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mercredi 26 mars 2008

Thaïlande (16) - Réveil sauvage pour retour civilisé et touristique

[26 mars] : Than Tong waterfall – 〜Nong Khai (〜100 km)



Je dors donc sans moustiques et sans surprise avec un super mal de dos. Mon dernier réveil est à 6h car il fait alors assez jour.

Encore dans mon sac, sur mes îlots rocheux


Je marche difficilement vu que mon dos est tout bloqué, mais c'est un des rares réveils qui restera inoubliable, au même niveau que le réveil à 屈斜路湖 Kussharo-ko, mais avec de l'eau froide, version thaïlandaise. Un réveil inoubliable inclut obligatoirement un camping dans un endroit inhabituel, avec une belle vue, et un trempage immédiat dans une eau naturelle.

Ici je juis


Je marche donc tordu, pas encore réveillé et dans le plus simple appareil photo, vers ma cascade matinale, pas très grande mais parfaite pour une douche.

C'est frais, mais c'est pas grave


En même temps, je fais connaissance avec la faune locale, pas très farouche.

Uma Thurman



Une cinquantaine de mètres en contrebas, en sautant de gros cailloux en gros cailloux, je me retrouve avec surprise à l'embouchure du torrent qui se jette dans le Mékong, caché par la dense végétation. Il y a quelques pêcheurs, dont les bateaux glissent silencieusement sur la surface du fleuve à mesure que le soleil se lève. J'ai les pieds dans le sable de la berge.

Lever de soleil sur le Mékong


Pêcheurs



En revenant à mon QG, je continue à jouer à Allain Bougrain-Dubourg :

A défaut d'araignées géantes mangeuses d'hommes, une colonie de termites



Puis à 7h et demie c'est parti, je me lance en vélo sur ma route qui longe toujours le grand fleuve. Mon petit-déj sera fait de khao nio et d'un poisson grillé. Le fleuve est large et immobile, il n'y a plus les rochers qui le font passer pour un vaste marécage.
Au test de la nationalité, on me sort Français en 2nd, bonne position, derrière Américain, encore et toujours premier, qui pourtant ne sont pas les gens qui voyagent le plus. J'arrive alors à Tha Bo, où je m'arrête juste pour un internet café, 10 baht, rempli de petits tout jeunes jouer comme des noobs à des FPS.

Je me fais aussi un pré-déjeuner, des mini-bananes sèches et grasses (boîte du haut) et des mini-bananes sèches, aplaties et enroulées en cigares (boîte du bas), 2 petites boîtes innocentes mais qui vont me remplir le bide.

Les mini-bananes sous toutes leurs formes


Alors que je continue vers Nong Khai, il y a soudainement un trou spatio-temporel, puisque les bornes perdent 15 kilomètres d'un coup. L'autre jour, j'avais vu 2 bornes d'affilée avec le même kilométrage.

Du côté du Laos, des chantiers exploitent les bancs de sable


Peu avant 13h, Nong Khai, 140.000 hab., c'est mon retour à la civilisation. Depuis que j'ai quitté Bangkok, j'étais passé par Tak (20.000 hab.), Chiang Rai (60.000 hab.), et Nan (25.000 hab.), en évitant tout conflit avec des bouchons de moteurs ou avec un excès de béton. La ville débute par le friendship bridge avec le Laos, qui mène, après 25km, à Ventiane, la capitale lao, qui se retrouve en face de la ville thaï Si Chiang Mai, en retrait. Ca veut dire que je suis passé devant Ventiane, juste de l'autre côté du Mékong, mais que je n'ai rien remarqué de spécial. Bizarre …
En tous cas, ce pont à Nong Khai est bien moche et pas très fréquenté.

Nong Khai tourist map


Le Thai-Lao friendship bridge, avec des drapeaux Thaï à droite, et Lao à gauche


Sur la plage, des trucs bizarres avec des gamins qui jouent dans l'eau trouble


Puis je me ballade sur la promenade pavée le long du Mékong. Il y a pas mal de couples avec un vieil occidental, une Thaï moche et un gniard. Au bout de la promenade, je me pose pour une collation banana milk-shake + mangue + pastèque jaune, en terrasse d'un bar-resto tenu par un anglais qui vient me demander comment on écrit bolognaise/bolognese. En tout cas, lui il avait pas mis de G.

Banana milk-shake


Je pars faire un tour au marché couvert de Sadet où je picore des trucs, et me fais encore avoir par du faux chocolat pas bon. C'est agité, pas très beau mais souriant, à part les quelques mendiants. Après avoir acheté 3 niaiseries j'arrive au bout du marché, où les tuk-tuk m'attendent avec des "you want lady?". C'est sûr, je ne suis plus dans la campagne, mais bien de retour à la réalité Thaï. Du coup, je repars à l'intérieur et, attiré par les présentoirs de manger, vais me poser à un resto qui a une belle vue, déguster des boules de riz et un truc ressemblant à une tourte au poisson.

Marché couvert de Sadet


Truc bon


Face au Laos, bel endroit pour étudier les cartes


Je repars pour le temple voisin, Wat Pho Chai, dans l'est de la ville, dont les murs à l'intérieur sont entièrement recouverts de peintures. Elles sont assez récentes, il y a même des farangs, mais c'est quand même impressionnant.

Wat Pho Chai




Puis je vais au Sala Keo Ku, à quelques kilomètres mais bien indiqué, un parc récent (1978), avec des statues géantes mélangeant bouddhisme et hindouisme, mais surtout loufoques. J'y vais tranquillement, accompagné d'un Cornetto Walls de Miko. Il se fait vite 5h et je loupe l'entrée au musée, apparemment à ne pas louper.

Sala Keo Ku

















Il est alors 17h20, du 26 mars. Mon avion partant le 29 au soir de Bangkok, il est temps de faire une décision importante. En effet, j'avais vaguement prévu de continuer vers l'est, le long du Mékong, jusqu'à devoir courir après le temps. Sauf que je suis maintenant dans l'est de la Thaïlande, dit Isan, une région pauvre et plate, et c'est peut-être pas une bonne idée de m'y enfoncer, sachant que le retour à Bangkok prend déjà 10/11 heures en bus depuis Nong Khai, et que la prochaine grosse ville est Nakhon Phanom, trop loin pour 2 jours de vélo.

Je fais donc un angle droit et entre dans l'intérieur du pays, vers Udon Thani et Khon Kaen, deux villes qui rejoignent Nong Khai au nombre d'habitants, 140.000, et qui sont alignées par la grosse route n° 2, que je cherche à éviter bien sûr.

Wat That sur la gauche


Les routes que je prends sont petites et bien défoncées. C'est pas évident, car voulant aller vers le sud, toutes les routes qui m'intéressent rejoignent la grosse route. Dans les villages, je me prends plein de "hello", un "thank you" rigolo et des "hoooooo !", voire des "weuuuuu !" qui se font plus agaçants, cris sorti de l'intérieur du Thaï qui veut interpeller l'OVNI à pédales mais qui ne trouve rien de mieux que des bruits bestiaux. J'ai aussi des "my friend !" qui viennent de loin derrière une fois que je suis passé.

Il se fait nuit, et je me trouve limite des concombres, 3 sandwichs et de l'eau, et un peu éloigné de la route, un abri un peu tout cassé avec un hamac trop petit.

Ma forteresse de fortune


Le ciel clignote, probablement des éclairs au loin, et il y a un énorme vent qui souffle jusqu'à ce que je m'endorme.


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