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mardi 2 septembre 2008

Gobi (4) - Les dinosaures des Flaming Cliffs

On est réveillés peu avant 6h par la tente pas assez tendue qui se choque sous les violents coups de vent. C'est un réveil brutal qui ne laisse pas de temps pour rêvasser. Avec Marco nous avons la tente la moins solide. La bâche imperméable est déjà déracinée, donc je sors dans la tempête pour aplatir la tente avant qu'elle ne s'envole complètement.

Les autres tentes tiennent bon et la tempête se calme rapidement. Je pars marcher en direction du soleil en attendant son lever. Le vent peut vraiment se lever et disparaître en un clin d'œil.

Lever du soleil au milieu des sables


En continuant mon petit tour, je trouve un puits asséché, ainsi que des affaires à nous balayées loin du van (bouteilles, bols en plastiques, etc.). A mon retour, les autres dorment toujours, et j'en profite pour faire une semi-toilette à l'eau froide. C'est à la fois luxueux et inutile, mais ça fait du bien.

Restes de civilisation


Une fois tous debout, Aluk nous fait comprendre qu'on ne déjeune pas, on part tout de suite. On va en fait 20 minutes plus loin, près d'un tourist ger camp, un parc de yourtes très payantes pour touristes, avec même de l'eau chaude. Il y a là un terrain de basket et une étonnante maison en forme de tortue. Probablement un restaurant, mais fermé. Et personne d'autre, à part un touriste qui va prendre sa douche. Après avoir marqué 2-3 paniers et mangé des tartines de confiture, on ne sait toujours pas ce qu'on attend, vu qu'on ne se comprend pas avec le chauffeur.

Le Tourist Ger Camp de Bayanzag


La maison-tortue


On repart enfin un petit bout, avant de s'arrêter devant des énormes blocs de sable rouge, solides, qui sortent du sol.

Comme ça, sans raison apparente



C'est du sable sec qui s'effrite facilement, mais suffisamment massif pour qu'on puisse le grimper.



On reprend le van pour aller un peu plus loin, aux Flaming Cliffs. C'est le nom touristique de Баянзаг Bayanzag, et c'est absolument magnifique, bien qu'il pleuvine légèrement.

Le désert s'effondre en falaises (il y a un humain sur cette photo)


C'est un site magique et paléontologique, comme une palissade de château fort faite de sable et de petits cailloux. Le chasseur de dinosaures Roy Chapman Andrews a rendu le site célèbre en y découvrant plus d'une centaine de dinosaures dans les années 20. Les expéditions qui se sont succédé ont elles aussi révélé des trésors vieux de centaines de millions d'années.

Tour d'horizon des Flaming Cliffs

C'est quartier libre : on est tous excités à l'idée de faire des découvertes. Le site est entièrement libre, on peut marcher partout et faire des chutes de 20 mètres si on glisse. C'est génial, en espérant que ça reste propre. Avec un rythme de 50 touristes à tout casser par jour d'été, on est loin des autoroutes qui déversent des cars de Japonais. On court donc dans des directions différentes jouer à qui trouvera le plus d'ossements de dinosaures. Il est bien sûr interdit de les ramasser et les sortir du pays.



Il y a une dame qui s'occupe de ses chèvres dans le coin, bien qu'on y voie rien à manger.



Ma découverte : un gros nœuf de dinosaure





Encore un humain sur cette photo


On revient au van tous bredouille. Il y a un marchand de cailloux, le seul "tourist shop" du site, à l'entrée. La dame vend aussi des os de dinosaures. En lui demandant comment la croire, elle me répond que c'est parce qu'ils collent à la langue.

En effet, ça colle tout seul


Quelque chose me dit que sa réponse rigolote n'est pas une réponse, et de toute façon c'est interdit de vendre/acheter/exporter des os de dinosaures de Mongolie.

Il y a un autre van sur le site. Ce sont des allemands. Et ils ont une guide qui parle mongol et allemand. Les Allemands de notre groupe font la traduction anglais – allemand, et tout le monde peut communiquer. C'est pratique d'être mélangés, on a une étendue d'au moins 9 langues. Bref, on fait rallonger le trip d'un jour en incluant un détour par une cascade, que l'on avait évincée du trajet la veille.


On reprend la route et je somnole dans le van. On s'arrête au centre du sum Булган Bulgan. 2500 habitants répartis sur 7000 km², mais sûrement pas plus de 1000 dans ce village. Cette superficie équivaut à l'Isère, le 10ème plus grand département de France métropolitaine.

On va directement au guanz sur la place centrale. Un guanz, c'est un restaurant de fast food mongol. Comprendre buuz et khuushuur.

Ici, au milieu de la grande place, le guanz est une yourte


A l'intérieur, la dame prépare les khuushuur


Pendant ce temps, la télévision passe Owen Wilson qui parle mongol. Doublé par-dessus son anglais, c'est très moche. Des écolières viennent passer commande, elles sont habillées comme les maids des maid cafés du Japon.



Nos хуушууp khuushuur sont prêts et bien gras


Ensuite, stop gâteaux. Je me trouve aussi des tongs, en prévision des dunes


Puis c'est reparti sur les routes désertiques



Un vendeur de cailloux os de dinosaures au milieu de la piste


Puits = vie


Le désert prend alors encore un autre visage. Le Gobi, c'est un tiers de la Mongolie, et d'après les Mongols, il y a 33 Gobi. Nous entrons maintenant dans un tout nouveau, une fabuleuse chaîne de montagne, avec des pics et des marmottes.






Rien à voir avec les Gobi jusqu'à présent

Du haut de ma pause pipi



On sort de la verdure montagneuse pour retomber sur des cailloux. On s'approche des dunes de sables, l'image typique du désert, mais qui finalement ne représentent que 3% du désert.



Un tourist ger camp


Le temps est tantôt clément tantôt oppressant


Sur le toit du van, et sous l'étrange vortex bleu du ciel

Attaqués par un troupeau de chèvres


On longe les dunes de sables de Khongoryn Els, les plus spectaculaires du pays, et donc bordées de camps pour touristes.



Il pleuvine toujours un peu, et on entend toujours ce petit bruit que fait le van. En s'arrêtant pour vérifier, on trouve d'où il vient : une des roues est voilée. Et c'est tout simplement parce que sur les 5 vis qui la tiennent, 2 ne sont plus là, et la troisième est presque dévissée. Une petite frayeur pour la soirée …

Catastrophe évitée de justesse


On s'éloigne alors des ger camps pour se cacher dans les dunes, on monte les tentes là où le lapin qu'on a failli à attraper se tenait, et on mange à l'intérieur du van pour éviter la pluie. Le temps se calme et on fait notre feu habituel, mais épuisé par ces aventures, je vais vite me coucher. Demain, ça sera l'exploration de ces dunes géantes …

Le campement des dunes







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