en France. Par contre ce qui à l'air vrai, c'est l'entrainement nécessaire pour pouvoir compresser la boulette de riz à la densité idéale et servir le sushi au client. Notre serveur était la Mangouste de XIII avec un petit chapeau de cuisto, à peu près 50 ans comme les 3 autres serveurs. J'ai vu une personne d'environ 30 ans, mais la seule chose qu'il pouvait faire était servir le thé. Les plus jeunes sont surement cachés derrière à faire la vaisselle et prédécouper le poisson.

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