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vendredi 5 septembre 2008

Gobi (7) - Des chameaux et du fromage

On se réveille dans la brume et le froid, sur les hauteurs de ce qui pourrait être Dalanzadgad. On déguerpit vite fait on retrouve vite le beau temps sur la route, ainsi que 3 chameaux bactriens perdus.

Matin, 8h


Matin, 10h


Aluk doit encore demander notre chemin et on arrive alors à Булган Bulgan, ce même village où on était déjà passé à l'aller.

A l'entrée du village, il y a un gros tuyau d'eau qui se déverse dans le sable. On en profite pour faire la vaisselle correctement, remplir les bidons d'eau potable, et je me lave les cheveux, qui étaient tout durs et ensablés.


Il y a une coupure de courant pendant qu'on mange dans le même guanz qu'à l'aller, notre gras et notre tsai, thé salé. Même si le menu propose plus, les khuushuur sont la seule chose disponible. Dans la foulée, on rachète 3 kg de viande de gras. "meat" semble être le seul mot anglais que notre chauffeur connaisse …

Mongolian schoolgirl


Bulgan est le nœud de notre voyage en forme de 8, avec Oulan-Bator en haut et les dunes de Khongoryn Els en bas. On repart donc vers le nord-ouest.

On traverse une portion très sèche du désert de Gobi. C'est tout jaune et bleu. Mais malgré l'hostilité apparente du paysage, on trouve encore quelques flaques de boue de temps en temps.

Pause pipi : avec des piquets cette fois !




Maison vide dans un désert vide


Pause ovoo



Aluk semble une fois de plus perdu. Et une fois de plus, on trouve des gens au milieu de rien.

Pause causette du chauffeur


Pendant ce temps là, on joue à Allain Bougrain-Dubourg


On repart, mais non sans recevoir un bout de fromage de chameau de la part de nos indicateurs du désert.

Fromage sec terrible. Il résiste aux lames Victorinox et il a cassé nos objets qui étaient censé le casser


La zone est tellement plate que l'on voit des dizaines de kilomètres au loin.


Mesure et démesure


Je passe sur le toit du van pour profiter de ça à 360°.
Gobi 360

Devant nous : une trace


Derrière nous : deux traces



Le paysage devient petit à petit terrifiquement vaste et vert.



Ciel bleu


Gobi Safari


Un aigle vole à mes cotés, un peu plus tard ce sont une cinquantaine de chevaux qui galopent dans la même direction que le van. Et à part les animaux, rien d'autre que le vent, l'herbe et l'horizon. C'est sublime.
On croise des humains, évidemment on s'arrête. Ils causent avec notre chauffeur et on repart.

Mongolian wildlife


Après une petite demi-heure, on s'arrête brusquement et Aluk sort précipitamment du van avec un torchon en feu. Puis le reste de l'équipage aussi, en rigolant …

Ce qu'il vient de se passer, c'est à cause du thermos. Il était "rangé" derrière le siège conducteur, juste sur la batterie, dont les électrodes sont naturellement protégées par du scotch. Il l'a court-circuité, le van s'est arrêté et les étincelles ont mis feu à un torchon, rangé au même endroit.

Le thermos a aussi souffert : coque trouée


Le temps de reprendre nos esprits, je m'éloigne en courant faire quelques clichés …

Toujours le même modèle …


Trouvaille locale


On redémarre, à la manivelle bien entendu. Mais pas pour longtemps … Martin n'a plus qu'une chaussure. Lors du stop du thermos explosé, l'autre a du tomber (faut dire que le van est rangé à la mongole, et que les portes ferment quand elles veulent …). Ca tombe bien, le Mongol qui transhumançait sa cinquantaine de chevaux à moto vient nous voir. Il prend Martin à moto et fait demi-tour pour retrouver une chaussure improbable au milieu du désert …

Pendant ce temps, on fait nos paris – la retrouvera-t-il ? – et on joue aux cartes, dans une situation marrante quand même.

Surprise, Martin revient en brandissant sa 2nde chaussure. Une chance. Les Mongols nous font goûter une racine étrange. C'est rose et ça à le goût de noix de coco, un peu amer.

La racine étrange et la chaussure miraculée


Et c'est reparti. Cette fois, des escadrons d'oiseaux débarquent juste devant le pare-brise du van. On entend leur "fffssssssshhhhhhh …". On arrive à une yourte entourée de chevaux et chameaux. C'est celle des nomades précédents, à moto. Peut-être que dans la discussion, ils nous avaient invités ?



Comme d'habitude, ils nous offrent du fromage de chameau. Les briques super dures qui cassent les dents. Probablement seuls les Mongols élevés à ca depuis tout petit peuvent le manger. D'ailleurs, ils ont les dents extrêmement blanches pour des gens qui ne se lavent probablement pas les dents (je suppose ça vu qu'ils ne se lavent pas le reste). Mais en plus, on goûte à un fromage mou, très bon. Et assurément, sans conservateurs ajoutés.

Fromage dur – fromage mou


Ils nous servent aussi de l'airag. C'est la boisson traditionnelle, du lait de jument fermenté. Il nous regarde le boire comme si on était des sujets d'expérience. C'est une boisson spéciale, qui s'alcoolise avec le temps, mais pas bien fort. Ca se boit un petit peu pour goûter, mais sans plus. Ils ont une grosse casserole remplie d'airag qu'ils font tourner entre nous, les 6 étrangers. Et on doit la finir …

On y trempe les lèvres et la passe, et finalement Marco se sacrifie. Quand on finit un bol offert, en Mongolie, pour montrer à son hôte que c'était bon (yaourt ou airag), il faut le lécher goulument et ne pas en laisser une goutte.

Après cet interlude digestif, on reprend le van pour un petit bout avant de se poser dans une clairière pour la nuit.

20h20




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