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vendredi 2 mai 2008

Gifu Vélo Trip (1/3)

Gifu,
un voyage dans le shinryoku
au pied des montagnes,
avec des fils électriques
et des vrais morceaux de campagne du Japon
.


Début mai, c'est la golden week, presque une semaine de vacances grâce aux jours fériés qui s'alignent. Pour continuer la tradition commencée l'année dernière à Wakayama-Mie, le mini vélo trip de cet an-ci est à Gifu.

Sur les 47 préfectures du Japon, 岐阜 Gifu est la 18ème en population et 7ème en superficie, à la fois occupé par l'énorme agglutination de Nagoya et par les pics des Alpes japonaises. Je ne sais pas ce qu'en dit le Lonely Planet, mais c'est pas un nom qui revient souvent dans les descriptions touristiques du Japon. Mais de toutes façons, si c'est la campagne avec des montagnes, il y a forcément des routes sympas, des beaux paysages et des onsen, donc pas de souci à se faire.

Ma monture est Mamachari IV, reçu de Lubna mais entrant dans la digne lignée des Mamachari :

Mamachari I : "Le sage"

Palmarès : Kansai 270 km + Shikoku 1300 km + Wakayama 300 km
Dates : D'octobre 2006 au nouvel an 2008-2009, porté disparu en bas de mon immeuble pendant mon absence de 10 petits jours …




Mamachari II : "Le fougueux"

Palmarès : Hokkaido 2500 km
Dates : D'octobre 2006 au 28 février 2008, subtilisé par la m
échante ville de Kyoto pendant que je faisais 30 petites minutes de courses pour la Thaïlande …



Mamachari III : "L'aventurier"

Palmarès : Thaïlande 2600 km
Dates : Mois de mars 2008, jusqu'à son abandon sur le parking de la gare de Khon Kaen …



et pour le Gifu trip ...

Mamachari IV : "La (courte) résurrection"
(car lui aussi va connaître un destin tragique dans quelque posts …)

posant devant 比叡山 Hieizan, le Fuji des Kyotoïtes


Pour la carte, je prends au passage la version 中部北陸 Chubu-Hokuriku de l'excellent ツーリングマップルTouring Mapple.

Donc vendredi à 5h, RDV au Lawson voisin pour un dernier café avant le grand départ. Il fait frais, mais une fois sur les roues, il fait vite chaud. On prend la même route à travers le nord de la ville pour aller sur Ohara, qui monte jusqu'à une altitude de 390 mètres pour sortir de la cuvette dans laquelle est enfermée Kyoto. C'est le moyen le moins fréquenté et le plus chouette pour quitter l'agglomération en vélo, loin devant les grandes routes à l'ouest vers Kameoka et à l'est vers Otsu.

Comme pressenti à 妙心寺 Myoshin-ji, la Nature se régénère et c'est la période du 新緑 ([shinryoku]), littéralement le "nouveau vert", le feuillage naissant, qui donne lieu à de très beaux motifs aléatoires sur les flancs des montagnes.

新緑, shinryoku, le "nouveau vert"


Une fois la côte passée, ça redescend vers le lac Biwa en passant par 途中トンネル le tunnel de Tochu, qui m'est revenu à l'esprit car je l'avais déjà passé pendant le Kansai bicycle tour, qui confirme que je m'étais bien planté de route ce temps-là.



On quitte 京都府 Kyoto-fu pour 滋賀県 Shiga-ken


Carte pour sortir de Kyoto en vélo et sans voitures


On redescend donc sur la レインボーロード Rainbow Road, un petit bout de campagne, jusqu'à atterrir devant le 琵琶湖 lac Biwa, et un pont qui le traverse (juste là où ça tombe étroit).

Along レインボーロード Rainbow Road


En face du 琵琶湖大橋 Biwako-Ohashi


En regardant en arrière, vers 大津 Otsu


En regardant devant, au nord. Il n'est que 8h et c'est encore tout embrumé, on craint pour le beau temps


Petite carte du tour du lac. On y aperçoit le château d'Hikone, prochaine étape, ainsi que le 比良山 mont Hira


Sur la rive ouest du lac, la route est doublée d'une piste cyclable bien pratique. A cause des conditions climatiques c'est pas très joli, mais le ride est sympa.

