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jeudi 4 septembre 2008

Gobi (6) - Les vautours de Yolyn Am

Au matin du 6ème, et premier de la 2nde moitié, jour de ce Gobi trip, on se réveille tôt pour faire de la route et commencer à rentrer. Le site des grandes dunes de Khongoryn Els est notre point le plus méridional. Mais pas tout à fait, puisqu'on revient sur nos pas vers l'est.

Notre trophée, que l'on fixera sur les rails du toit du van tel un brise-glace du désert


Petit-déj sur des pistes cabossées = pas pratique


La route et ses voisins


On s'arrête une fois de plus involontairement au milieu de la piste. Ca arrive souvent, et il suffit de sortir, prendre la grande manivelle derrière les sièges, la planter par devant dans le moteur, donner, en moyenne, une vingtaine de tour, et ça repart.

Mais là, ça ne marche pas. On se relaie (c'est fatiguant comme boulot) mais le moteur reste silencieux. Alors Aluk, toujours depuis son siège de chauffeur, soulève capot intérieur, entre le siège conducteur et le siège copilote, et le moteur apparaît. Enfin, ça ressemble plus à des pièces de métal tenues entre elles par du scotch, des bouts de ficelle et des fils de fer. Il en démonte quelques unes, souffle dans un tuyau, et re-scelle le tout avec les bouts de ficelle. On redonne des coups de manivelle, et là le van démarre. C'est impressionnant, il n'y a pas de doute sur pourquoi les prix des locations de van comprennent toujours le chauffeur.

A partir de là, la clé du van devient inutile : on ne démarrera plus qu'à la manivelle. Et Aluk essayera de se garer en pente quand c'est possible …

Nomadic lifestyle


La route est caillouteuse et plate, et les nuages toujours aussi bas. Mais ce type terrain nous permet de voir toutes les ombres des nuages au sol et de pouvoir identifier les nuages correspondants.



On se fait une pause khuushuur dans un village, avec 3 petites filles en tenues rétro et des petits souliers, avant d'aller se perdre dans l'immense plaine verte.

Village du Gobi : une aire de jeux



Nous voilà une fois de plus livrés à nous-mêmes sur une piste presqu'invisible


La piste disparaît peu à peu, et on roule tout droit à toute allure (enfin, c'est relatif) dans cet immense champ. On longe les fils électriques, mais la plaine est pleine de crevasses et on doit faire des zigzags pour trouver le bon endroit où le van pourra passer.

On aperçoit des antilopes courir au loin. C'est encore la magie du désert de Gobi, il accueille plein d'espèces animales, des antilopes, des mazaalai (l'ours du Gobi), des léopards des neiges …

Alors qu'on a quitté le village depuis un bon bout de temps, il n'y a absolument aucun moyen de se repérer. Et c'est là qu'on tombe sur une petite cabane en bois, qui n'a aucune raison de se trouver là, mais maintenant on est habitués.

Encore mieux, il y a 2 humains en vie dehors, qui ne font rien. Aluk va leur causer et on suppose qu'il est moins perdu …


Un peu plus loin, on ne sait toujours pas où on est, mais c'est pas grave. La verdure accueillante de la plaine recèle en fait de pas mal de petits problèmes. Après les mini-ravins justes assez grands pour nous obligés à faire demi-tour, des grandes vallées dont la pente est trop rude pour le van.

Le pauvre van au fond de la vallée


On essaye 5 fois sans succès, avec plusieurs techniques, de faire monter le van en haut de la côte.
Montée impossible pour le van

Mais c'est impossible. Il manque 5 mètres. Finalement, on prendra une côte plus faible un peu plus loin.

Gobi - Mongolia


Désert vert

Version mongole, et bien plus hard, pour "élever des chèvres dans le Larzac"


Après les chèvres et les chameaux, on traverse un troupeau de chevaux



Alors que je suis toujours sur le toit du van, on se dirige droit dans une falaise, en remontant un petit ruisseau. Il y a en fait un passage secret presqu'impossible, un goulot très étroit : Dugany Am.

C'est super impressionnant car le van frôle les parois rocheuses. On roule dans le ruisseau, et des dizaines de petits rats s'échappent devant nous. Il y a aussi d'autres touristes.

Dugany Am, le passage secret près de Yolyn Am

La "route"


Petite pause dans le canyon secret




On remonte le ruisseau pour s'extirper du trou à rats dans lequel on est rentré.


Ёлын Ам Yolyn Am : Arrivée laborieuse dans la Vulture Valley

A force de remonter, on arrive au sommet d'une vallée grandiose. C'est la Vulture valley, la vallée des Vautours.

Alors qu'il y a peu on roulait sur un terrain infini de cailloux, puis dans un champ infini d'antilopes, nous voilà à l'entrée d'une vallée majestueuse. C'est la magie des 33 Gobi, un paysage qui change complètement tous les 50 km.

Ёлын Ам Yolyn Am, Vulture Valley





Et là, on attaque : coincés dans le van, on se jette dans la vallée


Deux des dizaines de petits rats qui courent dans tous les sens


Vallée des Vautours : entrée officielle



Absurdité parfaite : ça fait 6 jours qu'on roule sur des pistes pourries, qui se dédoublent et fourchent sans aucune indication, ou qui s'évanouissent dans le désert, et tout à coup on voit un panneau pour un virage


On arrive alors au bout de la vallée. Un panneau nous annonce la protection du site et l'interdiction aux voitures.

Le fond de Yolin Am est très froid. La vallée se ressert de plus en plus et les falaises finissent par se dresser à la verticale. Jusqu'en juillet, il y a de la glace à l'ombre des parois, alors qu'il fait 40°C juste à coté. Yolyn Am est aussi réputée pour être un bastion des snow leopards, les léopards des neiges, blancs avec des tâches noires.

On part donc à pieds à la chasse aux vautours et aux léopards



Et hop, un vautour


On s'aventure de plus en plus entre les parois, là où un ruisseau s'écoule. Il faut parfois faire des bons et s'accrocher aux cailloux.

La marche est longue et serpente, et on est partagés entre rentrer avant la nuit et découvrir ce qu'il se cache à la fin du labyrinthe. On finit par faire 2 groupes.

Au bout de Yolyn Am


Finalement les parois s'effacent et il n'y a pas de trésor au fond. Ni de snow léopards. On revient vite en courant au van.

Les falaises sont étranges, comme de la craie métallique


On arrive tous au van, et avec surprise Aluk nous a préparé le repas. Enfin, c'est juste qu'il avait plus faim que nous, mais ça fait quand même plaisir, même si c'est juste du riz. Du riz goûtu. Du riz qui finit par devenir écœurant qu'on ne peut pas le finir. Tout simplement parce qu'il baigne dans quelques centimètres d'huile … Incroyable. La cuisine mongole, c'est de la graisse et c'est tout.

Puis Aluk conduit de nuit, on ne peut pas savoir pourquoi, mais de toute façon on n'a pas le choix. On s'arrête dans un champ (enfin, quelque part dans le désert) et comme il fait super froid, on monte vite les tentes et s'endort dans nos sacs de couchage.


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