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mardi 23 septembre 2008

A cheval dans les plaines mongoles

Ca ne fera qu’une seule journée de repos après notre semaine de hiking sauvage. Ce matin, je repars pour 2 jours, chez des amis de Sabina dans le Nord d’Ulan Baatar, qui ont des chevaux et une surface infinie d’herbe.

En route, on s’arrête près d’un ovoo pour un rituel spécial. En effet, pendant mon absence d’une semaine, un cheval pas assez fort pour passer l’hiver est passé … à la casserole. Autant le rendre utile. Il a donc offert généreusement 250kg de viande, un précieux trésor désormais caché sous la terre, au frais. On dépose la tête du cheval sur l’ovoo avant de continuer la route.

Om mani padme hum le cheval …



La population d’UB d’environ 1 million d’habitant se divise en fait en 600.000 habitants dans des gers (yourtes) pauvres, progressivement détruites par l’armée, et 500.000 habitants en appartement dans des immeubles en dur. Il y a 20 ans, il n’y avait ni routes, que quelques vans russes, et pas de téléphones …

Les investissements étrangers viennent surtout des USA et du Canada, pour exploiter les sous-sols mongols, dont la rémunération va aux 5% de Mongols riches, ceux qui sont impliqués dans la politique / administration … Mais les présences étrangères les plus visibles, en ville, par le tourisme et les biens de consommation, sont allemandes et coréennes.

On arrive chez mes hôtes de 2 jours, mais il n’y a personne. On attend 3 heures en jouant aux dames et en regardant le sumo à la TV. C’est pas trop mal comme délai pour un rendez-vous mongol. On mange du beurre pur fait maison.

Enfin, le couple, мөнхөө et яавдан arrivent. Ils préparent rapidement un cheval et ils me traînent un peu dans la vallée. La selle en bois est effectivement, on m’avait prévenu maintes fois, très peu confortable. Montés sur nos petits chevaux mongols, on va chercher les 3 veaux, partis paître un peu plus loin, pour les ramener à la maison. Il y a aussi des vaches que мөнхөө trait.

Avec Яавдан pendant la pause cheval



On a quand même assez de place



Pour le repas, яавдан lance un « I’m hungry » qui me surprend. Les Mongols n’ont quasiment pas d’anglais dans leur expression, et ce « I’m hungry » m’était déjà familier de Aloush pendant notre tournée dans le désert de Gobi. En fait, ça vient d’une pub à la TV …

A la maison



Le soir, мөнхөө me montre ses photos de famille, ses 6 enfants, et un dico de Mongol ancien (écriture Soyombo, développé par Zanabazar), qui se lit de gauche à droite et de bas en haut, rédigé par des Japonais.

La TV est toujours allumée, et diffuse des spots contre les déchets qui jonchent les rues d’Oulan-Bator. Je sais maintenant que ça les dérange au moins un peu … Les films sont doublés littéralement, c’est à dire que la bande originale est toujours présente, juste un peu moins forte.

C’est aussi ma première nuit en Mongolie dans une maison : première nuit en dormant sans mon anorak ! Le feu brûle, je suis content sur mon plancher, et мөнхөө m’apporte du vrai yoghurt pour bien dormir. Comme on fait poliment ici, je dois lécher le bol pour ne laisser aucune trace de yoghurt.



Mercredi 24 septembre

Je ne dors pas trop bien. Apparemment ils se sont levés à 3 heures du matin. Je reste un peu dans mon sac de couchage jusqu'à 7h, puis on fait rien pendant un bout de temps de la matinée : мөнхөө est au marché d'UB pour vendre son lait frais de la veille, tandis que яавдан regarde à la TV les mêmes rediffusions que la veille.

Peu après 10h on part chercher les chevaux, qui ont eu la bonne idée de se percher sur les collines à 30 minutes à pied dans le vent glacial. Je cours derrière eux, comme le vent qui souffle dans une voile, pour qu'ils se dirigent vers la maison. яавдан en prépare un, me dit de monter dessus et me laisse quartier libre. C'est un vrai challenge pour moi qui n'ai jamais refait de cheval après ma première fois, où tout petit, j'ai du m'agripper autour du coup de mon double-poney après qu'il m'emporta soudainement dans un galop furieux, peut-être piqué par une guêpe.

Step 1 : Aller chercher les chevaux trop libres



Step 2 : C’est parti, droit devant !


Mais cette fois-ci, je pars content et confident, déjà au trot qui tale le cul, et je me retrouve rapidement au même endroit que le veille. Je rentre, toujours au trot, après une petite heure, me vêtir plus chaudement, d'une cagoule, et surtout d'un 2ème sweat-shirt. Pour le mettre dans mon slip, car la selle en bois, c'est vraiment pas confortable et ça va m'aplatir les vertèbres.

Pour le nouveau départ, rien ne se passe "comme prévu". Mon cheval rejette l'idée de s'éloigner de la maison autrement qu'au pas. Et au-delà d'une certaine distance, il refuse carrément d'avancer. Comme un optimist contre le vent. Je dois le tirer un peu, puis beaucoup, puis tout le temps ... Finalement 3 heures à le tirer où à avancer au pas.



Et le tsei, le thé mongol qui contient plus de lait que de thé, passe moins bien à cheval, il a tendance a remonter un peu.






Je rentre vers 16h, le visage rouge, les joues gonflées par le vent sibérien. A la mongole, en fait.




En attendant Sabina, je regarde NHK, la télé japonaise qui diffuse du sumo, doublée en mongol. Il faut dire qu'avec l'importance des lutteurs mongols dans les tournois, c'est normal de les retrouver à la télé ici. Même avec des morceaux de japonais quand le doublage est loin d'être parfait.




Une fois de retour à Yarmag, je passe ma dernière nuit dans la capitale mongole et je dors dans le froid, car pas de bois pour chauffer notre ger. Les 2 couvertures ne suffisent pas ... C'est bien le bon moment de quitter la Mongolie ...



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