Biwako cycle track



On passe devant 近江八万 Omi-Hachiman, là où s'entraîne le club de planche-à-voile de Kyoto University. Ils étaient sympas, mais faire partie d'un club d'université japonaise c'est affreusement contraignant …

近江八万 Omi-Hachiman


La zone redevient un peu montagneuse et on retrouve les différentes verdures.




On arrive vers 11h à 彦根 Hikone où on visite le château 彦根城 (post précédent). Départ à 14h pour continuer au nord jusqu'à 米原 Maibara, qui était le point de départ de mon footing voilà 2 ans. C'est alors qu'il faut tourner à droite pour se mettre dans l'axe de 本州 Honshu et rejoindre la préfecture de Gifu.

Premier panneau indiquant 岐阜 Gifu


Une photo qui passerait pour une pub JR


On quitte la grosse route pour une plus tranquille.





On passe 関ケ原 Sekigahara, une ville de moins de 10.000 habitants, mais symbolique, outre sa bataille, pour sa location. C'est la frontière officieuse entre l'Est (Tokyo, le Kanto) et l'Ouest (Osaka, le Kansai). C'est sur cette colline que la couleur de la soupe des soba change, que les gens s'alignent différemment dans l'escalator, etc.

Par contre, les fils et poteaux électriques restent insensibles à la ligne de séparation. Si parmi les nombreuses philosophies de l'esthétisme japonais il y a des désaccords, ce qui est sûr, c'est que tout le monde se fout de gâcher des belles vues avec des pylônes. Pourtant, ils doivent être au courant car sur les pubs ou les livres de photos, les fils disparaissent mystérieusement ...

関ケ原 Sekigahara





En cherchant un onsen pour la soirée, on tombe par hasard sur le festival de 垂井 Tarui, une ville une demi-douzaine de kilomètres après Sekigahara.
Nous sommes d'abord arrêtés par les carpes 鯉のぼり Koi-nobori du こどもの日 Kodomo-no-hi, en préparation de la fête 3 jours plus tard. Mais il y a des cris venant de l'intérieur des rues, alors on part explorer …

鯉のぼり Koi-nobori



La provenance des bruits … juste un cul-sec


垂井祭 Tarui festival


Le festival est violent, surtout comparé à ce que je connais à Kyoto. Les gens sont saouls, ils tentent de faire passer une yamaboko dans une rue étroite, y'a du danger, des rires non-simulés, des carambolages, du désordre, de la vie … rien à voir avec les festivals Gion, Jidai ou Aoi de Kyoto, où tout est organisé au centimètre et où les spectateurs doivent rester sur le bord de la route ne attendant de s'endormir.






Il est 17h30 lorsqu'on repart pour l'onsen, indiqué à 15 km. Il est ouvert jusqu'à 22h, mais encore faut-il qu'on y arrive avant la nuit. Nos chances sont compromises quand on remarque que la route principale est bloquée, et il faut faire un détour par un petit chemin hasardeux qui grimpe bien.

Hasardeux comme ça


Petit comme ça


Dans la forêt d'Ikeda


Après une petite séance de pousse-vélo, on arrive enfin sur la descente pile-poil à la tombée de la nuit, et nous voilà à 18h30 à 池田温泉 Ikeda Onsen, qui se pointe comme une récompense à la sortie du petit chemin misérable.

On se fait un petit repas au Circle K avant d'en profiter. L'eau des bains est méchamment huileuse, c'est la première fois que j'ai l'impression de m'être roulé dans du beurre. Mais c'est toujours un plaisir d'aller dans une vraie source. Je vois aussi mon premier yak*za tout nu.

On va ensuite se poser dans un petit parc. On ne voit pas grand-chose dans cette nuit, mais d'après la carte on devrait être sur les hauteurs en périphérie de la ville de Gifu.


 >> Gifu Vélo Trip (2/3) 

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